Toujours à la recherche de nouvelles expériences, je suis tombée sur l’appli Jooks. L’idée ? Découvrir une ville en faisant du sport. « Encore du sport ! », soupire mon Jules un peu lassé. Oui, mais en mode techno, guidé par une appli… L’idée d’une randonnée-découverte « 2.0 » lui a plu et il a immédiatement dégainé son smartphone pour télécharger l’application (gratuite…).
L’embarras du choix
Mon amoureux a été surpris de voir que Jooks propose des balades interactives dans 400 villes de 64 pays ! Lui qui n’avait pas l’intention d’aller bien loin… Pas d’inquiétude, Jooks propose aussi ses services dans 6 villes de Wallonie : Namur, Fleurus, Binche, Bastogne, Lasne et Waterloo. Mon homme a directement pointé Waterloo du bout du doigt, se voyant déjà mener ses troupes familiales dans une campagne historique, bicorne vissé sur la tête. On se calme, loulou…
Olivier Bourgi
À pied ou à vélo ?
Jooks propose des circuits qui peuvent se boucler en marchant, en joggant, à vélo ou même en fauteuil roulant. À Waterloo, deux parcours sont proposés : un de 27 kilomètres qu’il est préférable de réaliser à vélo et un de 7,8 kilomètres. Nous avons opté pour le premier et décidé de le parcourir à pied. Petit plus : l’appli indique l’état de la qualité de l’air et les différents allergènes que vous pouvez rencontrer sur le parcours. Bien vu !
Napoléon dans les oreilles
Samedi matin, nous voilà plantés au garde-à-vous devant la Butte du Lion, prêts à plonger dans l’histoire. En plus de nous indiquer le chemin à suivre, l’appli nous informe, via un audioguide intégré ! Une grosse voix nous détaille chaque monument rencontré : le Lion, bien sûr, mais aussi le Mémorial 1815, le Monument de l’Aigle blessé (hommage aux soldats français morts à la guerre), la Ferme d’Hougoumont (poste-clé des troupes britanniques) ou la Ferme du caillou, dernier QG de Napoléon, où il passa la nuit du 17 au 18 juin 1815. On emprunte aussi le « Chemin des vertes Bornes », où étaient stationnées les troupes alliées. Nous marchons donc au cœur de l’ancien champ de bataille, en pleine campagne. Nous avons décidé de manger en chemin, une tartine à la main.
Domaine Bataille de Waterloo
Trinquer chez Wellington
Après-midi, avec près de 20 kilomètres d’histoire dans les jambes, nous avons posé nos souliers dans la Ferme de Mont-Saint-Jean, toute proche de la Butte du Lion. Cette ferme abritait à l’époque l’hôpital de campagne des troupes anglaises du Duc de Wellington. Le lieu accueille aujourd’hui un restaurant et une micro-brasserie qui vaut la visite. On y a découvert le processus de brassage de la bière de Waterloo et on a bien sûr dégusté ses quatre déclinaisons. Toutes délicieuses !
FTBW
Resto et nuitée au Côté Vert
Pour la nuitée, j’avais déniché l’hôtel « Le Côté vert », un îlot de tranquillité planté dans le cœur battant de Waterloo. Pas de bivouac ici, mais des chambres modernes et tout confort. J’avais aussi réservé un dîner sur place. On n’a malheureusement pas pu le prendre sur la belle terrasse du jardin, à cause d’une météo capricieuse. Mais on s’est délecté de la cuisine bistronomique préparée par Laetitia et Christophe. Nous avons choisi de l’espadon grillé. Original et savoureux.
Matthieu Miller
Au sommet de la butte
Le dimanche, on ne pouvait quitter Waterloo sans grimper sur la fameuse Butte du Lion. La grosse voix multimédia nous en avait déjà parlé la veille : « le monument fut érigé en 1826 sous Guillaume 1er des Pays-Bas ». « La gueule ouverte du lion est tournée vers la France, vaincue ». « Sa patte, posée sur un boulet de canon, symbolise la paix européenne, conquise après la bataille ». Au sommet des 41 mètres (et 227 marches…) de la butte, le paysage prend une autre dimension. À part les quelques voitures qui la traversent, la plaine n’a pas changé depuis 1815. Fin juin se tiendra d’ailleurs la traditionnelle reconstitution de la bataille, avec des hommes et femmes en tenue militaire d’époque, des canonnades et des bivouacs installés au dernier QG de Napoléon et dans le verger de la Ferme d’Hougoumont. Des lieux qui nous sont désormais familiers…
Notre coup de cœur : contempler main dans la main la « morne plaine » chargée d’histoire, depuis le sommet de la Butte du Lion.
Cet exploit architectural témoigne de l’ingéniosité romaine, utilisant des voûtes, des tunnels et des ponts pour surmonter le terrain accidenté. Aujourd’hui, ses vestiges représentent un héritage remarquable de l’ingénierie antique que l’on visite sur plusieurs sites.
130 km d’aqueduc Ddlh
Cette excursion vous mène à Zaghouan par la route de Hammamet et vous fait traverser une jolie région agricole s’étirant entre verts pâturages, zones plus sèches et une crête semi-montagneuse déchiquetée. Les champs de céréales s’étalent à perte de vue et quelques villages avec leurs cafés et leurs petits commerces vous montrent une Tunisie très authentique, loin des clichés. Et dans le lointain vous apercevez le Jebel Zaghouan où se cache la source, qui domine de ses 1295 m la plaine vallonnée.
En arrivant près de la Colonia Lulia Uthina Ddlh
Le temple des Eaux source de vie
Vous arrivez tout d’abord au temple des Eaux. C’est de là que jaillissait l’eau et qu’un temple fut construit par Hadrien sous forme de nymphée (il dépasse par ses dimensions tous les nymphées construits au départ des aqueducs romains). Il abritait, juste au-dessus de la source, la statue d’une divinité et celles de nymphes sous les arcades.
Le début de l’aqueduc sous forme de gros tuyau au départ de la source Ddlh
L’aqueduc démarre de la source et mesure 132 km pour arriver jusqu’aux thermes d’Antonin de Carthage pour alimenter entre autres ses citernes et le caldarium répartis en 18 pièces voûtées (terminés en 162 après J.C.). L’ampleur des thermes impériaux nécessite une alimentation constante en eau : débit estimé 370 litres par seconde soit plus ou moins 30 000 mètres cubes par jour.
Panneau explicatif avec reconstitution du temple de Eaux de l’époque Ddlh
Pour que l’eau ne soit pas sous pression, elle ne s’écoule que grâce à une pente très douce en restant toujours parallèle au terrain. Imaginez comment à l’époque les Romains ont analysé et calculé la déclivité du sol pour assurer la pente nécessaire à l’écoulement des eaux sur 130km. Prodigieux ! Donc cet aqueduc qui est à peine visible près de la source nécessita des ouvrages gigantesques comme des arcades de 34 m de haut sur deux étages lorsqu’il franchit l’oued Miliane. Les arcades de chaque côté du pont ont été bien conservées et s’élèvent jusqu’à 20m, et de nombreux vestiges sont toujours visibles sur l’ensemble du trajet qui le conduit à Tunis.
Vue des villages locaux sur la route de Zaghouan Ddlh
Sur le tracé de l’aqueduc : la Colonia Lulia Uthina
La Colonia Lulia Uthina fut fondée en fonction des grandes possibilités agricoles de la région. Octave Auguste y installa des vétérans de la XIIIe légion transplantés d’Italie en Afrique et des indigènes devenus citoyens romains. Ce site, fouillé depuis une trentaine d’années est particulièrement intéressant.
Le petit théâtre Ddl
L’amphithéâtre creusé en entonnoir dans la colline dont seule la partie supérieure était visible de loin, pouvait accueillir 16.000 spectateurs. Le capitole sur trois niveaux est un « unicum ». Les archéologues ont redressé les escaliers menant au podium et la reconstitution explicative de la construction d’une colonne permet de comprendre comment l’on passe de tambours octogonaux à une colonne cannelée de 12m de hauteur. Les villas avec les mosaïques replacées et les thermes privés sont exceptionnels.
Les colonnes avec la reconstitution explicative Ddlh
Ne manquez pas ces visites si vous séjournez à proximité de Tunis ou Hammamet.
Dans la galerie des villes espagnoles au riche patrimoine – et Dieu sait si elles sont nombreuses dans ce pays -, Cáceres n’apparait pas en tête de classement. Du moins pour les étrangers. Les Espagnols, qui représentent 80% de la clientèle touristique de la région, ont de leur côté adopté depuis longtemps cette cité de 96 000 habitants, percluse de monuments historiques. Percluse ? Ce n’est rien de le dire. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986, la vieille ville regorge de palais moyenâgeux et Renaissance, de tours médiévales, de monastères, d’églises et de chapelles. Et la plupart des façades portent les armoiries des illustres familles ayant régné sur la ville. Un décor de pierre et d’architecture remarquable qui vaut à Cáceres d’être régulièrement choisie pour le tournage de films historiques.
