Aujourd’hui, on ne parle plus de chasse, mais de rencontres respectueuses et de moments suspendus. Le lion règne sur la savane avec autorité, la force tranquille de l’éléphant fascine, le léopard reste un caméléon furtif dans les arbres, le buffle incarne la sauvagerie imprévisible, et le rhinocéros, menacé, symbolise la fragilité de la biodiversité africaine.
Pour tout safariste digne de ce nom, en voir même quatre sur cinq laisse un goût d’éternité. En revanche, les cinq réunis pour un seul séjour… c’est la légende. Et ça se raconte encore après le retour.
Parc Kruger (Afrique du Sud)
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Le Kruger National Park, s’étendant sur 20.000 km², propose une communion avec la nature. Là, les réserves privées comme Sabi Sands ou Timbavati, associés à des guides ultra‑expérimentés, offrent des safaris en 4×4, à pied ou de nuit, avec souvent des observations de léopards – chose rare et magique. Hôtellerie haut de gamme ou charme rustique au coucher du soleil : Kruger sait surprendre.
Maasai Mara + Serengeti (Kenya & Tanzanie)
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Ces deux voisins sont les stars de la Grande Migration.
Maasai Mara : densité élevée de lions, de rhinos noirs, et accès à des safaris en montgolfière.
Serengeti : plébiscité en 2024 comme meilleur parc d’Afrique par plusieurs sources dont le WTA, habitacle de milliers de lions, et expérience immersive sans équivalent.
Le duo permet de vivre deux ambiances : la tradition tribale masaï d’un côté, et les plaines sans fin de l’autre.
Botswana – Delta de l’Okavango & Parc National de Chobe
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Le contraste eau/terre, c’est ici. Safaris en mokoro (pirogue) dans les marécages d’Okavango, et game drives dans Chobe, réputé pour ses milliers d’éléphants. C’est l’endroit idéal pour combiner faune terrestre et fluviale, souvent dans des lodges sobres et intégrés.
Namibia – Parc national d’Etosha
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Une autre vision avec la plaine blanche salée d’Etosha comme toile. Les points d’eau deviennent des scènes animalières en plein jour. Cerise sur le gâteau, il est parfaitement possible de visiter le parc avec votre véhicule de location. Envoûtant.
À partir de l’été 2025, Brussels Airlines assurera 56 vols hebdomadaires vers l’Afrique subsaharienne, contre 51 en 2024. Cette augmentation est rendue possible par l’arrivée d’un nouvel avion long-courrier en juin. Les destinations phares comme Nairobi (Kenya) et Accra (Ghana) bénéficieront désormais de rotations quotidiennes. Les liaisons vers Banjul (Gambie), Freetown (Sierra Leone) et Conakry (Guinée) verront également leurs fréquences augmentées.
Kinshasa, une priorité stratégique
Dès mars 2025, Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, sera reliée quotidiennement à Bruxelles par un vol direct, une première pour Brussels Airlines. Actuellement, cette liaison est assurée cinq fois par semaine en vol direct et deux fois avec escale à Luanda. Pour libérer des capacités, les vols vers Luanda (Angola) seront en revanche transférés au sein du groupe Lufthansa après le dernier vol direct de Brussels Airlines, prévu le 25 mars.
Depuis des millions d’années, l’Afrique est le théâtre de forces tectoniques qui la modifient en profondeur. Le phénomène le plus marquant est la formation du Rift est-africain, une immense faille qui s’étend sur plus de 4500 kilomètres, du golfe d’Aden au nord jusqu’au Zimbabwe au sud. Cette faille sépare progressivement la plaque nubienne, à l’ouest, de la plaque somalienne, à l’est.
Un processus lent mais inexorable
Les plaques tectoniques nubienne et somalienne s’éloignent l’une de l’autre à une vitesse d’environ 7 millimètres par an. Bien que ce mouvement soit imperceptible à l’échelle humaine, il pourrait, d’ici 5 à 10 millions d’années, entraîner la formation d’un nouvel océan, séparant l’Est de l’Afrique du reste du continent. Selon le professeur Ken Macdonald, de l’Université de Californie à Santa Barbara, “le golfe d’Aden et la mer Rouge déborderont sur la région Afar et dans la vallée du Rift est-africain, formant un nouvel océan, et cette partie de l’Afrique de l’Est deviendra son propre petit continent séparé“.
