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  • Skiez en plein été à Madrid : « Ce n’est pas très écologique, mais on cherche le rendement ! »

    Skiez en plein été à Madrid : « Ce n’est pas très écologique, mais on cherche le rendement ! »

    À Arroyomolinos, à quelques kilomètres au sud de Madrid, le centre commercial Xanadú abrite depuis 2003 le Snozone, une station de ski intérieure où il fait -3°C toute l’année. Avec une piste de 250 mètres recouverte de neige artificielle, ce lieu attire les amateurs de ski, même en plein été. Pour une session de deux heures, il faut compter environ 40 euros pour la location du matériel et des vêtements.

    Skier dans un frigo géant pose évidemment des questions environnementales. Comme l’explique Thomas à Belga, moniteur de ski venant régulièrement au Snozone, “ce n’est pas très écologique, mais nous, ce qu’on cherche, c’est le rendement et le ski.” Cyrila, une jeune skieuse de 18 ans, admet que ses amis lui demandent parfois si elle n’a pas honte de skier en intérieur. “Je me dis que si les générations passées avaient fait attention à l’écologie, on aurait skié tout simplement sur des glaciers,” confie-t-elle.

    Un lieu plébiscité malgré tout

    Le Snozone reste très populaire, avec environ 200.000 visiteurs par an. “Les gens viennent pour s’entraîner, car il n’y a plus de neige dans les montagnes,” explique Javier Villar, directeur de Snozone. Même si la consommation d’eau est faible, l’électricité nécessaire pour maintenir ce gigantesque congélateur en marche représente une dépense importante. “Si on éteignait et rallumait, la dépense énergétique serait immense,” précise-t-il. Ce qui explique pourquoi la station est ouverte toute l’année…

  • Barcelone : 5 visites incontournables

    Barcelone : 5 visites incontournables

    Barcelona
    Enes F

    La destination est idéale pour se changer les idées durant un week-end prolongé… Mais que faut-il voir en priorité à Barcelone ? Avec l’aide de la rédaction de Bonjour Barcelone, voici notre sélection !

    La Sagrada Familia : l’emblème de la ville

    Chef-d’œuvre du génialissime Gaudí, architecte catalan dont nous reparlerons, la Sagrada Familia est une cathédrale qui ne ressemble à aucune autre.

    Sagrada Familia
    Walkerssk

    L’architecte a fusionné avec beaucoup d’originalité les styles gothiques et Art nouveau pour nous offrir un résultat tout simplement incomparable.

    Déambuler dans le quartier gothique

    Le quartier gothique, ou Barri Gòtic en catalan, est sans doute le quartier le plus impressionnant et agréable de Barcelone.

    Barcelona
    Olesia Libra

    Il s’agit de la partie la plus ancienne de la capitale catalane, dans laquelle des petites rues typiques mènent à des places très anciennes comme la magnifique Plaça Reial. C’est le quartier idéal pour faire les boutiques et acheter des souvenirs.

    Prendre l’air au parc Güell

    Le parc Güell est l’endroit parfait pour prendre un peu de recul et échapper à l’agitation de la ville.

    Barcelona
    Dorian D1

    Vous le verrez tout de suite, ce parc n’est pas comme les autres ! Il faut dire que c’est Gaudí lui-même qui en a conçu les plans… Résultat, au milieu des arbres et des fontaines, on trouve des maisons, des piliers et des allées escarpées qui semblent tout droit sorties d’un rêve surréaliste.

    Profiter de la gastronomie catalane

    Barcelone est une ville où il fait bon vivre… Les habitants ont l’habitude de se retrouver à l’extérieur pour boire un verre et manger un morceau.

    Barcelona
    planet_fox

    Prévoyez un petit budget pour vous faire plaisir à l’extérieur sans vous priver, cela vaut largement le coup ! Vous trouverez énormément de restaurants, de bars et de bar à tapas dans le quartier gothique… Mais n’hésitez pas à aller du côté de la Rambla et du marché de la Boqueria pour varier les plaisirs.