Vue sur des églises du vieux centre de Cáceres Philippe Bourget | cms
Ce patrimoine est hérité d’un passé enchevêtré. Habitée par les Romains et conquise au 12ème s. par les Arabes almohades, ces derniers l’entourent de remparts d’adobe (terre durcie) dont on peut encore voir la maçonnerie sur certaines constructions, comme les tours de la Yerba et del Aver. Reprise par les Chrétiens au 13ème s., Cáceres va alors s’enrichir grâce aux nobles, aux propriétaires terriens puis aux conquistadors rentrés riches d’Amérique, qui édifient églises et palais.
L’église de San Mateo, dans le centre historique Philippe Bourget | cms
Influences maure et chrétienne s’unissent dans ce dédale où s’imbriquent les styles roman, islamique, gothique du Nord et Renaissance. La balade à pied dans l’entrelacs de ruelles où s’élèvent ces édifices donne le tournis. Eglise San Mateo, monastère de Santa Maria de Jésus, casa Ovando Mogollón Perero-Paredes (transformée en hôtel Parador), palacio de las Ciguanas, palais Golfines de Abato… Tous ces lieux respirent la richesse et la noblesse.
La co-cathédrale Santa María à g, et la Diputacíon Provincial au fond Philippe Bourget | cms
Ce centre là est tout sauf figé. De nombreux hôtels et restaurants tendance (Atrio, du chef Toño Perez, trois étoiles au guide Michelin ; La Casa del Sol ; Madruelo…) occupent d’anciens palais. Hors remparts, on s’attardera dans la rue de los Caleros, tranquille avec ses maisons villageoises, et sur l’immense plaza Mayor, pour profiter de l’ambiance des terrasses de bars. Les fans d’art contemporain visiteront le récent (2021) musée Helga de Alvear, gratuit, où sont exposées notamment des œuvres de Goya (estampes), Vasarely, Paul Klee, Kandinsky, Miró, Buren, Tàpies, Ai Weiwei, Louise Bourgeois… Quant à la vie nocturne, elle se concentre dans un quartier nommé la zona Pizarro. Là abondent les discothèques. En journée, on pourra aussi s’y poser au bar Caballerizas, joli lieu branché autour d’un jardin-patio. Cáceres, une vraie découverte.
Qui sait que Mérida est la ville d’Espagne à posséder le plus grand nombre de vestiges romains ? Capitale sous l’empereur Auguste de la province de Lusitanie, l’une des trois de la péninsule ibérique, elle regorge de monuments antiques, dont la plupart sont bien conservés. A l’époque, la cité est presque aussi peuplée qu’aujourd’hui – 60 000 habitants. Sa puissance est illustrée par deux constructions emblématiques, bâties côte à côte : le théâtre et l’amphithéâtre. Le premier pouvait accueillir jusqu’à 6 000 personnes. Reconstruit, son mur de scène est précédé d’une série de doubles colonnes de marbre au milieu desquelles trône la statue de Cérès, déesse de l’agriculture. Cette scène antique prestigieuse accueille chaque année en juillet et en août le réputé festival de théâtre classique. A côté, l’amphithéâtre est moins bien restauré mais il accueille tous les ans, lors des fêtes de Pâques, l’arrivée de l’impressionnant Via Crucis, un chemin de croix se déroulant dans le silence le plus absolu.
Le théâtre romain de Mérida Xavier Allard – stock.adobe.com
Ailleurs en ville, d’autres vestiges affleurent. L’hippodrome (circo romano) est l’un des mieux préservés du monde romain. Le temple de Diane trône superbement au centre-ville, de même que l’arc de Trajan. Le fleuve Guadiana, lui, est traversé par l’un des plus grands ponts romains jamais construits. Long de près de 750 m (on peut le traverser à pied), il a été réaménagé au 17ème s. Ce n’est donc pas étonnant que l’ensemble architectural de Mérida ait été aussi classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il est normal aussi que la ville abrite le musée national espagnol d’Art Romain. Cette belle bâtisse en briques de l’architecte Rafael Moneo, aux collections rares (mosaïques, sculptures…) présentées dans de grands espaces, est d’ailleurs en cours d’extension pour abriter d’autres œuvres.
Le pont romain sur la rivière Guadiana venemama – stock.adobe.com
Privilégier les vestiges romains ne doit pas faire oublier de profiter de l’animation de cette ville, qui est aussi, à moins de 2h de route au nord de Séville, la capitale régionale de l’Estrémadure. Ceux qui ne jurent que par l’Andalousie seraient d’ailleurs bien inspirés de faire le détour.
Comme toutes les cités espagnoles, le centre ancien de Mérida vibre aussi de ses commerces et cafés. Le soir, on s’attardera sur la plaza de España, où les familles viennent prendre le frais et s’attarder aux terrasses. Pour le shopping, on remontera jusqu’au musée romain les deux longues calles piétonnes Santa Eulalia et Ramón Mélida, qui regorgent de boutiques en tous genres.
L’hôtel Palace de Mérida datant du 15ème s Philippe Bourget | cms
Au pays de la verte Espagne…
Halte aux clichés sur l’Espagne du sud brûlée à longueur d’année par le soleil, sous des températures frisant les 40° C. Si cette réalité s’impose en été, elle est erronée le reste du temps. De l’automne au printemps, la région baigne dans un décor plutôt verdoyant, grâce aux deux grands fleuves qui la traversent, le Tage et le Guadiana, et à la présence de nombreux barrages. Voilà pour le portrait géographique d’une région encore rurale mais qui a tourné le dos à la pauvreté insigne qui était la sienne dans les années 70-80.
Le Tage dans le Parc national de Monfragüe Philippe Bourget | cms
On imagine donc des paysages brûlés par le soleil ibérique et on découvre, en mars, en avril, en décembre… des montagnes enneigées et de vastes paysages d’herbe et d’arbres. Surprise ! Près de Plasencia, une vallée incarne cette sève printanière : Jerte. Sertie entre les sierras de Gredos et de Béjar, aux sommets couverts de neige, sa forme en auge s’allonge sur plusieurs kilomètres jusqu’au col de Tornavacas (1 275 m). Surtout, plantés de plus d’un million et demi de cerisiers, les versants forment en avril un magnifique décor de fleurs blanches. Inutile d’aller au Japon voir les cerisiers en fleurs ! A l’image de Cabezuela de Jerte, les villages livrent de jolies ruelles bordées de vieilles maisons aux balcons en bois et des passages couverts. Sur les clochers d’églises, les cigognes ont fait leur nid, une constante dans cette région qui abrite près de la moitié de ces échassiers du pays.
Un autre territoire dévoile des paysages spectaculaires : la dehesa, dans le parc national de Monfragüe. La dehesa, ce sont d’immenses espaces de pâturages plantés, en mode clairsemé, de chênes verts et de chênes-lièges. De grands troupeaux de vaches mais aussi de moutons et de cochons noir s’y délectent d’herbe fraîche, contribuant à la qualité de la viande d’Estrémadure – dont le célèbre jamón ibérico. A l’instar de la région portugaise voisine d’Alentejo, le liège est aussi exploité pour fabriquer des bouchons.
Une ferme dans le Parc national de Monfragüe Philippe Bourget | cms
Le vin n’est pas absent. Longtemps considéré comme de piètre qualité, la production régionale s’est nettement bonifiée. A l’image du domaine Pago los Balancines, à Oliva de Mérida, sous l’appellation Ribera del Guadiana. Son vin rouge biologique Haragan 2018 a obtenu un « Double d’Or » au concours international des vins de San Francisco, en 2023. Le parc de Monfragüe est aussi une des destinations majeures du tourisme ornithologique en Europe. Traversé par le Tage, il abrite cigognes noires, vautours fauves et noirs, aigles impériaux… et plus de 400 espèces d’oiseaux différents. Un hot spot pour les naturalistes.
La porte de Trujillo, du 13ème s., à Plasencia Philippe Bourget | cms
Plasencia, Trujillo, Zafra, trio urbain de choc
Les villes d’Estrémadure ont de la ressource. Après les divines surprises de Cáceres et de Mérida, ces trois cités de taille plus modeste possèdent un intérêt patrimonial et historique évident. Porte d’entrée de la vallée du Jerte (voir plus haut), Plasencia est la plus au nord des trois. Première ville visitée quand on arrive de Madrid, elle plonge immédiatement dans une profusion architecturale, héritée d’une culture entremêlée. Remparts médiévaux entourant la vieille ville, souvenir de l’alcazar arabe, ancienne et nouvelle cathédrale siamoises, ancien quartier juif, palais et couvents… La balade plonge dans le passé atypique de l’Espagne du Sud, terre d’influence entre les Chrétiens et les musulmans, entre la noblesse et le clergé.
Maison fortifiée dans la ville haute de Trujillo. Philippe Bourget | cms
Il ne faut pas pour autant oublier de profiter de la sociabilité légendaire de l’Espagne. A Plasencia, tout se concentre sur la plaza Mayor, vaste agora rectangulaire entourée d’arcades où bars et restaurants déploient leurs terrasses. Moment de détente assuré en fin de journée autour d’une bonne cerveza. On aime aussi beaucoup Trujillo. Sur la plaza Mayor de cette petite ville (moins de 9 000 habitants) située entre Plasencia et Mérida, se révèle une richesse patrimoniale inattendue, issue de fortunes rapportées… des Amériques.
