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Tag: colombie

  • Caño Cristales : l’improbable rivière arc-en-ciel qui donne des couleurs à Instagram

    Caño Cristales : l’improbable rivière arc-en-ciel qui donne des couleurs à Instagram

    Caño Cristales
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    Surnommée « el río de los siete colores » (la rivière aux sept couleurs) et « el río más hermoso del mundo » (la plus belle rivière du monde), Caño Cristales doit sa palette à la plante Macarenia clavigera, qui rougit au soleil et tapisse le lit rocheux du fleuve. Résultat : des rouges, verts, jaunes, noirs, bleus et blancs qui jouent avec la lumière… et les filtres.

    Où et quand ?

    La rivière se niche dans le parc national La Macarena (département du Meta), au cœur d’une biodiversité XXL. Le site ouvre seulement de juin à novembre : le reste de l’année, on laisse la plante se refaire une beauté !

    Comment s’y rendre

    Ne vous fiez pas à la carte : la piste est quasi impraticable. Le plus simple : un vol d’environ 1 h depuis Bogotá, Cali, Medellín ou Villavicencio vers La Macarena, puis une agence locale pour l’excursion officielle. Enfin, le site est strictement réglementé !

    Caño Cristales
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    Règles du jeu

    Le site est une zone protégée avec un quota d’environ 318 visiteurs/jour. Pas de crème solaire, pas de répulsif, pas de plastique et des drones uniquement sur autorisation. En outre, les enfants de moins de 7 ans ne sont pas autorisés ! Pour votre facilité, sachez que les formalités sont généralement prises en charge par le guide.

    À faire (et à ne pas faire)

    • Marcher & admirer : cascades, vasques naturelles et paysages de la Serranía de la Macarena. (les photos sont autorisées mais pas les baignades dans les zones colorées !)
    • Baignade : uniquement dans des piscines naturelles autorisées comme la Piscina del Turista ou Caño Cristalitos.
    • Un petit bonus adrénaline ? Du rafting ou du kayak sur le Guayabero. Le Guayabero ? Oui, une rivière sauvage du centre de la Colombie, serpentant entre forêts tropicales et falaises rouges. Elle sert de porte d’entrée naturelle au parc La Macarena et alimente plusieurs affluents, dont Caño Cristales.
  • Colombie : Le domaine de Pablo Escobar va connaître une nouvelle vie !

    Colombie : Le domaine de Pablo Escobar va connaître une nouvelle vie !

    hacienda napoles
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    Avec ses hippopotames, son zoo et son hôtel, l’Hacienda Nápoles a longtemps attiré les curieux avides d’un décor façon série Netflix. L’avion du cartel y a même été exposé comme une curiosité. Mais l’endroit, au cœur de Puerto Triunfo, est aussi un espace chargé d’histoire sombre.

    Des terres qui changent de sens

    Le président Petro a annoncé que 120 hectares du domaine seront remis à des femmes victimes du conflit armé, pour que le site cesse d’être un simple terrain de divertissement et devienne aussi un lieu de réparation et de mémoire.

    Si les opérateurs touristiques craignent pour leurs revenus, les autorités assurent que le parc restera intact. Le reste des terres, inutilisées, prendront une nouvelle fonction sociale.

  • Medellín : l’étonnante métamorphose d’une ville que tout condamnait

    Medellín : l’étonnante métamorphose d’une ville que tout condamnait

    Medellin
    jimmy-woo

    Medellín. Rien que le nom glaçait encore le sang au milieu des années 90. C’était la ville d’Escobar, des cartels, des fusillades en pleine rue et des corps laissés comme des messages sur le trottoir. En 1991, Medellín affichait le taux d’homicide le plus élevé au monde, avec 381 meurtres pour 100.000 habitants 

    Les quartiers perchés dans les collines – la Comuna 13, entre autres – vivent au rythme des rafales, coupés du centre, de la justice, de la lumière. Et au cœur de ce chaos, Escobar cultivait une relation trouble avec les plus pauvres : bourreau pour certains, bienfaiteur pour d’autres, il distribuait logements et argent tout en arrosant la ville de sang.

    La ville décide de se lever

    Tout ne s’est pas fait en une nuit. Il y eu bien entendu la disparition du célèbre narcotrafiquant. Et puis, en 2004, un nom surgit : Sergio Fajardo. Pas un caïd. Un professeur de maths, devenu maire. Il ne veut pas que l’on oublie Medellín.

    Medellin
    carlos-martinez

    Et alors, la ville commence à se transformer à coups de béton, de verre et d’escalators. Oui, des escalators — dans les collines où l’on peinait à grimper, voilà que les habitants montent sans effort, avec leurs courses, leurs enfants, leurs rêves. Un téléphérique, le Metrocable, relie les hauteurs au métro. Les invisibles deviennent visibles. Un parc-bibliothèque voit également le jour : le béton devient refuge, pas rempart.

    Une renaissance qui n’oublie pas ses cicatrices

    L’image est belle. Trop belle ? Certains le disent. La violence a baissé, mais elle ne s’est pas évaporée. Les gangs n’ont pas tous disparu ; ils ont changé de visage. Les inégalités n’ont pas fondu sous le soleil colombien. Les habitants des quartiers transformés voient les loyers grimper. Certains partent.