    Passer une soirée à la Casa Batlló

    Terminons cette sélection avec une autre création de Gaudí, l’inénarrable Casa Batlló. Vous vous en doutez, le bâtiment est architecturalement très impressionnant et une simple visite est déjà une belle sortie en soi.

    Juhi Sewchurran

    Mais sachez que de nombreux événements, notamment des concerts, sont organisés sur le toit de la Casa Batlló. Le plus souvent, ces concerts ont lieu en soirée durant les beaux jours, de juin à octobre.

  • Le tunnel sous Gibraltar : une liaison Espagne-Maroc qui pourrait changer le monde

    Le tunnel sous Gibraltar : une liaison Espagne-Maroc qui pourrait changer le monde

    gibraltar
    Michal Mrozek

    L’idée d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar, reliant l’Espagne au Maroc, n’est pas nouvelle. Ce projet ambitieux, qui fait rêver depuis des décennies, refait surface avec l’intention de créer une connexion terrestre entre l’Europe et l’Afrique, à l’horizon 2050. Le tunnel, qui passerait sous le détroit de Gibraltar, pourrait révolutionner les échanges entre les deux continents !

    Un défi technique majeur

    Construire un tunnel sous Gibraltar n’est pas une mince affaire. Le détroit, long de 14 kilomètres et profond de près de 300 mètres, représente un défi technique considérable. Les ingénieurs envisagent une structure similaire à celle du tunnel sous la Manche, avec une combinaison de tunnels ferroviaires et routiers. Toutefois, les conditions géologiques du détroit, notamment les courants marins et la nature du sol, rendent ce projet extrêmement complexe et coûteux.

    Les enjeux économiques et politiques

    Un tel tunnel pourrait avoir des répercussions économiques significatives pour les deux continents. L’Espagne et le Maroc verraient leurs relations commerciales facilitées, renforçant ainsi leur coopération. De plus, ce tunnel pourrait devenir un symbole de l’unité entre l’Europe et l’Afrique, favorisant les échanges culturels et touristiques. Cependant, le projet n’est pas exempt de controverses, notamment en raison des tensions politiques et des questions de souveraineté autour du détroit.

    On parle d’un trajet de 30 minutes pour parcourir les près de 40 kilomètres, à 100 mètres de profondeur, et d’un volume de près de 13 millions de passagers par an !

    Un projet entre espoir et scepticisme

    Si ce projet de tunnel est relancé, certains restent sceptiques quant à sa faisabilité. Le coût colossal du projet, estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros, ainsi que les défis environnementaux et géopolitiques, posent des questions sur la viabilité d’une telle infrastructure.

  • Espagne : il y aura beaucoup de monde sur les plages !

    Espagne : il y aura beaucoup de monde sur les plages !

    beach spain
    Federico Giampieri

    Selon des prévisions publiées par le ministère du Tourisme, l’Espagne attend près de 41 millions de touristes internationaux cet été, battant ainsi le précédent record de 2023 avec une hausse de 13%. Les recettes touristiques devraient également augmenter de 22%, atteignant 59 milliards d’euros.

    Le ministre du Tourisme, Jordi Hereu, a salué “le succès du modèle touristique espagnol” lors d’un point presse, soulignant que la hausse des dépenses touristiques est encore plus marquée que celle du nombre de visiteurs. “L’attractivité de l’Espagne se confirme mois après mois,” a-t-il déclaré.

    Des chiffres impressionnants

    Deuxième destination touristique mondiale après la France, l’Espagne a accueilli 85,1 millions de visiteurs étrangers l’an dernier, principalement britanniques, français et allemands. Ce chiffre devrait être largement dépassé cette année.

    Tout n’est pas rose…

    Si ces prévisions se réalisent, le produit intérieur brut touristique de l’Espagne pourrait dépasser les 200 milliards d’euros cette année, représentant 13,2% de l’économie espagnole. Cependant, cette croissance intervient alors que les manifestations contre le surtourisme se multiplient, des îles Baléares aux Canaries en passant par Barcelone, dopant notamment les prix de l’immobilier et contraignant certains locaux à déménager. Barcelone a, à ce titre, pris une mesure franchement radicale, en interdisant purement et simplement les habitations de vacances en 2028 !