A crack that opened up in Kenya’s Rift Valley, damaging a section of the Narok-Nairobi highway, is still growing… pic.twitter.com/T5YocDauYj
En 2018, une immense fissure est apparue dans le sud-ouest du Kenya, dans la région de Narok, mesurant environ 15 mètres de profondeur et coupant la route commerciale de Mai Mahiu-Narok !
Conséquences pour l’avenir
À long terme, la séparation de l’Afrique de l’Est pourrait avoir des implications majeures, tant sur le plan géographique qu’écologique. La formation d’un nouvel océan modifierait les courants marins, le climat régional et les écosystèmes locaux. Cependant, ces changements se produiront sur des échelles de temps si vastes qu’ils dépasseront sans doute, la durée de vie humaine.
Depuis octobre 2024, cette liaison permet un accès privilégié à 62 destinations africaines, incluant deux nouvelles villes : Maun au Botswana et Freetown en Sierra Leone. Cette initiative renforce la connectivité entre l’Europe et l’Afrique.
Maun et Freetown : deux nouvelles aventures africaines
Avec Maun, porte d’entrée du spectaculaire Delta de l’Okavango, Ethiopian Airlines offre aux amateurs de safari une expérience au cœur de l’un des paysages les plus intacts au monde. Quant à Freetown, capitale vivante de la Sierra Leone, elle attire par sa richesse culturelle et son histoire fascinante. A noter que ces vols seront opérés par un Airbus A350-1000 (une première en Afrique). Le vol part chaque jour de Brussels Airport à 21h25 et arrive à Addis-Abeba à 06h00 le lendemain.
Il offre ainsi à des visiteurs privilégiés la singularité de ses paysages de collines, la richesse de ses cultures agricoles et l’amabilité de sa population, incitée, 30 ans après le génocide des Tutsis, à la réconciliation. Un voyage dans l’Histoire et la grande nature. Voyez plutôt.
Gorille(s) dans le Parc national des volcans, une rencontre inoubliable. Philippe Bourget | cms
Parc des Volcans, rencontre choc avec les gorilles
Après deux heures d’ascension fatigante dans la roche volcanique et la végétation, nous tombons nez à nez avec eux, à 3 000 m d’altitude : les gorilles des montagnes ! Dans l’herbe drue, une famille est réunie autour du mâle, un « dos argenté » de 22 ans, de plus de 200 kg, affalé comme un seigneur. Impossible de ne pas éprouver un choc à la vue de ces géants des forêts, placides, sûrs de leur force, et si humains.
Le guide nous avait prévenus : on ne doit pas les regarder dans les yeux s’ils s’approchent, il faut s’accroupir en cas de face à face et faire un bruit de gorge singulier pour montrer que l’on est venu en ami… Ces rois de la jungle ne sont pas craintifs – pourraient-ils l’être, d’ailleurs, au vu de leur vitalité suprême ? Nous sommes à moins de trois mètres d’eux, fascinés.
Philippe Bourget
La rencontre avec les gorilles est le nec plus ultra d’un voyage au Rwanda. Le « pays des mille collines », au relief tourmenté et forestier, est aussi doté de vraies montagnes. Parmi les plus hautes, à plus de 3 700 m d’altitude, il y a le volcan en sommeil Visoke. C’est là, sur les pentes de ce cône frontalier avec la République Démocratique du Congo (RDC) que vivent les quelques 1 000 gorilles des montages recensés au Rwanda, en RDC et en Ouganda.
Culture vivrière sur les pentes du volcan Visoke Philippe Bourget | cms
Avant que la primatologue américaine Dian Fossey ne vienne dans les années 1960-1980 étudier et défendre bec et ongles ces primates, jusqu’à s’opposer aux communautés locales et être assassinée en 1985 dans des circonstances jamais élucidées, il n’y avait que 250 gorilles. « Or noir » du Rwanda, ils sont désormais protégés avec pugnacité… et réservés à une minorité de riches, seuls à pouvoir s’offrir l’incroyable droit d’entrée du Parc national des volcans : 1 500 US$ le ticket ! A ce prix, l’émotion indélébile de voir ces animaux est hélas réservée à ceux qui en ont les moyens.
Hôtel One & Only Gorilla’s Nest, quel luxe… Philippe Bourget | cms
Plus accessible, on peut voir aussi, moyennant un droit d’entrée raisonnable, les singes dorés (100 US$), ainsi que la tombe de Dian Fossey (75 US$), inhumée dans la forêt tropicale auprès de ses chers primates.
