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  • L’Albanie, révélation de l’Adriatique (4/4) : De la mer aux montagnes, des paysages spectaculaires

    L’Albanie, révélation de l’Adriatique (4/4) : De la mer aux montagnes, des paysages spectaculaires

    Le littoral captant l’essentiel des touristes étrangers en séjour balnéaire est la Riviera albanaise, au sud, le long de la côte ionienne, là où les montagnes « tombent » en mer. On y trouve les plus belles plages de sable, au sud de Vlora, porte d’entrée de ce littoral avec son aéroport en projet, ses liaisons en ferries vers l’Italie et ses constructions modernes. Radhima, Orikum, la péninsule de Karaburun (et ses plages accessibles seulement par bateau), Dhërmi et Himara sont les stations les plus populaires. Plus au sud, face à l’île grecque de Corfou, près du site de Butrint, Saranda, Ksamil et Manastiri accueillent des hôtels familiaux, des villas et des résidences, mais le tout manque cruellement de cohésion.

    Saranda
    Le port de Saranda, au sud, sur la mer Ionienne, et ses ferries vers l’île grecque de Corfou. Philippe Bourget | cms

    Les lacs offrent aussi leurs lots d’attractions. Au nord, celui de Shkodra, frontalier avec le Monténégro, est une zone officiellement protégée qui abrite 240 espèces d’oiseaux. Le lac grossit ou diminue au gré des précipitations. Au sud, le lac salé de Butrint, relié naturellement à la mer ionienne, est au cœur du Parc national éponyme, composé de plaines, de forêts, de marécages et de montagnes. Il abrite aussi près de 250 sortes d’oiseaux, des reptiles et des amphibiens ainsi, qu’au large, le phoque de Méditerranée. Au sud-est, frontalier avec la Macédoine du Nord, le magnifique lac d’Ohrid, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une zone de villégiature et de contemplation, dont on profite autour de la ville de Pogradec.

    Bystritza
    Canoë sur la rivière Bystritza, au sud du pays. Philippe Bourget | cms

    L’autre intérêt majeur d’un séjour ou d’un circuit en Albanie, peut-être plus grand encore que les côtes, sont les montagnes. Sillonnées de rivières impétueuses, elles couvrent 70% du pays et promettent des itinérances secrètes dans des vallées et des villages perdus. Au nord, ce sont les Alpes dinariques, près du Monténégro et du Kosovo. Elles cachent la reculée vallée du Theth. Plusieurs massifs s’enchainent ensuite jusqu’à la frontière grecque, avec le point culminant du pays situé à la frontière de la Macédoine du Nord, le mont Korab (2 751 m). De nombreux randonneurs choisissent Berat pour « camps de base » avant d’aller explorer les montagnes environnantes. Les reliefs du sud sont particulièrement attirants. Dans un décor sauvage de versants herbeux et de petits cols, là où l’on croise beaucoup de troupeaux de moutons gardés par des bergers (il y a aussi des loups et des ours), l’étroite route entre Gjirokastra et Korça est spectaculaire, traversant des paysages intègres scandés de rares villages.

    Gjirokastra
    Paysage de montagnes entre Gjirokastra et Korça. Philippe Bourget | cms

    Dommage simplement que les gestes écologiques ne soient pas encore entrés dans les mœurs. Qu’elle soit côtière ou montagneuse, la nature souffre encore trop de la présence de dépôts sauvages et de détritus jetés au sol sans états d’âme. On pourra explorer aussi la vallée de la Vjosa, seule rivière considérée encore comme « sauvage », car non coupée par un barrage – un projet est cependant en cours. La rivière Bistritza, elle, offre une curiosité. L’un de ses sources est une résurgence. Après une agréable marche d’approche (accessible à tous) entre des hauts versants boisés, on découvre ce flot d’eau fraîche et translucide surgissant de sous la montagne. L’Oeil Bleu, tel est son nom, incarne sa manière la richesse naturelle du pays.

     

  • L’Albanie, révélation de l’Adriatique (3/4) : Cathédrales, mosquées et art religieux, l’éminent trio culturel

    L’Albanie, révélation de l’Adriatique (3/4) : Cathédrales, mosquées et art religieux, l’éminent trio culturel

    ardenica
    Le monastère orthodoxe d’Ardenica, au sud du pays, le dernier d’Albanie où officient encore des moines Philippe Bourget | cms

    A Tirana, on visitera avec intérêt la petite et ancienne mosquée Et’hem Bey, entamée à la fin du XVIIIe s. Relique du passé ottoman, elle fut épargnée à l’époque communiste et trône en bordure de la place Skanderbeg, avec ses murs extérieurs peints. Son style tranche avec celui de la mosquée Namazgah, de style néo-ottoman, reconnaissable à ses quatre minarets de 50 m de haut. Inaugurée en 2023, rue Gorge Bush, elle est considérée comme la plus grande des Balkans et peut recevoir jusqu’à 2 500 fidèles.