  • Des arbres « solaires » à Valence !

    Des arbres « solaires » à Valence !

    Valence, son architecture, son port et ses… arbres photovoltaïques ! Ce sont en effet 4 arbres que la ville espagnole a installé. Chaque arbre, d’une puissance de 3,6 kWc, est équipé de panneaux solaires capables de produire jusqu’à 5 600 kWh par an.

    L’installation de ces arbres, d’un coût de 330 000 euros, est saluée par la maire María José Catalá et son conseiller Carlos Mundina. Selon Las Provincias, ce projet s’inscrit dans le cadre du processus participatif Decidim 2020, favorisant les initiatives écologiques locales avec le soutien des autorités nationales et régionales.

    Des emplacements stratégiques !

    Les arbres solaires sont situés à des endroits fréquentés pour maximiser leur utilité : quartier Benicalap, la Marina de Valence, section XIV du Jardin Turia et parc Malilla. Leur design imitant des arbres avec des branches et des feuilles captant l’énergie solaire permet de recharger divers appareils et véhicules électriques, réduisant ainsi l’empreinte carbone de la ville.

  • Barcelone : les habitations de vacances seront bientôt interdites !

    Barcelone : les habitations de vacances seront bientôt interdites !

    Barcelona
    Logan Armstrong

    Barcelone prévoit de mettre fin aux locations d’habitations de vacances d’ici la fin 2028. Le maire Jaume Collboni a annoncé cette mesure afin de résoudre la pénurie de logements et répondre aux critiques contre le tourisme de masse.

    Les habitants de Barcelone se plaignent depuis longtemps de l’impact négatif du tourisme de masse sur la qualité de vie et les infrastructures locales. Le maire Collboni a souligné que cette décision permettra de libérer 10.000 logements pour les résidents permanents, atténuant ainsi la pression sur le marché immobilier.

    Un avenir sans locations de vacances

    À partir de 2029, les logements actuellement destinés aux touristes seront disponibles pour les habitants. Cette mesure vise à offrir des solutions durables aux problèmes de logement tout en régulant le flux touristique. “Tous les appartements qui sont aujourd’hui légalement loués aux touristes seront à terme disponibles pour les habitants de la métropole,” a affirmé Collboni.

    Les régions de Majorque et des îles Canaries, également touchées par le tourisme de masse, suivent de près cette initiative. Les manifestations contre le tourisme de masse dans ces régions montrent un soutien croissant pour des mesures similaires. Les riverains affirment que la régulation du tourisme est essentielle pour préserver l’environnement et les infrastructures locales.

  • Les visites incontournables à Madrid : ce qu’il faut absolument voir

    Les visites incontournables à Madrid : ce qu’il faut absolument voir

    madrid
    Falco

    Les plus beaux monuments de Madrid

    Le Palais Royal : un trésor culturel et architectural

    C’est le passage obligé pour les touristes en visite à Madrid, le fameux Palais Royal ! Vous le verrez de loin lors de vos premières déambulations dans la ville, tant le bâtiment est imposant et majestueux.

    Madrid
    Cdoncel

    A l’intérieur, de nombreuses chambres d’une rare beauté vous attendent. Vous aurez également le droit de voir la couronne royale, la salle du trône… Ainsi qu’une étonnante collection de pendules, toutes plus extravagantes les unes que les autres.

    Le Temple Debod : une curiosité à connaître

    Madrid
    Paula Carrasco

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe en plein centre-ville de Madrid, pas loin de la Plaza de España, un véritable temple égyptien ! Datant du 2e siècle avant JC, le temple a été donné à l’Espagne après la construction d’un barrage. Si vous pouvez organiser la visite en début de matinée ou au coucher du soleil, les couleurs seront magnifiques et les photos seront parfaites.