Vue sur une église de la ville haute de Trujillo depuis l’alcazaba (château) Philippe Bourget | cms
L’Andalousie est en effet très proche et quelques Estrémaduriens de la noblesse ont embarqué jadis pour le Nouveau Monde. A Trujillo, un nom domine tous les autres : Francisco Pizarro. Le « découvreur » du Pérou et fondateur de Lima, fossoyeur de l’Empire Inca, est né à Trujillo. Sa statue équestre trône fièrement sur la plaza Mayor. Partout dans la ville haute et basse, sous le château médiéval, les demeures seigneuriales, aujourd’hui des domaines privés cachés derrière de hauts murs, témoignent des richesses accumulées. Certaines ont été transformées en boutiques-hôtels historiques, à l’image de la Posada dos Orillas, splendide demeure vieille de six siècles.
Tout au sud de l’Estrémadure, on marquera une halte prolongée à Zafra. La blancheur des façades, les portes en ferronnerie, la réputation de la plaza de toros… Pas de doute, l’Andalousie est proche ! Zafra est connue pour sa foire de l’élevage de San Miguel, chaque année fin septembre, depuis… 1453. Ne pas manquer non plus de déambuler dans la vieille ville, entre la plaza Grande et la plaza Chica. Les deux sont connectées par un passage sous voûtes, soutenu par d’authentiques piliers en pierre. Un esthétisme unique, à l’image de cette région d’Espagne qui ne mérite plus d’être le parent pauvre du pays.
En avion, vols vers Madrid depuis Bruxelles, puis location de voiture et 265 km (2h30 de route) jusqu’à Plasencia, première ville majeure au nord de l’Estrémadure. On peut aussi repartir de Séville vers Bruxelles.
Visiter
Découverte de la région en voiture, du nord au sud. Les routes sont de très bonne qualité.
Les côtes et rivages croates offrent des paysages époustouflants, rehaussés d’eaux cristallines, de plages de galets, de criques isolées et d’îles pittoresques, à l’image de Hvar, Vis ou Kornati, des joyaux qui offrent aussi une biodiversité unique et des traditions préservées. Le Soir Voyage vous propose une croisière exclusive qui vous permettra de visiter ces lieux d’exception ainsi que des villes remarquables comme Zadar ou Split, mais aussi des parcs naturels avec la possibilité de profiter de baignades privatives dans des criques reculées.
Au fil de ce voyage sur les eaux de l’Adriatique, vous vivrez des moments uniques dans une des plus belles parties de la Mare Nostrum. La meilleure façon de découvrir le bras nord de la Méditerranée, c’est en naviguant d’île en île. Et vous le verrez, chacune d’entre elles a ses propres pépites : petits ports isolés, criques paradisiaques, villes classées au patrimoine mondial de l’Unesco, remparts, cathédrales, petites places,… Autant de sites d’exception que vous pourrez découvrir, à votre rythme, lors de ce circuit en mer tout en profitant de la totalité du bateau qui a été réservé pour les lecteurs du journal Le Soir.
Apolon
À bord de l’Apolon
D’une longueur de 50 m, le M/S Apolon est un yacht 5 étoiles à taille humaine, comptant 7 à 8 membres d’équipage. Ses 19 cabines accueillent un maximum de 38 passagers, et sont réparties en 2 ponts : 8 cabines sur le pont standard et 11 cabines sur le pont supérieur qui proposent une vue imprenable. Toutes sont équipées de tout le confort qu’on est en droit d’attendre d’une suite 5 étoiles. Plusieurs espaces communs sont à la disposition des passagers dont un salon-restaurant, un bar lounge avec coin salon, une terrasse extérieure couverte équipée de canapés, de fauteuils et de tables, une terrasse solarium équipée de transats, d’une partie ombragée et d’une petite piscinejacuzzi et, enfin, une plateforme vous permettant de rejoindre facilement la mer si vous souhaitez vous baigner. Enfin, le Wi-Fi à bord est gratuit pour tous les passagers.
Pour ne rien manquer
Au départ de la superbe Zadar, réputée pour ses ruines romaines et vénitiennes, vous mettrez le cap vers Sibenik, la plus vieille ville de Croatie, fondée par les Grecs. Vous prendrez ensuite la route de Krka et Trogir, où vous pourrez admirer les cascades locales.
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Ensuite, c’est Split qui vous attend, avec son centre historique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Cette ville est considérée comme un centre culturel à proprement dit, de par ses nombreux musées, églises et autres sites archéologiques.
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Ensuite vous aurez l’occasion de visiter Hvar, en passant par Milna, station pittoresque de l’île de Brac. Hvar fait partie des îles les plus connues de la Croatie et est l’un des lieux de rendez-vous de la jet set internationale.
Suivra la ville insulaire de Primosten avec sa délicieuse atmosphère méditerranéenne et, le lendemain, le parc national de Kornati, avec ses nombreux récifs, rochers et grottes.
De retour à Zadar pour terminer cette magnifique croisière, vous aurez l’occasion de visiter les principaux sites de la ville tels que le Forum romain, l’église Saint-Donat, la cathédrale Sveta Stošija ou encore l’orgue de la mer.
Une croisière d’expédition, la vocation de l’Exploris One
Construit en 1989, rénové en 2018 et en 2023, l’Exploris One, (homologuée classe Glace 1A) est le bateau idéal pour explorer les contrées glaciaires et avec sa petite taille (108 m sur 16m), il peut se faufiler là où n’iront pas les gros navires. Ce type de croisière vous lance à la découverte de régions sauvages, isolées, souvent inaccessibles par la route. Une flottille de zodiacs permet le débarquement des passagers en petits groupes d’une dizaine de personnes sous la houlette d’un accompagnateur expert, que ce soit pour accoster sur un rivage ou pour une croisière d’approche vers un glacier par exemple. Pas de longue fille, tous les passagers sont quasiment sortis en même temps.
L’Exploris One dans un décor de glace flottante Charles Mahaux
Le luxe de la simplicité
A bord, on trouve tout le luxe offert par des croisières traditionnelles, à savoir une cuisine gastronomique, un centre de fitness, un espace bien-être, des jacuzzis sur la proue à l’abri du vent derrière des auvents transparents et des cabines confortables parfaitement équipées. Comme les bateaux sont plus petits, l’ambiance est plus intimiste et la même passion semble animer tous les passagers de ce voyage, la découverte de ces paysages lointains qui sont parmi les dernières étendues vierges du globe. Magellan a ouvert la route liquide qui a permis de relier les deux océans mais les terres d’une âpreté sans pareille restent infranchissables.
Enfin comme ces voyages sont conçus par et pour des amoureux de la nature, tout est mis en œuvre pour minimiser l’impact sur l’environnement. Si la priorité est donnée à l’exploration au sens noble du terme, la protection de l’environnement et de ses richesses est aussi un moteur de ce type de croisière. L’Exploris utilise ainsi un combustible très raffiné et léger et ne dégage aucune fumée même blanche. Il est temps de larguer les amarres !
Un zodiac longe la falaise où se prélassent des lions de mer Charles Mahaux
L’aventure commence à Valparaiso
Les fjords chiliens encastrés dans la Cordillère des Andes côtière qui égrène son chapelet de sommets de 3000m en toile de fond sont aussi spectaculaires que ceux de l’Alaska ou de la Norvège. De plus l’itinéraire est plus diversifié, nous sommes passés de 30° à Valparaiso à 4° 13 jours plus tard quand nous avons débarqué à Ushuaïa, ce qui implique aussi tous les dégradés de végétation.
Le glacier Pio XI, le plus grand de l’hémisphère sud Charles Mahaux
La croisière a commencé avec deux jours en mer pour parcourir les 1200 km qui devaient nous mener à l’archipel de Chiloé. L’océan qui n’a de Pacifique que le nom nous a offert ses creux de 4 mètres, de quoi nous sentir bien vivants ! C’est qu’il faut aussi s’accoutumer au rythme de la mer et si certains s’amarinent rapidement, ce n’est pas le cas de tous. Un conseil, consultez votre pharmacien pour emporter des bracelets anti-nausées ou des patchs anti mal de mer bien utiles en cas de houle prolongée. Le programme sera d’ailleurs revu l’année prochaine pour qu’il y ait moins de jours en mer. L’embarquement se fera sans doute à Punta Arenas, capitale de la Patagonie chilienne, avec une navigation, à définir encore, au cœur de cet incroyable fouillis d’îles qui festonnent la côte chilienne sur près de 2000 km.
L’incursion sur la côte Est de l’île de Chiloé nous a amenés dans des eaux paisibles et la première escale à Castro, capitale de l’île, nous a permis de comprendre combien sa condition insulaire a permis à l’archipel de préserver les vestiges de son passé. Ici subsistent encore les palafitos, ces maisons de pêcheurs sur pilotis qui s’étirent le long de l’estuaire de la rivière Gamboa où vivent de nombreux cygnes à col noir, à l’affut des restes de poissons déversés dans l’eau.