Les célèbres collines rwandaises, entre Nyanza et le Parc national de Nyungwe. Philippe Bourget | cms
Parc national de Nyungwe, chimpanzés et sources du Nil
Au sud-ouest du Rwanda, le parc national de Nyungwe, créé en 2005 et inscrit à l’Unesco depuis 2023, est l’autre grand territoire naturel de référence. Sur 1 019 km², il abrite près de 500 chimpanzés et une nuée de singes colobes estimée à plus de 500 individus. Voir ces derniers traverser la route juste avant l’entrée du parc, telle une marée blanche et noire guidée par un instinct grégaire insondable, restera à jamais pour l’auteur de ces lignes un moment marquant du voyage. Les colobes sont l’une des 13 espèces de singes comptabilisées dans le parc. Celui-ci est aussi réputé pour être une des sources lointaines du Nil. Dans cette forêt pluvieuse, les eaux ruissellent vers des rivières qui en alimentent d’autres, plus importantes. Toutes convergent vers le lac Victoria, source officielle du Nil Blanc.
Hors la traque des chimpanzés, organisée très tôt chaque matin en compagnie d’un guide qui accompagne un groupe de huit visiteurs maximum (le permis de visite, incluant l’entrée du parc et le guide, coûte 240 US$ par personne), Nyungwe, l’un des parcs les mieux aménagés pour le tourisme, promet d’autres surprises. Une marche en forêt d’environ 1h30 conduit ainsi jusqu’à un pont suspendu au milieu de la canopée (100 US $ l’entrée du parc + 40 US $ par personne).
Pont suspendu dans la forêt du Parc national de Nyungwe Philippe Bourget | cms
Sensibles au vertige, s’abstenir ! Ce sera l’occasion de découvrir les igishigishigi, ces fougères arborescentes immenses dont certaines souches sont âgées de plusieurs centaines d’années. Le parc prévoit d’inaugurer fin 2024 une zipline d’environ 2 km et un écolodge de 20 chambres. Il offre aussi la possibilité d’admirer, au cours d’une balade de 2h, la spectaculaire cascade Ndambarare (115 US$) et d’effectuer des sorties de birdwatching. Autre option : effectuer un trek de trois jours, avec hébergement en cabane forestière, pour 450 US$ par personne tout compris. Un forfait pour le coup plus abordable.
La terrasse de l’hôtel One & Only Nyungwe House Philippe Bourget | cms
Géré par African Parks, ONG internationale spécialisée dans le management de parcs nationaux et d’aires protégées en Afrique, Nyungwe a reçu près de 23 000 visiteurs en 2023. Parmi eux, on trouve surtout des Rwandais (qui payent un prix beaucoup plus modique), des Américains, des Belges et des Allemands.
Au bord du lac Kivu, les pêcheurs travaillent toujours par trois barques pour pouvoir tendre un grand filet entre elles Philippe Bourget | cms
Le lac Kivu et ses « bateaux-araignées »
Toujours à l’ouest, le lac Kivu est le troisième point fort du pays. A la frontière avec la République Démocratique du Congo – des tensions existent entre les deux pays, en raison du soutien supposé du Rwanda à un groupe armé rebelle au Congo, le M23 -, cette étendue d’eau, l’une des dix plus grandes d’Afrique, s’apparente à une « Riviera du continent noir ».
L’impression est confirmée par la présence de plusieurs villas fastueuses avec piscine, dominant les rives boisées de pins et d’eucalyptus qui dégringolent vers le lac. Depuis le Cleo Lake Kivu Hotel (18 chambres), un des hébergements de luxe dont le pays s’est doté pour loger ses touristes Premium, la vue sur la côte et les îles est absolument idyllique. Tôt le matin, on peut voir et entendre les pêcheurs, chantant et sifflant en cadence, rentrer sur leurs curieuses embarcations, trois barques longues et étroites liées par des pieux en bois afin de pouvoir étendre un large filet entre elles.