    Les plus beaux musées de Madrid

    Le Prado : l’un des plus beaux musées du monde

    Madrid
    Robert Katzki

    Si vous aimez la peinture classique, vous allez être servis… Le Prado est l’un des musées les plus impressionnants du monde, avec une collection époustouflante. Bien entendu, les maîtres classiques espagnols tels que Velasquez et Goya y figurent en bonne place… Mais vous aurez également le droit de voir des œuvres de Rubens, de Bosch, ou encore de Raphaël.

    Le Reina Sofia : de l’art moderne et contemporain de grande qualité

    L’autre musée à voir absolument à Madrid est le Reina Sofia. Orienté vers l’art moderne et contemporain, il n’a rien à envier au Centre Pompidou parisien… Outre des expositions temporaires toujours très travaillées, on y trouve des tableaux de Picasso, de Dali, ou encore de Juan Miro…

    Les salles consacrées à la vie artistique durant la guerre civile espagnole sont à la fois instructives et émouvantes.

    Les plus beaux quartiers de Madrid

    Lavapiés : pour manger et boire des verres

    Lavapiés est un quartier à la fois touristique et cosmopolite, habité principalement par les classes populaires de la ville. Avec ses petites ruelles escarpées, ses marchés, ses restaurants, et ses bâtiments très variés, c’est l’endroit idéal pour se promener et déguster quelques tapas

    Si l’expérience vous plaît, n’hésitez pas à aller un autre jour à La Latina, autre très beau quartier très animé de Madrid qui n’est pas très loin de Lavapiés.

    Malasaña : le quartier branché

    Malasaña est un autre quartier dans lequel il fait bon flâner et se perdre… Étroitement associé à la Movida, cette révolution culturelle des années 80 dont Pedro Almodovar a été l’une des figures de proue, le quartier reste aujourd’hui encore un vivier artistique bouillonnant. On y trouve de nombreuses galeries, boutiques et autres expositions

    Le centre-ville et ses mille trésors

    Madrid
    Victor

    Le centre-ville historique et touristique de la ville n’est finalement pas si grand… En vous promenant, vous aurez l’occasion d’admirer de nombreux sites incontournables, notamment la Puerta del Sol, cette belle place où les Madrilènes viennent socialiser, la Plaza Mayor, l’autre place centrale, avec ses immeubles en briques rouges et sa statue de Philippe III, ou encore la Calle Cava Baja, une petite rue avec des dizaines de bars à tapas authentiques.

    Les autres incontournables de Madrid

    Le parc du Retiro

    Madrid
    Kit Suman

    Le Retiro est sans aucun doute l’un des plus beaux parcs d’Europe. Particulièrement grand, il possède différents espaces, avec chacun son ambiance particulière. N’hésitez pas à aller y faire un tour, si possible en prévoyant un petit pique-nique… En vous y promenant, il faut à tout prix que vous passiez à côté de l’étang et de sa statue monumentale, ainsi que du Palacio de Cristal, immense verrière de la fin du 19e siècle.

    Gran Via : une avenue à couper le souffle

    Gran Via, c’est une magnifique avenue dans laquelle on peut trouver d’innombrables boutiques, souvent de luxe… C’est là que les Madrilènes vont lorsqu’ils ont envie de faire un peu de lèche-vitrine… C’est également sur Gran Via que se trouvent les principaux théâtres de la ville.

    Mais on aime surtout Gran Via pour ses beaux bâtiments. L’immeuble Metropolis et l’immeuble Telefonica, par exemple, sont admirables.

  • Un tunnel ferroviaire sous-marin pourrait relier l’Europe à l’Afrique en 2030

    Un tunnel ferroviaire sous-marin pourrait relier l’Europe à l’Afrique en 2030

    tanger
    Haitam Elkadiri

    Afin de renforcer le réseau ferroviaire européen ainsi que les partenariats commerciaux entre les continents européen et africain, un tunnel de 27 km sous le détroit de Gibraltar devrait bientôt être creusé. De quoi relier Algésiras, au sud de l’Espagne, à la ville de Tanger, au Maroc. Cette dernière est connue pour être la “porte de l’Afrique” mais aussi le plus grand port d’Afrique.