Lever de soleil sur Ushuaïa Charles Mahaux
Seconde escale le lendemain au cœur de la caleta de Tortel, au fond d’un estuaire au bleu laiteux, le dernier village que la route australe, une piste caillouteuse, permet d’atteindre au Chili. Un village insolite de quelque 500 habitants perché sur des échasses avec un réseau de près de 8 km de pontons, passerelles, escaliers et ruelles suspendues longées par des maisonnettes toutes en bois qui se hissent sur les pentes noyées de fuchsias roses qui font le délice des colibris.
La Patagonie et son dédale d’îlots
La Patagonie est une région immense qui englobe le sud de l’Argentine et du Chili. A l’inverse du côté argentin plus vaste avec des paysages variés entre des fjords andins, des lacs de montagne et les plaines désolées de la pampa, la Patagonie chilienne est une bande de terre longue, étroite, essentiellement montagneuse appelée Magallanes du nom du navigateur portugais passé au service de la couronne d’Espagne qui est le premier à reconnaître ces côtes en 1520.
Torres del Paine, région des Magallanes Andres Briones
Une chose est sûre, le paysage brut que nous découvrons en navigant au fil d’une partie du détroit de Magellan puis ensuite du canal Beagle qui nous mène à Ushuaïa n’a pas changé depuis des siècles. Sans aucun doute est-ce une des dernières étendues vierges du globe qui s’étire sur près de 2000 km, morcelée en un puzzle d’îles et de chenaux parfois bordés par des forêts primaires infranchissables d’hêtres aux branches tortueuses courbées par les vents. Ici les Andes chutent abruptement dans l’Océan, laissant des sommets immergés creusés par des fjords débouchant sur des glaciers suspendus qui craquent avant de déverser des morceaux de glace.
Face à face insolite avec le glacier Aguila Charles Mahaux
De glacier en glacier
Le glacier Pio XI est le plus vaste de l’hémisphère sud si on exclut l’Antarctique avec une longueur de 64 km. C’est en zodiac que l’on s’approche du géant de glace colossal en écartant des centaines de glaçons que le soleil fait miroiter. Un face-à-face qui nous laisse tous silencieux, ébahis par la puissance de la nature. Le lendemain, nous découvrons à pied le glacier Amalia après un débarquement au ras de l’eau sur une plage de galets hérissée des icebergs qui s’y sont échoués après avoir été vêlés par le glacier. Un autre jour nous débarquons en zodiac pour une promenade, les bottes dans l’eau, autour d’un lagon formé par la fonte du glacier Aguila, un immense bloc de glace au cœur de la cordillère de Darwin, dans un éblouissant décor de montagnes enneigées survolées par des condors.
Le glacier Garibaldi expulse des icebergs Charles Mahaux
Dernier glacier approché en zodiac, le Garibaldi au fond d’un fjord du même nom, une immense paroi glacée aux nuances de saphir caractérisé par une moraine médiane qui montre que ce glacier est né de la jonction de deux flux de glace distincts. Le fjord élève ici de hautes parois sillonnées par des cascades d’eaux vives et la flore trouve le moyen de prospérer dans cet environnement rocailleux qui accueille des colonies de cormorans et même un harem de lions de mer autour d’un mâle puissant nullement impressionné par notre passage silencieux en bordure de la falaise, que ce soit en zodiac ou en kayak.
Une croisière francophone
Philippe Videau, qui peut se targuer d’une longue expérience dans le domaine puisqu’il a été un des cofondateurs du croisiériste français d’expédition Ponant dont il a été président durant une vingtaine d’années avant de le quitter pour réitérer l’aventure avec la fondation en 2021 d’une nouvelle compagnie 100% française, Exploris, assume totalement ce choix qui assure à tous les passagers (français, belges, luxembourgeois et suisses) de pouvoir à la fois s’exprimer dans sa langue et entendre toutes les conférences essentielles à l’appréhension de l’environnement qu’on aborde.
La timonerie de l’Exploris One Charles Mahaux
En dehors de celles-ci délivrées par les experts de l’équipe de l’expédition (naturalistes, géologues, glaciologues) et des sorties quotidiennes, les liens se sont noués entre les passagers qui partagent leurs journées entre le salon d’observation à l’avant du bateau et les ponts panoramiques d’autant qu’il est possible de faire le tour intégral du pont 6 pour un total de 202 mètres, idéal pour se dégourdir les jambes tout en s’immergeant dans le paysage. Sans oublier bien sûr le restaurant qui offre des menus d’exception entre cuisine française et spécialités locales alimentées par les saumons et fruits de mer de la région, un incontournable rendez-vous gourmand tout en gardant un œil sur les berges des canaux empruntés.
Confortable cabine standard Charles Mahaux
Les journées sont longues ici dans l’été austral et plus on descend vers le grand sud plus le coucher de soleil tombe tard, bien après 22h, de quoi nous garder les yeux rivés sur cette nature vierge, puissante et sauvage, et même si on admire Magellan, Darwin ou Cook qui ont affronté le même environnement, on se sent terriblement chanceux de naviguer sur leurs traces dans un bateau qui offre autant de confort et de sécurité.
Jusqu’à la mi-mars, Exploris One continuera à voguer entre la péninsule antarctique et les îles Malouines avant de traverser l’Atlantique vers le Sénégal, les Bijagos, le Cap Vert et les Açores. En été il remontera vers les îles britanniques avant d’aborder le grand Nord avec le Spitzberg, l’Islande, Le Groenland et l’Arctique canadien jusqu’au Saint-Laurent.
Depuis des temps immémoriaux, je me laisse porter tous les 3 ans par le souffle du chemin de Compostelle, avec comme projet d’atteindre la capitale de la Galice et franchir les portes de sa célèbre cathédrale. Je choisis à chaque fois un bout de chemin différent qui me conduit à ce but ultime. Croyant ou pas, agnostique ou athée, cette expérience est bien sûr ouverte à tous et produit invariablement un sentiment de plénitude à l’arrivée. Est-ce du à Saint Jacques? Au Christ? A la nature traversée? Au karma… Nul ne le sait vraiment. Mais est-ce cela l’important? Ou le fait d’avoir accompli un morceau du chemin comme tant et tant de pèlerins le font depuis plus de 1400 ans, selon une tradition ancienne, pour se rapprocher des reliques de l’apôtre Saint Jacques qui reposent en ces lieux depuis le IXe siècle.
La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle Cirilla – stock.adobe.com
Au-delà du caractère sacré de cette destination, la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle attire des voyageurs de toutes origines, pèlerins ou non qui veulent découvrir les beautés historiques, la gastronomie locale, l’ambiance des bars et restaurants qui servent poissons et fruits de mer de Galice. Toute ces ambiances si contrastées parfois se mêlent harmonieusement dans le centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Etonnant de voir des pèlerins avec leurs sacs à dos arrivant enfin dans la cathédrale côtoyant des groupes de jeunes grattant quelques airs à la guitare passant devant les terrasses où des touristes se régalent d’un plateau de fruits de mer.
Vue sur la Plaza del Obradoiro depuis la cathédrale joserpizarro – stock.adobe.com
Alors, petit conseil si vous vous rendez pour la première fois à Saint-Jacques-de-Compostelle, ne maquez pas de découvrir entre autres la Plaza del Obradoiro, l’essence de la ville. La vie gravite autour de cette place, où la cathédrale, le palais de Raxoi et l’Hostal de los Reyes Católicos créent un tableau majestueux. Observez les pèlerins, bâton à la main, coquille en évidence qui s’approchent de la cathédrale. A l’intérieur, c’est un voyage dans le temps qui vous attend à travers le porche de la Gloire, la statue de saint Jacques sur le maître-autel, la descente dans la crypte, et la vue panoramique depuis les toits.
Le Botafumeiro
Essayez de visiter la cathédrale pendant la messe du vendredi à 19h30 pour y découvrir un spectacle unique : le botafumeiro. C’est probablement le plus grand encensoir du monde, utilisé lors des messes les plus solennelles, ainsi que tous les vendredis de l’année.
Le botafumeiro est une vasque en argent suspendue qui pèse 53 kg et mesure 1,50 m. Il est lancé en hauteur au dessus des participants au départ de la coupole centrale de la cathédrale. Il est suspendu à l’aide d’un système complexe de poulies, vers les nefs latérales. Il faut huit hommes pour le déplacer, dénommés “tiraboleiros”. Suspendu à une hauteur de 20m, il peut atteindre 68 km/h lors de son balancement qui dégage une fumée et les odeurs d’encens dans toute la cathédrale. C’est impressionnant et vraiment mystérieux. C’est comme un hommage de la ville de Saint Jacques aux pèlerins présents.
Le monastère San Martiño Pinario pixs:sell – stock.adobe.com
Autour de la cathédrale, vous le verrez, à chaque pas une atmosphère si particulière règne dans cette cité médiévale. Des places charmantes comme Praterías et Quintana, ainsi que des monuments tels que le monastère San Martiño Pinario, dévoilent l’histoire vivante de la ville. La vue sur la cathédrale depuis des lieux éloignés, tels que le parc Alameda et le belvédère Monte do Gozo, est tout aussi captivante.