     

    Tirana abrite aussi le siège mondial du bektashisme. Ce courant musulman soufi né en 1501 prône la tolérance et a donné au pays de nombreux intellectuels et opposants à la domination ottomane, notamment lors de l’indépendance du pays, proclamée en 1912. La confrérie compte près de 7 millions d’adeptes dans le monde, dont environ 100 000 en Albanie. Elle se retrouve dans les tekkés, des lieux de cultes sans minaret reconnaissables à leurs coupoles colorées, isolés dans les campagnes. La cathédrale orthodoxe de la Résurrection du Christ, rue Rugova, consacrée en 2012, rappelle par ses lignes mégalomanes et l’immense mosaïque de son dôme, la place de cette église en Albanie.

     

    Au nord, Shkodra et sa région abritent la plus forte communauté catholique du pays, représentant 12 à 15% de la population. La cathédrale Saint-Etienne et l’église Saint-François méritent une visite pour leurs fresques, religieuses dans la première, anticommunistes dans la seconde ! Berat est une étape obligée pour les amateurs d’art religieux. Le quartier de la citadelle abrite non seulement les ruines de la plus ancienne mosquée d’Albanie (1417) mais surtout l’ancienne cathédrale, devenue le musée Onufri.

     

    Il est considéré comme le « Michel-Ange » de l’art iconographique ! Son talent unique l’a conduit, lui et ses disciples, à peindre au XVIe s. des icones ultra réalistes et à inventer « le rouge Onufri », un pigment exceptionnel qui donne toute leur luminosité à ses tableaux. Plusieurs de ses œuvres y sont présentées, tandis que la cathédrale, puisque c’est un musée, offre l’opportunité rare de passer derrière l’iconostase. On y apprend qu’ont été retrouvés dans cette salle réservée aux popes, en 1967, cachés dans le sol, deux ouvrages uniques, des Codex (manuscrits sur parchemin relatant les Evangiles) des Ve et IXe s.

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    Le musée national d’art médiéval, à Korça Philippe Bourget | cms

    Les monastères orthodoxes font aussi partie du paysage albanais. Près du site d’Appolonia, au sud, celui d’Ardenica est le dernier d’Albanie où officient des moines. Erigée sur un site perché où une première chapelle remonte au Xe s., l’église du monastère, fondé au XIIIe s. et rebâti au XVIIIe s., est célèbre pour ses fresques murales de très grande qualité, son iconostase et sa curieuse chaire en bois en forme de nacelle. L’ensemble n’a pas subi les outrages du communisme, un évêque ayant réussi à convaincre les personnes venues la détruite qu’elle appartenait à l’histoire albanaise, pour avoir abrité le mariage de Skanderbeg, héros national.

    Korça
    La cathédrale orthodoxe de Korça Philippe Bourget | cms

    On terminera en beauté à Korça. Dans cette cité où s’élèvent la mosquée Mirahori (1494, plus ancien édifice de la ville) et la vaste cathédrale orthodoxe inaugurée en 2004, se trouve le fameux musée national d’art médiéval. A l’intérieur d’un édifice design de 2016 s’abrite tout bonnement la plus grande collection muséale au monde d’icônes. 6 500 sont conservées dans les réserves. 400 sont accrochés de manière spectaculaire sur les murs. Parmi eux, il va de soi, se trouvent des icônes d’Onufri. Un joyau albanais.

  • L’Albanie, révélation de l’Adriatique (2/4) : Au sud, deux écrins historiques, des sites antiques et une ville d’icônes

    L’Albanie, révélation de l’Adriatique (2/4) : Au sud, deux écrins historiques, des sites antiques et une ville d’icônes

    Korça
    La cathédrale orthodoxe et le centre-ville de Korça Philippe Bourget | cms

    Cernée de murailles et de tours en majorité détruites, la citadelle dévoile d’antiques maisons des XVIIIe et XIXe s. encore habitées, des vestiges de mosquées datant de la période ottomane et surtout le précieux musée Onufri et sa cathédrale, aux icônes inestimables du maître Onufri (voir chapitre 3). Dans la ville basse, on prendra le temps de flâner dans Gorica et Mangalem, reliées par une passerelle et un pont sur l’Osum, et d’apprécier l’architecture rustique des maisons aux façades blanches couvertes de tuiles brunes.