    À terme, cette ligne pourrait s’étendre plus loin, afin de fournir par exemple une liaison à grande vitesse utilisant les voies espagnoles existantes et les nouvelles à construire au Maroc, dans le tronçon à grande vitesse Al Boraq inauguré en 2018 qui relie Casablanca à Tanger. Les voyageurs pourraient donc se rendre de Madrid à Casablanca en chemin de fer. Il faudrait alors cinq heures et demie pour effectuer le trajet transcontinental en train, contre un peu moins de deux heures en avion.

    Objectif Coupe du monde 2030 ?

    La durée du chantier étant estimée à six années, le tunnel pourrait être ouvert pour la Coupe du monde de football de 2030. Le Portugal, l’Espagne et le Maroc ont signé conjointement un accord de candidature pour l’organiser.

    Pour rappel, l’idée de ce tunnel n’est pas nouvelle, puisqu’elle a été évoquée pour la première fois à la fin des années 1970, à l’époque où le projet de tunnel sous la Manche entre le Royaume-Uni et la France était sérieusement envisagé. L’idée est revenue sur le devant de la scène en juin 2023, lorsque les autorités espagnoles ont donné leur feu vert l’année dernière à une étude de faisabilité de la “liaison fixe Europe-Afrique dans le détroit de Gibraltar”. Une étude qui a été financée par l’Union européenne à hauteur de 2,3 millions €.

    Un chantier titanesque

    Selon les premières estimations, le coût des travaux s’élèverait à 6 milliards €, mais le chantier pourrait s’avérer beaucoup plus coûteux en raison de problèmes géologiques d’ores et déjà identifiés par des études. En outre, le détroit atteint une profondeur maximale de 900 m alors qu’en comparaison, la profondeur maximale de la Manche n’est que de 174 m ! Enfin, la faille sismique Açores-Gibraltar se trouve également à proximité…

  • Espagne : les gros investisseurs étrangers ne sont plus forcément accueillis à bras ouverts !

    Espagne : les gros investisseurs étrangers ne sont plus forcément accueillis à bras ouverts !

    spain pool
    Judith Brown

    L’Espagne prend des mesures significatives pour assurer la protection de son marché immobilier. Le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé l’arrêt des “visas dorés”, une initiative permettant jusqu’à présent aux non-Européens d’obtenir facilement un permis de séjour en échange d’investissements immobiliers conséquents (on parle de minimum, un demi-million d’euros). Cette mesure vise à rééquilibrer le marché du logement…

    Introduit dans un contexte économique difficile, le programme des visas dorés visait à attirer les capitaux étrangers. Toutefois, son succès a contribué à une tension sur le marché immobilier, particulièrement dans des villes comme Barcelone, Madrid, et sur des îles comme les Baléares.

    Un mouvement partagé en Europe

    Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large, où d’autres nations européennes, comme le Portugal, conscientes des effets parfois délétères de tels programmes, ajustent ou mettent fin à leurs dispositifs similaires.

  • Estrémadure, voyage en Espagne inconnue

    Estrémadure, voyage en Espagne inconnue

    Cáceres, trésors de patrimoine

    Dans la galerie des villes espagnoles au riche patrimoine – et Dieu sait si elles sont nombreuses dans ce pays -, Cáceres n’apparait pas en tête de classement. Du moins pour les  étrangers. Les Espagnols, qui représentent 80% de la clientèle touristique de la région, ont de leur côté adopté depuis longtemps cette cité de 96 000 habitants, percluse de monuments historiques. Percluse ? Ce n’est rien de le dire. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986, la vieille ville regorge de palais moyenâgeux et Renaissance, de tours médiévales, de monastères, d’églises et de chapelles. Et la plupart des façades portent les armoiries des illustres familles ayant régné sur la ville. Un décor de pierre et d’architecture remarquable qui vaut à Cáceres d’être régulièrement choisie pour le tournage de films historiques.