Hôtel en construction au bord du lac Kivu Philippe Bourget | cms
A la mesure de leur archaïsme, ces « araignées lacustres », équipées à la proue et à la poupe de longues perches pour aider à remonter les filets, sont d’un esthétisme incroyable. En lien avec les hôtels locaux, des prestataires proposent aux touristes d’embarquer à la nuit tombée avec les pêcheurs. Une excursion d’un autre temps à la lumière de lampes à pétrole, pour partager le quotidien de ces hommes qui traquent inlassablement les sambazas (petite friture), spécialité du lac.
On peut aussi louer des kayaks pour se faufiler entre les îles, comme celles du Chapeau de Napoléon ou aux Singes, près de la ville de Karongi. Jadis, les éleveurs faisaient traverser les chenaux entre deux îles à leurs bovins à la nage, quand le pâturage de l’une était épuisé. Ce « spectacle » est encore organisé pour les touristes. On peut enfin se baigner dans le lac Kivu. Mais prudence. Profond jusqu’à 480 m, il émane de ses abysses du gaz méthane toxique. Il est d’ailleurs récupéré de façon industrielle pour produire de l’électricité et alimenter une partie de la population rwandaise.
Vendeuse sur le marché de Kimironko, à Kigali cms | cms
Kigali, capitale barnum
Passer d’un parc à l’autre amène à sillonner le pays tout entier. On découvre ainsi une nation de collines à plus de 1 000 m d’altitude, des villages ultra peuplés, des champs de manioc, de riz, de bananiers, de thé ou de café. Au bord des routes, des enfants en uniforme scolaire, des femmes portant des feuilles de manioc sur la tête, des vélos chargés de sacs ou de bois poussés à bout de bras par des hommes… Un pays à forte énergie humaine, où l’on gagne encore sa vie à la sueur de son corps.
Cette déambulation routière mène nécessairement à Kigali, la capitale. Impossible de s’y retrouver dans son capharnaüm de quartiers intriqués, grimpant à l’assaut de collines. Pas de centre, ou plutôt si, des centres : celui de la gare routière, barnum humain et motorisé (les motos sont reines), bruyant et pollué ; celui de l’hôtel de ville, plus policé, tendance shopping et business. Cette capitale d’environ 1,5 million d’habitants, située au centre du pays, est propre. Ses rues sont bien goudronnées. Parmi les sites à voir absolument, il y a évidement le mémorial du génocide, rappel de ce drame absolu qui a vu la mort de plus 800 000 Tutsis, massacrés par les Hutus en 1994.
Kigali offre aussi, ici et là, un beau vernis lifestyle. On croisera ainsi le chemin de quelques designers ou animateurs de la vie sociale : le Nyamirambo Women’s Center, coopérative d’intégration par le travail de femmes analphabètes ; le Nyo Arts Center, galerie d’art la plus en vue du pays ; le show room de Rwanda Clothing, boutique de déco, meubles et vêtements de la créatrice Joselyne Umutoniwase ; Uzuri K&Y, magasin d’un duo de chausseurs stylistes. Ils sont les ambassadeurs d’un pays qui, des gorilles aux artistes, font du Rwanda une destination « must do »… à condition d’en avoir les ressources.
Pacifique Niyonsenga, artiste-peintre et musicien dans sa galerie Nyo Arts Center cms | cms
INFOS PRATIQUES
Y aller
Vols avec escale à Paris CDG vers Kigali depuis Bruxelles, 3 fois par semaine, avec Rwandair. Environ 9h15 de vol. Personnel prévenant. Classe Business de 30 sièges. Pas de WiFi à bord. rwandair.com
Formalités et infos
Passeport valide. Aucune vaccination exigée. Pas de décalage horaire avec la Belgique. Monnaie : le franc rwandais (RWF). 1€ = 1 403 RWF. Climat : la meilleure saison pour s’y rendre court de juin à septembre (saison sèche).
Visiter
Mieux vaut passer par un voyagiste pour réserver les entrées et les visites dans les parcs, ainsi que les véhicules avec chauffeurs et les excursions.
Hébergements
– Kigali Serena Hotel : un établissement tout confort au cœur de la capitale. serenahotels.com/kigali
– Kivu Cleo Hotel : à Karongi, ce très bel hôtel haut de gamme domine superbement le lac Kivu. Confort et calme assurés. cleohotel.rw
– Five Volcanoes Boutique Hotel : on a aimé le cadre végétal de ce lieu situé aux abords du parc national des Volcans, idéalement placé pour aller voir les gorilles. Charme et atmosphère tropicale. fivevolcanoesrwanda.com