    Gorica
    Le quartier orthodoxe de Gorica, à Berat, vu depuis la citadelle Philippe Bourget | cms

    Après un crochet par le site d’Apollonia, ancienne ville hellène et romaine redécouverte par deux archéologues français au XXe s., la route vers l’extrême sud mène jusqu’à la frontière grecque et à Butrint, site archéologique classé à l’UNESCO. Bâti sur une presqu’ile face à Corfou, ce site est la destination culturelle la plus visitée d’Albanie. Protégée de hauts murs percés de portes massives, Butrint abrite des vestiges antiques, byzantins et vénitiens remarquables. On s’y promène en liberté dans un décor boisé et lacustre, passant de ruines gréco-romaines au théâtre, du Palais du Triconque (ancienne villa) à la grande basilique et aux restes de l’antique acropole.

    Butrint
    Sur le site archéologique de Butrint Philippe Bourget | cms

    Gjirokastra est un coup de cœur. Dans un environnement de montagnes verdoyantes, dont les sommets sont encore tachés de névés au printemps, la ville qui a vu naitre l’écrivain Ismail Kadaré (et le dictateur Enver Hoxha) étage ses belles maisons de pierre le long de rues pavées très pentues. Certaines, remarquables, ont des allures de forteresses, telles la maison Skënduli et ses 44 portes, 64 fenêtres et meurtrières et… 4 hammams. L’ensemble est dominé par une citadelle, l’une des plus anciennes et vastes d’Albanie.

    Gjirokastra
    Une rue animée de Gjirokastra Philippe Bourget | cms

    Renforcée par les Ottomans, cette forteresse militaire devint prison au XXe s. durant la période communiste, redoutée pour ses conditions de vie et d’encadrement implacables, avant d’y accueillir chaque année les festivités culturelles officielles de la dictature. C’est désormais, en partie, le musée des Armes. De ses terrasses, la vue sur la ville et les montagnes est splendide. Devenue très touristique avec ses dizaines de boutiques, cafés et restaurants, Gjirokastra conserve pour autant un charme intact qui vaut le déplacement dans ce sud albanais.

    Gjirokastra
    Dans les rues touristiques de Gjirokastra Philippe Bourget | cms

    On achèvera ce tour des villes par Korça. Plus grande cité du sud du pays (50 000 habitants), disputée au fil de l’Histoire et témoin des guerres balkaniques au début du XXe s., elle a gardé de la présence de l’armée française à cette période une francophilie certaine. Belles villas, rues pavées, vieux bazar très animé avec ses restaurants et ses boutiques, ancien caravansérail et pas moins de sept musées sont à visiter dans cette cité, dont l’exceptionnel Musée national d’art médiéval.

    Korça
    Une rue commerçante dans le bazar de Korça Philippe Bourget | cms
  • L’Albanie, révélation de l’Adriatique (1/4) : Au nord, une capitale, une ancienne ville vénitienne et un grand port

    L’Albanie, révélation de l’Adriatique (1/4) : Au nord, une capitale, une ancienne ville vénitienne et un grand port

    Faire un grand voyage en Albanie, c’est visiter des villes à l’intérêt certain. Depuis la capitale Tirana, assez centrale, l’itinéraire vers le nord conduira donc vers Kruja et Shkodra, avant de redescendre le long de la côte jusqu’à Durrës, premier port du pays.

    Skanderbeg
    La place Skanderbeg, à Tirana Philippe Bourget | cms

    Tirana, 900 000 habitats (presque un tiers de la population du pays) est une capitale disparate. Aux bâtiments modernistes des années 30 et communistes de l’après-guerre répondent des édifices futuristes censés inscrire la capitale dans le XXIe s. Le résultat est bancal. Au centre, la place piétonne Skanderbeg, héros national omniprésent, représenté ici en statue à cheval, incarne cet urbanisme foutraque. Le musée national d’Histoire et sa grande mosaïque des années 80 en façade, le palais de la Culture (1963), la banque d’Albanie (1938) ou la mosquée Et’hem Bey (fin XVIIIe s.), côtoient le nouvel hôtel InterContinental et la tour futuriste Tirana’s Rock, dont le profil dessine le visage de Skanderbeg.