En visite dans le centre historique
Au-delà des ruelles pavées et des édifices en pierre, Saint-Jacques-de-Compostelle révèle sa facette moderne. L’ambiance universitaire, les galeries d’art, le Centre galicien d’art contemporain et la Cité de la culture, fruit de l’architecte new-yorkais Peter Eisenman, témoignent de l’équilibre entre tradition et modernité. Vous voyez, l’histoire et la modernité font bon ménage ici.
Du nord au sud, une côte caraïbe aux multiples visages
Située en zone intertropicale, la Jamaïque coche toutes les cases d’un séjour balnéaire réussi. Cela d’autant mieux qu’ici, sur la mer des Caraïbes, il y en a pour tous les goûts. De Montego Bay à Oracabessa en passant par Ochos Rios, la côte nord est de loin la plus touristique.
Plage de Ocho Rios
Le long des 120 km de littoral se concentre la plupart des hôtels-resorts. Comme en « Rép Dom » ou sur la Riviera Maya mexicaine, les marques Zoëtry, Sandals, Iberostar, Bahia Principe… ont pignon sur rue, avec leurs habituelles prestations all inclusive : restaurants de plage, piscines, activités nautiques… et toute l’intendance que recherchent les clients en quête de confort et d’une prise en charge totale de leurs besoins.
Preuve que ce tourisme là a le vent en poupe, un Hard Rock Hôtel doit ouvrir en 2025 à Montego Bay. C’est aussi sur cette côte, à Oracabessa, que se trouve le mythique hôtel Golden Eye Resort. Sur une propriété ayant appartenu jadis à Ian Fleming, le romancier britannique créateur du personnage de James Bond, une quarantaine de villas et de cottages de luxe attend les clients aisés. L’hôtel a été créé par l’actuel propriétaire du site, Chris Blackwell, le légendaire producteur anglais de Bob Marley. Il faut ajouter à ce panorama touristique la station balnéaire de Negril, à l’extrême ouest de l’île. Elle est connue pour son enfilade d’hôtels, restaurants et bars musicaux le long du célèbre 7-mile Beach.
Baigneurs à Treasure Beach, au sud-ouest de l’île Philippe Bourget | cms
Plus authentique, la côte sud-ouest plaira aux touristes cherchant une immersion réellement jamaïcaine. Treasure Beach en est un bel exemple. Les boutiques-hôtels et commerces de cette station balnéaire s’insèrent dans un paysage préservé, constitué de ports de pêche et de petites exploitations agricoles (voir 3/ « Une île intérieure pleine de surprises »). Un hébergement, en particulier, correspond à cette image : le Jakes Hotel. Ses bungalows colorés disséminés sous la végétation en font un lieu d’esprit 100% local.
Le Jakes Hôtel sur la côte sud. Philippe Bourget
Près de là, à Crawford, on découvrira un espace de nature remarquablement préservé : MalcomBay. La communauté locale protège ce sanctuaire marin, soit près de 5km de côte vierge à mangrove. En bateau à moteur avec les pêcheurs locaux, on pourra y observer lamantins et tortues marines. Il restera à embarquer à nouveau pour aller boire un rhum au Pelican Bar, un « café » de planches sur pilotis situé à quelques encablures du rivage, tenu par le charismatique rasta Floyd.
Bongo Herman, percussionniste jamaïcain et ami de Bob Marley dans la maison-musée de l’artiste à Kingston. Philippe Bourget | cms
Le reggae, Bob Marley et la culture rasta
Qu’évoque la Jamaïque pour celui qui n’y est jamais venu ? Forcément, le reggae et Bob Marley ! Roi de ce genre musical créé dans Trenchtown, un quartier pauvre de la capitale, Kingston, Bob Marley, disparu à 36 ans, reste à jamais le « premier » et une fierté absolue pour les Jamaïcains. Il n’est qu’à voir le nombre de portraits à son effigie, peints sur les murs ou imprimés sur les tee-shirts portés par des hommes dans la rue. Alors si l’on vient à Kingston (1,25 million d’habitants pour 3,2 millions dans le pays), capitale qui n’est plus le coupe-gorge décrit dans les années 80, ce n’est pas seulement pour découvrir la belle demeure d’architecture géorgienne Devon House ou se balader dans Downtown afin d’admirer les œuvres de street art – certaines représentent d’ailleurs des artistes de reggae. C’est aussi et surtout pour visiter la maison-musée de Bob Marley, sur les hauteurs de la ville, près de Jamaica House, la résidence du premier ministre.
La statue de Bob Marley devant sa maison-musée, à Kingston. Philippe Bourget
On vient de partout en pèlerinage dans ce lieu où toute la vie de l’artiste est exposée. Des photos, des lettres, des disques d’or, des objets personnels, son studio d’enregistrement… s’offrent au public sous les commentaires et les reprises émouvantes des chansons du maître par le guide Ricky, un pur rasta, qui fut ami de Bob Marley. Vous voilà au cœur de la légende – yeah man ! -, avec en prime la présence d’un coffee-shop. Au-delà du musée, la culture rasta reste omniprésente en Jamaïque. Le look caractéristique, avec dreadlocks, bonnet de laine enveloppant aux couleurs de la Jamaïque et spliff de ganja à la bouche, est toujours d’actualité !
Devon House, belle demeure géorgienne, à Kingston, de George Stiebel, « premier Noir millionnaire », à la fin du 19ème s. Philippe Bourget
Pour continuer l’expérience, on pourra séjourner au Jakes Hôtel . L’établissement abrite deux restaurants, dont le célèbre Jack Sprat. Dédié au reggae et à Jimmy Cliff, il rappelle que l’hôtel est la propriété du fils du réalisateur jamaïcain Perry Henzell, qui a tourné un film dans lequel le célèbre musicien de reggae, toujours en vie, a joué. Pour aller encore plus loin, on ne manquera pas le détour par le Rastafari Indigenous Village, l’un des derniers camps retranchés rastafariens de l’île. Près de Montego Bay, dans un bout de vallée perdue à l’écart d’une « Babylone » qu’ils considèrent comme dévoyée, une poignée de rastafaris y vit d’autosuffisance, entre musique kumina (à base de percussions), nourriture végétarienne et spliffs – cigarettes de ganja. Si le cœur vous en dit, on peut même y effectuer une retraite, dans des bungalows conçus pour les touristes.
Belle maison-hôtel dans les Blue Mountains. Philippe Bourget | cms
Une île intérieure pleine de surprises
Cascades et vasques pour se baigner, rivières à descendre en bateau, en radeau ou en canyoning, visite de fermes locales et découverte de spécialités culinaires… La découverte de la Jamaïque « intérieure », au-delà du cas des Blue Mountains est une mine d’or.
Blue Hole, à Island Gully Falls, un des sites naturels les plus beaux de Jamaïque. Philippe Bourget | cms
Au sud-ouest, entre Treasure Beach et Black River, la végétation raréfiée et une terre riche a fait émerger à une petite économie paysanne. Au pied des Santa Cruz Mountains, des tours en scooters accompagnés permettent d’aller à la rencontre de fermiers. On en croise plusieurs, occupés à surveiller dans les champs autour de leurs cases en bois la croissance du coco (une grosse tubercule), du thym (!), des pears (avocats), des sauer soaps, des naseberries, du jum plum… Tout ou presque pousse dans ce secteur, considéré comme l’un des « jardins maraichers » de Jamaïque.
Plus loin dans ces terres du sud-ouest, on s’arrêtera à Middle Quarters pour déguster sur le bord de la route les pepper schrimps, des crevettes pêchées dans la rivière locale, assaisonnées au poivre. Pour le fun, on ira sur le site des YS Falls, un ensemble de cascades rafraîchissantes qui dévalent le long d’un bras de la Black River, aménagée ici avec des bassins et des gazébos (pavillons de jardin) pour le pique-nique. Pour le frisson, on poussera jusqu’au port de pêche de Black River, histoire de naviguer sur la rivière éponyme et d’observer de rares oiseaux ainsi qu’une colonie de crocodiles. Si l’on aime le rhum, bonne pioche ! La Jamaïque en produit et deux distilleries, notamment, ouvrent leurs portes aux touristes : Hampden Estate, près de Falmouth (nord-ouest) et Appleton Estate, proche de Santa Cruz (centre-ouest). Dans un décor digne du 19ème s., la première produit un pure single d’excellence et présente aussi dans sa boutique… une paire de chaussures d’Usain Bolt. Le champion jamaïcain, voisin originaire de Falmouth, les a dédicacées et offertes à la fabrique.