    Medellin
    oneil-williams

    L’audace de réinventer

    Aujourd’hui, la ville se veut capitale de l’innovation. Dans les locaux épurés de Ruta N, un centre d’affaires, on parle d’intelligence artificielle, de biotech, d’économie circulaire. Les start-ups poussent à un rythme soutenu. Le vert est partout : dans les projets de mobilité durable, les espaces publics repensés, les efforts pour lutter contre la pollution.

  • Un jour, un endroit : Carthagène des Indes, 11 novembre 1811, la liberté se déclare

    Un jour, un endroit : Carthagène des Indes, 11 novembre 1811, la liberté se déclare

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    leandro-loureiro

    Fondée en 1533 par Pedro de Heredia, Carthagène des Indes prospère grâce à sa baie abritée et à sa position stratégique. Rapidement, elle devient un maillon essentiel de l’Empire espagnol, entre les Andes, les Caraïbes et l’Europe. Port de transit des richesses minières venues du Pérou et de la Nouvelle-Grenade, mais aussi marché florissant de la traite des esclaves, la cité attire toutes les convoitises.

    Au fil des siècles, pirates et corsaires tentent de s’en emparer : le Français Jean-Bernard de Pointis la pille en 1697 au nom de Louis XIV ; l’Anglais Edward Vernon échoue à la prendre en 1741, perdant des milliers d’hommes sous les murs défendus par Blas de Lezo. Fortifiée, imprenable, Carthagène des Indes est l’un des bastions les plus précieux de la couronne espagnole.

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    Les vents de révolte

    Au début du XIXᵉ siècle, tout change. L’Espagne est affaiblie par l’invasion napoléonienne, et ses colonies d’Amérique s’agitent. À Caracas, à Buenos Aires, les juntes se multiplient, proclamant leur autonomie en attendant le retour d’un roi légitime. Carthagène des Indes suit le mouvement : le 14 juin 1810, une première junte locale est formée. Officiellement fidèle à Ferdinand VII, elle exprime déjà une volonté d’autonomie.

    Mais très vite, l’incompréhension grandit entre les élites américaines et la métropole. Les créoles demandent l’égalité politique avec les Espagnols de la péninsule, mais Madrid refuse obstinément. Le sentiment d’injustice se transforme en revendication d’indépendance.

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    11 novembre 1811 : l’acte fondateur

    C’est dans ce contexte que, le 11 novembre 1811, Carthagène des Indes franchit le pas. Réunis dans la ville fortifiée, les représentants de la province signent la déclaration d’indépendance : pour la première fois en Nouvelle-Grenade, une cité rejette officiellement l’autorité espagnole.

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    La nouvelle se répand comme une traînée de poudre : d’autres provinces suivent l’exemple, et le 27 novembre, un congrès réuni à Tunja fonde les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, un embryon d’État fédéral dont Carthagène des Indes fait partie.

    Entre gloire et répression

    Mais l’indépendance de Carthagène des Indes n’est pas un long fleuve tranquille. En 1815, l’armée royaliste, conduite par le général Pablo Morillo, assiège la ville pendant plus de trois mois. Affamée, épuisée, la cité finit par capituler le 6 décembre. La répression est terrible : exécutions, emprisonnements, exils. L’« héroïque Cartagena » paie un lourd tribut à sa précocité. Il faudra attendre 1821, après d’âpres batailles pour que Carthagène des Indes retrouve définitivement sa liberté.

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    Héritage d’une cité héroïque

    Aujourd’hui encore, Carthagène des Indes se souvient. Ses murailles inscrites au patrimoine mondial, ses places, ses rues coloniales racontent autant son âge d’or marchand que son rôle pionnier dans l’indépendance colombienne.

    Le 11 novembre est célébré comme jour de l’indépendance de la ville, fête colorée où résonne toujours la devise implicite des patriotes de 1811 : une cité libre ouvre la voie à une nation libre.

     

  • La Colombie en guerre contre les hippopotames de Pablo Escobar !

    La Colombie en guerre contre les hippopotames de Pablo Escobar !

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    Hu Chen

    Le tribunal de Cundinamarca a ordonné l’éradication de plus de 150 hippopotames, issus du couple importé par Pablo Escobar dans les années 1980. Ces animaux, laissés sans surveillance après la mort du chef de cartel, se sont reproduits de manière incontrôlée, posant aujourd’hui un véritable problème écologique. Le ministère de l’Environnement a trois mois pour établir une réglementation incluant la stérilisation et la chasse contrôlée.

    Une population incontrôlable

    Les premiers hippopotames, importés pour le zoo privé d’Escobar, ont proliféré après sa mort en 1993. Aujourd’hui, ils sont 166 et pourraient atteindre 1.000 d’ici 2035 si des mesures ne sont pas prises. Leur présence menace la faune locale, notamment le lamantin, et certains incidents avec des pêcheurs ont été signalés sur le fleuve Magdalena.

    Opposition des défenseurs des animaux

    Bien que le ministère ait envisagé des solutions comme la stérilisation et même des exportations vers d’autres pays, ces projets stagnent. Pendant ce temps, les défenseurs des droits des animaux et les professionnels du tourisme s’opposent fermement à la chasse de ces mastodontes.