    La terrible période de la dictature communiste est révélée à la Maison des Feuilles. L’ancien siège de la Sigurimi, la « Stasi albanaise », présente tout l’arsenal de répression, surveillance et propagande mis en place par l’Etat albanais au plus fort de sa paranoïa. Le soir, on profitera de l’animation et de la cuisine albanaise dans l’un des nombreux bars et restaurants des quartiers Pazari i Ri et Blloku, festifs et occidentalisés.

    kruja
    La forteresse de Kruja Philippe Bourget | cms

    Kruja vaut pour sa situation en amphithéâtre au flanc d’une montagne et sa citadelle. Elle est censée avoir vu naître le héros Skanderbeg, qui lutta farouchement contre les Ottomans au XVe s. Rebâtie dans les années 80, elle abrite un musée consacré au chef de guerre et offre une belle vue sur l’Adriatique.

    skhodra
    Vue panoramique sur la ville de Skhodra depuis la forteresse de Rozafa Philippe Bourget | cms

    A 30 km de la mer, bordée par le lac du même nom frontalier avec le Monténégro, Shkodra offre un double intérêt : sa citadelle de Rozafa, bâtie au XIVe  s. par les Vénitiens, dont les vestiges occupent 200 ha au sommet d’une colline ; et l’animation piétonne des rues Idromeno et G’juhadol, aux nombreuses terrasses, où l’on visitera aussi le passionnant musée national de la photographie Marubi, du nom de cette famille qui documenta durant trois générations la société albanaise.

    Durrës
    L’amphithéâtre romain de Durrës Philippe Bourget | cms

    Durrës est comme tous les ports, intriqué, hétéroclite. Seconde ville du pays, celle qui fut hellène, romaine, byzantine, angevine, vénitienne et ottomane, en plus d’être un des terminus des routes caravanières venues d’Orient, en porte encore les traces. C’est donc à travers l’archéologie qu’on la découvrira, en allant voir l’amphithéâtre romain de 15 000 places enclavé dans la ville, les vestiges des remparts et le musée archéologique, synthèse fouillée de toutes ces époques. En plein boom touristique, la ville, connectée à l’Italie par ferries, devrait prochainement accueillir une marina tandis que de nouveaux hôtels sortent de terre, à l’image du Crown Plaza, en front de mer.

  • Cette plage de rêve est bel et bien en Europe !

    Cette plage de rêve est bel et bien en Europe !

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    Des plages de rêve… mais surpeuplées

    Oui, les plages de Ksamil sont sublimes, avec un sable fin et une eau turquoise qui n’a rien à envier aux Maldives. Le problème ? En été, elles sont littéralement envahies. Trouver un transat devient un sport extrême, et la tranquillité est parfois un concept abstrait.

    Un tourisme en plein boom (et ses conséquences)

    Le succès de Ksamil a entraîné un développement rapide, parfois au détriment de l’environnement. La construction effrénée d’hôtels et restaurants manque parfois de régulation, et certaines plages autrefois accessibles gratuitement sont désormais privatisées.

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    Que faire à Ksamil (à part bronzer) ?

    Si vous aimez explorer, Butrint, un site archéologique classé à l’UNESCO, est à quelques kilomètres. Une excursion en bateau vers les îles de Ksamil est aussi un must, tout comme une escapade dans la ville voisine de Saranda.

    Alors, on y va ou pas ?

    Si vous rêvez d’une mer digne des Caraïbes sans quitter l’Europe, Ksamil vaut le détour. Mais pour éviter la foule et profiter au mieux de son charme, mieux vaut éviter de s’y rendre en été, où l’expérience peut vite devenir un cauchemar !

  • Air Albania débarque à Bruxelles : Tirana à deux battements d’ailes !

    Air Albania débarque à Bruxelles : Tirana à deux battements d’ailes !

    tirana
    alexandr-bormotin

    À partir du 22 février, une nouvelle compagnie prendra son envol depuis Brussels Airport : Air Albania. La compagnie nationale albanaise assurera deux vols hebdomadaires, les mardis et samedis, reliant Bruxelles à la capitale albanaise, Tirana.

    Mais attention, cette liaison n’est pas tout à fait une première ! ✋ TUI fly proposait déjà des vols vers Tirana, à l’exception de la saison hivernale passée. Le porte-parole de l’aéroport de Zaventem a d’ailleurs précisé que cette route avait déjà ses habitués. Si vous êtes plutôt du genre à préférer l’aéroport de Charleroi (et ses parkings plus abordables), sachez que Ryanair propose également des vols vers Tirana.

    Pourquoi Tirana ?

    Tirana est une ville vibrante, entre architecture colorée, cafés branchés et un héritage mêlant influences ottomanes, italiennes et communistes. Un spot parfait pour un city trip original à moins de trois heures de vol.