    Vue sur des églises du vieux centre de Cáceres Philippe Bourget | cms

    Ce patrimoine est hérité d’un passé enchevêtré. Habitée par les Romains et conquise au 12ème s. par les Arabes almohades, ces derniers l’entourent de remparts d’adobe (terre durcie) dont on peut encore voir la maçonnerie sur certaines constructions, comme les tours de la Yerba et del Aver. Reprise par les Chrétiens au 13ème s., Cáceres va alors s’enrichir grâce aux nobles, aux propriétaires terriens puis aux conquistadors rentrés riches d’Amérique, qui édifient églises et palais.

    L’église de San Mateo, dans le centre historique Philippe Bourget | cms

    Influences maure et chrétienne s’unissent dans ce dédale où s’imbriquent les styles roman, islamique, gothique du Nord et Renaissance. La balade à pied dans l’entrelacs de ruelles où s’élèvent ces édifices donne le tournis. Eglise San Mateo, monastère de Santa Maria de Jésus, casa Ovando Mogollón Perero-Paredes (transformée en hôtel Parador), palacio de las Ciguanas, palais Golfines de Abato… Tous ces lieux respirent la richesse et la noblesse.

    La co-cathédrale Santa María à g, et la Diputacíon Provincial au fond Philippe Bourget | cms

    Ce centre là est tout sauf figé. De nombreux hôtels et restaurants tendance (Atrio, du chef Toño Perez, trois étoiles au guide Michelin ; La Casa del Sol ; Madruelo…) occupent d’anciens palais. Hors remparts, on s’attardera dans la rue de los Caleros, tranquille avec ses maisons villageoises, et sur l’immense plaza Mayor, pour profiter de l’ambiance des terrasses de bars. Les fans d’art contemporain visiteront le récent (2021) musée Helga de Alvear, gratuit, où sont exposées notamment des œuvres de Goya (estampes), Vasarely, Paul Klee, Kandinsky, Miró, Buren, Tàpies, Ai Weiwei, Louise Bourgeois… Quant à la vie nocturne, elle se concentre dans un quartier nommé la zona Pizarro. Là abondent les discothèques. En journée, on pourra aussi s’y poser au bar Caballerizas, joli lieu branché autour d’un jardin-patio. Cáceres, une vraie découverte.

    La cathédrale de Mérida. Philippe Bourget | cms

    Mérida, la « Rome » espagnole

    Qui sait que Mérida est la ville d’Espagne à posséder le plus grand nombre de vestiges romains ? Capitale sous l’empereur Auguste de la province de Lusitanie, l’une des trois de la péninsule ibérique, elle regorge de monuments antiques, dont la plupart sont bien conservés. A l’époque, la cité est presque aussi peuplée qu’aujourd’hui – 60 000 habitants. Sa puissance est illustrée par deux constructions emblématiques, bâties côte à côte : le théâtre et l’amphithéâtre. Le premier pouvait accueillir jusqu’à 6 000 personnes. Reconstruit, son mur de scène est précédé d’une série de doubles colonnes de marbre au milieu desquelles trône la statue de Cérès, déesse de l’agriculture. Cette scène antique prestigieuse accueille chaque année en juillet et en août le réputé festival de théâtre classique. A côté, l’amphithéâtre est moins bien restauré mais il accueille tous les ans, lors des fêtes de Pâques, l’arrivée de l’impressionnant Via Crucis, un chemin de croix se déroulant dans le silence le plus absolu.