Descente en radeau de bambous de la Martha Brea River, au nord-ouest de l’île. Philippe Bourget | cms
Au nord-est de l’île, les distractions dans les vallées intérieures ne manquent pas non plus. On dénichera avec peine, dans les hauteurs d’Ocho Rios, le vrai Blue Hole, un trou d’eau d’un bleu intense, réceptacle d’une cascade s’échappant d’une rivière de montagne. Le site, nommé Island Gully Falls, est de toute beauté et bien équipé. A l’orée du Cockpit Country, l’un des territoires les plus isolés de Jamaïque, au nord-ouest de l’île, on testera la descente en radeau. Sur la Martha Brae River, des bateliers, comme dans l’ancien temps, font glisser leur embarcation légère sur la rivière ombragée, en poussant sur une longue perche en bois. Comme touriste, c’est une façon originale de s’immiscer dans les replis de la forêt
Un village perché dans les Blue Mountains. Philippe Bourget | cms
Les Blue Mountains, fertile forêt pluviale
On peut sans complexe mettre cette région à part tant elle concentre un maximum d’intérêts naturels et culturels particuliers. Situé à l’est de l’île, dominant Kingston, ce massif montagneux culminant à 2 256 m d’altitude est difficile d’accès. Depuis la capitale, de mauvaises routes étroites et tortueuses partent à l’assaut des versants, grimpant au milieu d’une végétation qui semble vouloir avaler le bitume. Luxuriantes et noyées de brumes, soumises à des pluies soudaines et violentes, les Blue Moutains se prêtent aux randonnées et aux trails, en particulier dans le Blue and John Crow Mountains National Park. Sous un air frais agréable qui fait oublier la chaleur étouffante de Kingston, à 1 250 m d’altitude, quatre trails sont accessibles aux marcheurs depuis l’une des entrées du parc, nommée Holywell. Ce sera l’occasion de croiser deux des symboles du pays : l’arbre national, le Blue Mahoe, une variété d’hibiscus ; l’oiseau national, le Red-billed Streamertail, un colibri.
Les Blue Mountains sont aussi la région du café. Et quel café ! La variété d’arabica qui pousse ici est l’une des plus chères du monde et produit un café doux mais fort en goût et dépourvu d’amertume. Plusieurs fermes caféières se visitent, comme l’UCC Blue Mountain Coffee Craighton Estate, à Irish Town. Les balades dans les plantations permettent en prime de profiter de vues panoramiques superbes sur la capitale et la côte. Quelques hôtels et lodges, disséminés sur les hauteurs, offrent l’occasion de passer une ou deux nuits hors du temps.
Les cascades de Blue Mountains
Cette « jungle amicale » cache aussi d’autres surprises. On sera étonné d’apprendre que le massif abrite encore des villages « marrons », du nom de ces descendants d’esclaves échappés jadis des plantations, réfugiés dans les hauteurs et vivant en communautés. On pourra vivre aussi l’étonnante expérience d’un petit-déjeuner au Pretty Close 876, à Gordon Town. Il s’agit d’un « restaurant » aménagé sous une case, posé au creux d’un torrent, dans une vallée cachée des Blue Mountains. On y déguste, sur réservation, une excellente cuisine traditionnelle i-tal (végétarienne). Aller dans les Blues Mountains, c’est découvrir un nouveau pays !
Y aller Vol TUIFLY au départ de Bruxelles vers Montego Bay, le jeudi. tuifly.fr
Formalités – Il est nécessaire de compléter un formulaire en ligne pour l’Immigration et les Douanes avant le départ. enterjamaica.com – Décalage horaire : en hiver – 6 h ; en été – 7 h.
– Monnaie : le dollar jamaïcain (JA$). 1€ = env. 164 JA$. On peut aussi payer en dollars US.
– Electricité : Prévoir des adaptateurs avec 2 pôles plats.
Les « Dala Dalas », ce sont ces minibus souvent bardés de messages religieux et portant des noms tous plus surprenants les uns que les autres : Doctor Beat, Black Idea etc. Ceux-ci se frayent un chemin à travers un flot de chariots d’un autre temps, de « piki pikis » (comprenez des motos-taxis) décorés de couleurs vives, de camions branlants, de vaches errantes, et d’animaux en tout genre tels des ânes et des chèvres. En outre, le moindre centimètre carré des bords de route est aussi exploité par des vendeurs ou des mécaniciens improvisés qui réparent à peu près n’importe quoi. Besoin d’une armoire ou d’un matelas alors que vous voyagez à vélo ? Pas de problème, car ici à Arusha qui est la capitale de la Tanzanie, rien n’est impossible. Et comme votre serviteur aime le chaos. Le Kilimandjaro, toit de l’Afrique, domine habituellement la ligne d’horizon, mais aujourd’hui, il se cache derrière quelques nuages. Et quand on aperçoit encore les passagers d’un bus en panne allongés dans l’herbe tandis que le chauffeur semble régler calmement le problème, on se dit que le ton est donné pour le reste du périple.
Un éléphant agité au parc Tarangire Myriam Thys | cms
Le parc Tarangire, le paradis des éléphants
Un éléphant agite ses oreilles de façon menaçante, il barrit et imprime quelques mouvements vers l’avant. C’est parti pour découvrir Tarangire, le parc animalier qui compte le plus grand nombre d’éléphants en Tanzanie. Et cette réserve est également connue pour ses immenses baobabs qui confèrent au paysage cette empreinte unique. Le soir, autour du feu, on entend les lions rugir au loin et le matin, on se réveille avec un calao sur sa terrasse – cet oiseau au long bec courbe surmonté d’un casque creux. Il faut partir tôt en safari, car la rivière Tarangire est le meilleur endroit pour admirer les animaux qui viennent boire tôt le matin.
Le spectacle est extraordinaire, au point qu’on se croirait aux premières loges d’un documentaire du National Geographic. Kudu, éléphants, girafes et zèbres vont et viennent en toute tranquillité. Plus loin, des dizaines de babouins bloquent la route, dont beaucoup de petits. Rester à les observer est des plus amusant, car ceux-ci se comportent vraiment comme des humaines. Querelles, amour, pouvoir, impuissance : on assiste à des scènes qui comparables à celles qu’on trouve dans les émissions de télé-réalité. D’un coup, une horde de mâles marchent d’un pas menaçant vers les véhicules, mais ils bluffent et décident au dernier moment de rejoindre dans la brousse le groupe. Un bébé jette un regard, mais sa mère vient le récupérer. Quelle rencontre !
Des milliers de flamants roses au lac Manyara
Le lac Manyara est l’une des plus belles étendues d’eau du pays. D’où qu’on l’admire, c’est comme regarder un beau livre de photographies : le lac change de couleur comme une diva change de tenue. Un phénomène du pour beaucoup aux algues présentes dans l’eau. Car si le lac Manyara scintille au soleil, plus on s’en approche, plus on a l’impression que son eau est rouge. Pendant le trajet, des milliers de flamants roses s’interposent et on ne peut que rester bouche bée devant tant de beauté.
Un zèbre, un gnou et quelques girafes passent aussi par là et ils sont aussi magnifiques d’élégance. Les ornithologues seront aux anges, car ils pourront observer dans cet écrin plus de 350 espèces. Outre les innombrables flamants roses, on peut admirer une série d’oiseaux aquatiques, mais aussi des vautours et même un marabout qui se promènent tranquillement. Assurément, la nature est comme vierge et simplement splendide. Raphaël, notre guide, sourit avec un air mystérieux : il a repéré une paire de queues suspendues à un acacia. Il s’agit de trois lions des arbres qui sont langoureusement allongés sur une branche. Ceux-ci ignorent totalement notre présence, sauf une lionne qui garde un œil attentif sur son lionceau ainsi que sur notre caravane. C’est une exception et le parc national de Manyara est d’ailleurs célèbre pour cet étrange phénomène de lions grimpeurs. Il n’y a qu’un seul autre endroit où on peut en trouver : l’Ouganda.
La vie simple d’un village
Il est temps d’arriver dans le village de Mto Wa Mbu, également connu sous le nom de Mosquito River. Celui-ci est localisé entre le lac Manyara et le cratère du mont Ngorongoro. Son intérêt ? Les centaines de cigognes perchées dans les arbres alentour. Ils sont tellement nombreux que leurs cris en sont assourdissants. Il faut sauter d’un côté à l’autre, le sol sous les pieds étant déjà tout blanc. Mais quel spectacle ! Le marché local est naturellement chaotique, mais très coloré. Dans les bananeraies du village, on cultive plus de 30 variétés de bananes, si bien que les rues sont bordées de régimes géants. Les femmes se déplacent entre ceux-ci, avec sur leur tête le contenu d’un magasin de vêtements. Voilà la vie telle qu’elle est en Tanzanie. Non loin de là, des jeunes qui traînent sur leurs motos nous demandent d’où nous venons. Ils acquiescent et associent la Belgique à deux choses : la Stella Artois et notre footballeur Lukako.
Maasai vrouwen scheren zich kaal maar compenseren met juwelen Myriam Thys | cms
Des Masaïs sautent devant l’Engaï
Une douzaine de jeunes hommes, vêtus de shukas colorés – des sortes de couvertures –, et ils sautent sans relâche. Pourquoi ? Ils pensent que plus ils sautent haut, plus ils se rapprochent de leur dieu, Engaï. Mukoro, l’un de ces garçons Massaï, nous invite dans son village. Il est l’un des 42 fils issus de l’une des 10 femmes du chef. Il étudie et parle très bien anglais, mais il est difficile de s’échapper de la vie tribale. La Tanzanie compte en effet 120 groupes ethniques, dont les Massaïs qui sont semi-nomades et les plus connus. Leurs talents de bergers sont légendaires. Tandis que les hommes bravent la savane avec leurs vaches et leurs moutons, les femmes construisent des huttes mêlant herbe, boue et de bouses de vache. Le village – le doma – composé toujours composé d’une seule famille et il est clôturé par des épines pour protéger les animaux des prédateurs.