    Le théâtre romain de Mérida Xavier Allard – stock.adobe.com

    Ailleurs en ville, d’autres vestiges affleurent. L’hippodrome (circo romano) est l’un des mieux préservés du monde romain. Le temple de Diane trône superbement au centre-ville, de même que l’arc de Trajan. Le fleuve Guadiana, lui, est traversé par l’un des plus grands ponts romains jamais construits. Long de près de 750 m (on peut le traverser à pied), il a été réaménagé au 17ème s. Ce n’est donc pas étonnant que l’ensemble architectural de Mérida ait été aussi classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il est normal aussi que la ville abrite le musée national espagnol d’Art Romain. Cette belle bâtisse en briques de l’architecte Rafael Moneo, aux collections rares (mosaïques, sculptures…) présentées dans de grands espaces, est d’ailleurs en cours d’extension pour abriter d’autres œuvres.

    Le pont romain sur la rivière Guadiana venemama – stock.adobe.com

    Privilégier les vestiges romains ne doit pas faire oublier de profiter de l’animation de cette ville, qui est aussi, à moins de 2h de route au nord de Séville, la capitale régionale de l’Estrémadure. Ceux qui ne jurent que par l’Andalousie seraient d’ailleurs bien inspirés de faire le détour.

    Philippe Bourget | cms

    Comme toutes les cités espagnoles, le centre ancien de Mérida vibre aussi de ses commerces et cafés. Le soir, on s’attardera sur la plaza de España, où les familles viennent prendre le frais et s’attarder aux terrasses. Pour le shopping, on remontera jusqu’au musée romain les deux longues calles piétonnes Santa Eulalia et Ramón Mélida, qui regorgent de boutiques en tous genres.

    L’hôtel Palace de Mérida datant du 15ème s Philippe Bourget | cms

    Au pays de la verte Espagne…

    Halte aux clichés sur l’Espagne du sud brûlée à longueur d’année par le soleil, sous des températures frisant les 40° C. Si cette réalité s’impose en été, elle est erronée le reste du temps. De l’automne au printemps, la région baigne dans un décor plutôt verdoyant, grâce aux deux grands fleuves qui la traversent, le Tage et le Guadiana, et à la présence de nombreux barrages. Voilà pour le portrait géographique d’une région encore rurale mais qui a tourné le dos à la pauvreté insigne qui était la sienne dans les années 70-80.

    Le Tage dans le Parc national de Monfragüe Philippe Bourget | cms

    On imagine donc des paysages brûlés par le soleil ibérique et on découvre, en mars, en avril, en décembre… des montagnes enneigées et de vastes paysages d’herbe et d’arbres. Surprise ! Près de Plasencia, une vallée incarne cette sève printanière : Jerte. Sertie entre les sierras de Gredos et de Béjar, aux sommets couverts de neige, sa forme en auge s’allonge sur plusieurs kilomètres jusqu’au col de Tornavacas (1 275 m). Surtout, plantés de plus d’un million et demi de cerisiers, les versants forment en avril un magnifique décor de fleurs blanches. Inutile d’aller au Japon voir les cerisiers en fleurs ! A l’image de Cabezuela de Jerte, les villages livrent de jolies ruelles bordées de vieilles maisons aux balcons en bois et des passages couverts. Sur les clochers d’églises, les cigognes ont fait leur nid, une constante dans cette région qui abrite près de la moitié de ces échassiers du pays.

    Vue sur la sierra de Béjar, depuis Jerte Philippe Bourget | cms

    Un autre territoire dévoile des paysages spectaculaires : la dehesa, dans le parc national de Monfragüe. La dehesa, ce sont d’immenses espaces de pâturages plantés, en mode clairsemé, de chênes verts et de chênes-lièges. De grands troupeaux de vaches mais aussi de moutons et de cochons noir s’y délectent d’herbe fraîche, contribuant à la qualité de la viande d’Estrémadure – dont le célèbre jamón ibérico. A l’instar de la région portugaise voisine d’Alentejo, le liège est aussi exploité pour fabriquer des bouchons.