Rituel de transition chez les Massaïs
Les Massaïs sont très attachés à leur culture, ce qui rend un voyage en Tanzanie encore plus fascinant. Les femmes Massaï se rasent les cheveux, mais cette calvitie se compense par de superbes bijoux en perles fines, dont chaque couleur possède une signification particulière. En général, les femmes Massaï sont mariées très jeunes à des hommes généralement beaucoup plus âgés. Les hommes vivent dans la doma familiale. Nous rencontrons le même jour au bord de la route deux garçons Massaï âgés d’environ 14 ans. Pour leur rite de passage, l’eunoto, ceux-ci devaient auparavant tuer un lion afin de prouver leur bravoure et devenir des hommes. Mais ceci appartient désormais au passé et aujourd’hui, ils doivent curieusement aller voler du bétail dans un village voisin. Leurs visages sont peints de motifs traditionnels blancs pour ne pas être reconnus. Ils ont l’air déterminés, mais leurs yeux trahissent en réalité une vraie peur.
Ngorongoro, le jardin d’Eden
Le cratère du mont Ngorongoro présente une superficie de 265 km2. C’est une véritable merveille naturelle. Éteint, ce volcan est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et ça se comprend : il constitue un décor grandiose dans le cadre d’un safari. Au lever du soleil, les nuages s’enroulent autour du cratère conférant à celui-ci une couleur verte et très vive.
Ce tableau contraste résolument avec la terre de couleur rouge. L’endroit est aussi un paradis pour le gros gibier, à l’exception des girafes qui ne sont pas capables de descendre au cœur du cratère. Mais les autres sont là : un guépard passe en courant tandis que deux léopards élancés posent comme des mannequins aguerris devant les appareils photo. Un peu plus loin, ce sont deux lionnes et leurs petits qui barrent la route. Le mont Ngorongoro est un vrai jardin d’Eden et on y admire tout ce qu’il est possible d’admirer en Afrique, dont des rhinocéros noirs, qui nous permettent du coup de cocher la case « big five » dans notre carnet de voyage.
Une vue sur le cratère du jardin d’Eden Myriam Thys | cms
Serengeti, la grande migration, une expérience épique
Une fois sorti du parc national du Ngorongoro, c’est une pleine désertique qui s’étend. L’endroit est très peuplé avec notamment d’immenses troupeaux de gnous et de zèbres qui se déplacent. Bientôt, cette région dite du Serengeti est couverte de milliers de ces individus, car la grande migration a commencé. Quel spectacle !
Environ 1 million de gnous et 500.000 zèbres suivent les pluies et ils entament une odyssée de 1.200 km qui les mènera dans le parc national de Massaï Mara, au Kenya. Pour eux, l’herbe sera toujours verte de l’autre côté. Cette migration constitue le plus grand spectacle animalier du monde et l’une des expériences les plus épiques qui peuvent être vécues en Afrique. Le voyage est dangereux, mais les animaux sont poussés par leur instinct, chacun avec ses compétences : les zèbres ont les meilleurs yeux alors que les gnous possèdent un meilleur odorat.
Leurs poils seront bien utiles pendant cette grande transhumance, car il fera aussi froid. Et il faudra bien ça, car pour les prédateurs, c’est aussi le grand événement culinaire de l’année. La technique est toujours la même : observer pendant des heures ces chapelets de gnous et de zèbres pour repérer les sujets les plus faibles du groupe.
La traversée de la rivière Mara constitue l’endroit le plus critique, car les crocodiles attendent aussi ces milliers de voyageurs. Dans ce cadre, la traversée de la rivière s’apparente à une véritable roulette russe. Et il faut l’accepter, car c’est aussi toute la force de la nature en même temps que l’expérience ultime d’un safari qui s’achève en beauté au lever du soleil avec un vol en montgolfière au-dessus du Serengeti.
Testés pour vous : trois lodges hors du commun
Tangarire Tree Tops
Tangarire Tree Tops
Le Tangarire Tree Tops, localisé comme son nom l’indique dans le parc national de Tangarire, est l’un des meilleurs lodges du pays. Le salon est en effet construit autour d’un impressionnant baobab vieux de 1.000 ans. Les huttes sur pilotis, qui sont au nombre de 20, sont assez grandes pour y organiser une fête. On adore l’ambiance intérieure qui mêle aspects traditionnels et modernité. Le tout est de très bon goût. Depuis la terrasse, on a une vue absolument magique sur les arbres tandis que la faune est omniprésente. Autour de l’unique piscine à débordement, on peut voir passer pendant le dîner divers animaux qui viennent se désaltérer au puits qui est illuminé en contrebas. L’endroit est un havre de paix où l’on peut discuter au coin d’un feu tout en admirant la Voie lactée.
piscine à débordement au Tabgarire Tree Tops
Serengeti Migration Camp
Ma chambre au Serengeti Migration Camp Myriam Thys | cms
Le Serengeti Migration Camp est un lodge luxueusement aménagé au nord du Serengeti. C’est le point de départ idéal pour découvrir et suivre la grande migration ! Autour des lodges, l’émerveillement est total avec des éléphants qui mangent des branchages à quelques mètres des chambres. Cette proximité avec les animaux sauvages est la garantie d’une expérience unique. Que l’on dîne sous les étoiles où que l’on soit assis au bord de la piscine, on a la très nette impression de regarder un documentaire sur la nature et on se sent véritablement au cœur du continent africain. Depuis la terrasse, la vue se déploie à 360° sur les plaines infinies de cette réserve formidable, où la grande migration donnera lieu à des images spectaculaires. Le soir, chaque hôte est raccompagné par un Massaï jusqu’à sa tente. Deux fois plus grand que votre serviteur, il est là pour veiller à ce qu’aucun prédateur ne croise notre chemin à l’improviste. La sécurité avant tout.
lounge et terrasse au Serengeti Migration Camp Myriam Thys | cms
Le &Beyond Nogorongoro Crater Lodge est l’un des lodges les plus spectaculaires de toute l’Afrique. Construit au bord du cratère du volcan Ngorongoro, il offre des vues à couper le souffle. La beauté extravagante de ce lodge est unique, car elle parvient à marier de façon étonnante la culture Massaï fusionne avec la grandeur des plus beaux palais classiques. Lorsqu’on entre dans l’une des élégantes huttes Massaï, les lustres en cristal suspendus au plafond en feuilles de bananier attirent tout d’abord l’attention. De grands chandeliers éclairent la salle de bains où, oui, un majordome a parsemé le bain de pétales de rose. Le reste du décor est dans la plus pure tradition baroque. L’endroit préféré de nombreux clients est le salon à la fois chic, mais aussi très cosy. On s’y sent à l’aise. Il a été construit autour d’un arbre, ce qui permet de mêler harmonieusement luxe et nature.
Ma hutte au &Beyond Ngorongoro Crater Myriam Thys | cms
Bienvenue à Annecy, une bourgade garante d’étonnements! La « Venise des Alpes » est le joli surnom de cette ville de cent vingt mille habitants située au bord du lac à qui elle a donné son nom. Avec les Préalpes (premiers contreforts annonceurs des sommets) qui enserrent le lac et la cité, Annecy se découvre à pied pour bien profiter des ruelles et des vielles bâtisses colorées de sa « Vieille Ville ». Ici et là, on longe le Thiou et les ramifications de cette rivière née du lac.
Quai de l’ile et Quai Perrière sur le Thiou
Puis on passe l’une ou l’autre porte monumentale, témoignage des anciennes fortifications et on se perd dans une ruelle médiévale. Puis vient l’envie de prendre de la hauteur pour aller découvrir quelques points de vue sur les Préalpes depuis le château. De là-haut (pas si haut que çà en fait…), la ville offre de superbes points de vue sur les toits rouges, les églises et la cathédrale, sans oublier le lac et l’écrin des montagnes environnantes. Le château est le souvenir des Ducs de Savoie et des Comtes de Genève. Devenu musée, le fier édifice héberge des sections dédiées à l’archéologie de la ville, aux Beaux-Arts et aux sciences.
“Le Palais”
Quelques expositions viennent s’ajouter comme l’art contemporain ou le cinéma d’animation. L’Histoire de la ville raconte les habitations lacustres de l’Antiquité, les artisans du Moyen-âge, les seigneurs féodaux, le comté de Genève et le duché de Savoie, les Guerres de religions… et les exilés qui l’ont surnommée « Petite Rome des Alpes » avec son siège épiscopal (un surnom qu’elle partage avec Aoste). Le rattachement du duché de Savoie à la France en 1860 termine l’épopée de la ville. Tout cela se découvre au château d’Annecy.