    Une ferme dans le Parc national de Monfragüe Philippe Bourget | cms

    Le vin n’est pas absent. Longtemps considéré comme de piètre qualité, la production régionale s’est nettement bonifiée. A l’image du domaine Pago los Balancines, à Oliva de Mérida, sous l’appellation Ribera del Guadiana. Son vin rouge biologique Haragan 2018 a obtenu un « Double d’Or » au concours international des vins de San Francisco, en 2023. Le parc de Monfragüe est aussi une des destinations majeures du tourisme ornithologique en Europe. Traversé par le Tage, il abrite cigognes noires, vautours fauves et noirs, aigles impériaux… et plus de 400 espèces d’oiseaux différents. Un hot spot pour les naturalistes.

    La porte de Trujillo, du 13ème s., à Plasencia Philippe Bourget | cms

    Plasencia, Trujillo, Zafra, trio urbain de choc

    Les villes d’Estrémadure ont de la ressource. Après les divines surprises de Cáceres et de Mérida, ces trois cités de taille plus modeste possèdent un intérêt patrimonial et historique évident. Porte d’entrée de la vallée du Jerte (voir plus haut), Plasencia est la plus au nord des trois. Première ville visitée quand on arrive de Madrid, elle plonge immédiatement dans une profusion architecturale, héritée d’une culture entremêlée. Remparts médiévaux entourant la vieille ville, souvenir de l’alcazar arabe, ancienne et nouvelle cathédrale siamoises, ancien quartier juif, palais et couvents… La balade plonge dans le passé atypique de l’Espagne du Sud, terre d’influence entre les Chrétiens et les musulmans, entre la noblesse et le clergé.

    Maison fortifiée dans la ville haute de Trujillo. Philippe Bourget | cms

    Il ne faut pas pour autant oublier de profiter de la sociabilité légendaire de l’Espagne. A Plasencia, tout se concentre sur la plaza Mayor, vaste agora rectangulaire entourée d’arcades où bars et restaurants déploient leurs terrasses. Moment de détente assuré en fin de journée autour d’une bonne cerveza. On aime aussi beaucoup Trujillo. Sur la plaza Mayor de cette petite ville (moins de 9 000 habitants) située entre Plasencia et Mérida, se révèle une richesse patrimoniale inattendue, issue de fortunes rapportées… des Amériques.

    Vue sur une église de la ville haute de Trujillo depuis l’alcazaba (château) Philippe Bourget | cms

    L’Andalousie est en effet très proche et quelques Estrémaduriens de la noblesse ont embarqué jadis pour le Nouveau Monde. A Trujillo, un nom domine tous les autres : Francisco Pizarro. Le « découvreur » du Pérou et fondateur de Lima, fossoyeur de l’Empire Inca, est né à Trujillo. Sa statue équestre trône fièrement sur la plaza Mayor. Partout dans la ville haute et basse, sous le château médiéval, les demeures seigneuriales, aujourd’hui des domaines privés cachés derrière de hauts murs, témoignent des richesses accumulées. Certaines ont été transformées en boutiques-hôtels historiques, à l’image de la Posada dos Orillas, splendide demeure vieille de six siècles.

    Une ruelle aux maisons blanches à Zafra Philippe Bourget | cms

    Tout au sud de l’Estrémadure, on marquera une halte prolongée à Zafra. La blancheur des façades, les portes en ferronnerie, la réputation de la plaza de toros… Pas de doute, l’Andalousie est proche ! Zafra est connue pour sa foire de l’élevage de San Miguel, chaque année fin septembre, depuis… 1453. Ne pas manquer non plus de déambuler dans la vieille ville, entre la plaza Grande et la plaza Chica. Les deux sont connectées par un passage sous voûtes, soutenu par d’authentiques piliers en pierre. Un esthétisme unique, à l’image de cette région d’Espagne qui ne mérite plus d’être le parent pauvre du pays.

    Plus d’infos

    Office de tourisme d’Estrémadure. turismoextremadura.com

    Y aller

    En avion, vols vers Madrid depuis Bruxelles, puis location de voiture et 265 km (2h30 de route) jusqu’à Plasencia, première ville majeure au nord de l’Estrémadure. On peut aussi repartir de Séville vers Bruxelles.

    Visiter

    Découverte de la région en voiture, du nord au sud. Les routes sont de très bonne qualité.