Retournons au cœur d’Annecy et baladons-nous à nouveau le long des eaux rapides du Thiou qui traverse la petite cité de manière impétueuse. Ce sont elles qui ont donné son surnom de petite « Venise des Alpes » à la ville. Elles se jouent des petits ponts, longent les quais et filent le long des ruelles. Elles créent même une île où se trouve « le Palais » qui fut une maison de justice et une prison. Aujourd’hui, comme une proue de bateau, cet édifice emblématique s’admire depuis le Pont Perrière ou les quais avoisinants. Bâti dès le 12ème siècle, l’endroit se visite pour y découvrir ses espaces et les cachots de sa prison qui a servi jusqu’à la fin du 19ème siècle. Avant d’abriter des personnes âgées.
Parfois murmurantes parfois grondantes selon les saisons, les eaux du Thiou se jettent très vite dans le Fier, affluent du Rhône. Plus calmes et domptées, les eaux du canal du Vassé folâtrent près du Pont des Amours. Elles tolèrent un peu de navigation en barque avec le canal Saint-Dominique, avant de s’engouffrer sous les maisons et les églises pour rencontrer l’intrépide Thiou quelques éclusettes et tunnels en aval… Grâce à son débit quasi constant, le Thiou a donné l’énergie aux roues et moulins qui ont servi à quelques manufactures dès le Moyen Age.
Eglise Saint François de Sales
Patrimoine historique
Petite Rome des Alpes oblige, Annecy a conservé quelques belles églises-musées comme la Basilique de l’Ordre de la Visitation, l’Eglise Notre-Dame-de-Liesse, l’Eglise Saint-Maurice, la Cathédrale Saint-Pierre et l’Eglise Saint-François de Sales. Ce dernier fut un pacifique opposant au protestantisme mais toujours prêt au dialogue. Lieu de pèlerinage, la Basilique de la Visitation accueille chaque année des milliers de pèlerins venus du monde entier. Dirigeons nous vers le lac avec le « Pâquier » (qui servit jadis de pâturage) et les Jardins de l’Europe (parc à l’anglaise avec ses arbres centenaires). Les vues sur le lac et la promenade offrent de beaux panoramas avec les voiliers du lac et les premiers sommets. Non loin, la célèbre passerelle qui relie le Pâquier et les Jardins de l’Europe offre de jolies vues sur Canal du Vassé. Celui-ci s’écoule paisiblement avec ses barques amarrées sous la superbe voûte de grands platanes. Ce pont très romantique est un joli témoignage du travail du fer du début du XXème siècle. C’est le Pont des Amours, devinez pourquoi… Mais un seul baiser suffit paraît-il, pas besoin de cadenas…
Couleurs d’automne, la plus belle des saisons sur le lac
Le lac émeraude
Avec ses eaux transparentes, parfois bleues parfois turquoise, le lac offre ses points de vue sur les montagnes qui l’entourent. Déjà à Annecy, quelques petites plages et rives de galets s’adonnent au nautisme et au repos. Une Voie verte (Un Ravel en Wallonie) est destinée aux cyclistes et aux randonneurs avec ses 35 km de bonheur vert et bleu. Presque sans discontinuité, elle est aménagée sur la rive ouest et compile une succession de pistes cyclables en voie partagée ou séparée de la chaussée. Ce qui fait que le tour du lac à vélo peut se faire à 85%. Deux réserves naturelles émaillent le lac : la « Bout-du-Lac » et la « Roc-de-Chère ». La jolie bourgade de Talloires joue son rôle de petite station appréciée des artistes et des bon-vivants avec ses hôtels huppés et sa petite marina. Non loin, les châteaux de Montrottier et de Duingt se mirent dans l’eau.
La Clusaz, Grand Bornand Eric Valenne
Que la montagne est belle (et délicieuse)…
Les montagnes qui entourent Annecy ne demandent qu’à être découvertes. Quelques sites de parapentes offrent des envolées inoubliables au-dessus du lac. A conseiller vivement, de quoi vivre des moments palpitants dans toute leur splendeur. Même si vous n’avez pas l’âme d’un Icare… Mais si vraiment vous hésitez à le survoler en toute sécurité, alors il est possible de contempler le lac depuis une terrasse de lancement avec un vin local. Cela vous pardonnera et vous donnera les meilleures excuses. Les Préalpes qui s’offrent à vous du côté des massifs des Bauges et du Semnoz à l’ouest ou vers les Aravis à l’est sont également un régal à découvrir. Avec déjà le profil du Mont-Blanc à l’horizon.
La Clusaz et le Grand-Bornand accueillent les skieurs en hiver mais les autres saisons valent la peine d’y voyager. L’automne est une saison splendide avec la visites des fermes et des fruitières, des distilleries et des hameaux. Avec également les descentes d’alpages et les amusants concours de vaches qui donnent des couleurs, une ambiance et un cachet particulier aux lieux. Des tours en VTT électrique sont proposés pour narguer le dénivelé. Des nuitées dans les cabanes perchées (Ecotagnes) après un bain chaud et une fondue savoyarde sont un régal. Le tout avec en toile de fond le son des clarines des belles «Abondance», superbes vaches dont le lait tiendra ses promesses de fromages à l’onctueuse poésie ! Des mots magiques comme Reblochon, Beaufort, Abondance, Tomme des Bauges…
Indispensable fondue savoyarde de saison Eric Valenne
La Patagonie est un pur joyau de nature. Les paysages y sont tellement diversifiés que vous avez l’impression de changer de pays tous les 100 kilomètres. Le désert aride d’Atacama sort tout droit d’un film de science-fiction, on se croirait sur la planète Mars. Pour respirer un air plus frais, le parc naturel Torres del Paine est un véritable paradis. La couleur des lacs est splendide, tranchant avec la végétation alentour et vous pourrez rejoindre le glacier Grey, en l’admirant depuis un petit bateau sur le lac Grey.
2. Parcs Nationals des États-Unis
Nicolas in Travel
Aux États-Unis, les parcs nationaux ne se comptent pas sur les doigts d’une main : il y en a des dizaines et tous plus beaux les uns que les autres. Avec les dimensions d’un pays comme les États-Unis, il est difficile de tous les visiter, mais voici les 10 plus beaux parcs nationaux. Alors, ce sera plutôt aventure, randonnée, canyons, glaciers ? Chaque parc national a ses avantages, vous pouvez organiser un road trip pour en visiter plusieurs et vous concentrer sur une région. Dans le nord des États-Unis se trouvent le parc national des Glaciers, le parc Yellowstone et le parc Zion qui sont absolument incroyables.
La cité antique de Petra un trésor conservé dans la roche. Cette cité ancienne a été construite directement dans la roche, dans les montagnes du désert de Jordanie, le site fait partie des 7 nouvelles merveilles du monde, c’est un vestige d’avant notre ère. L’emblématique façade de la Khazneh a été rendue connue grâce au film Indiana Jones et c’est tout autant fascinant dans la vraie vie, si ce n’est plus.
Au-dessus du cercle polaire, en Laponie, les paysages norvégiens prennent un tout autre aspect. D’immenses étendues enneigées, des forêts de sapins blanc et un ciel dégagé et rempli d’étoiles. L’un des plus gros atouts de la région, c’est surtout les aurores boréales, un phénomène magique, un moment merveilleux que vous n’êtes pas près d’oublier. Verte et parfois bleue, mauve ou rouge, vous ne verrez nulle part ailleurs un ciel aussi magnifique.
C’est en Australie que se trouve la Grande Barrière de corail, un royaume sous-marin aux couleurs flamboyantes et aux milliers de poissons, petits ou grands. C’est le site idéal pour faire de la plongée, il y a tellement à voir que vous ne voudrez plus remonter à la surface.
Mais ce n’est pas le seul intérêt de l’île ! Par exemple vous pourrez marcher dans le parc du Pinnacles Desert, très fleuri et surtout rempli d’anciens piliers de calcaire qui provoquent une ambiance assez particulière. L’île sauvage de Lord Howe Island est également un site incontournable, où la nature est reine, une île d’une beauté époustouflante.
6. Namibie
Arne Smith
La Namibie, terre de contrastes, dévoile des merveilles naturelles époustouflantes. Ses dunes rougeoyantes s’élèvent majestueusement à l’horizon, tandis que le désert du Namib s’étend à perte de vue. Les animaux sauvages, tels que les éléphants du désert, parcourent ses vastes étendues. Le parc Etosha est un incontournable ! Ses canyons sculptés et ses côtes balayées par les vagues témoignent de la beauté brute de cette nation africaine. Une destination incontournable pour les amoureux de la nature.
En Asie, Myanmar a gardé toutes les pratiques traditionnelles du continent, faisant du pays un sanctuaire dans lequel on pourrait croire que le temps s’est arrêté. Dans la région de Bagan, il y a 3000 temples dispersés dans les plaines. Le mieux, pour avoir une vue d’ensemble et profiter pleinement du paysage, c’est de monter à bord d’une montgolfière et de survoler les monuments, un moment inoubliable.
8. Colombie-Britannique, Canada
Jess Barnett
Pour un vrai voyage d’aventure, cette destination est toute choisie. À bord d’un kayak, partez traverser le détroit de Johnstone, en Colombie-Britannique, la voie a été taillée par les glaciers, créant des paysages à couper le souffle. Et si vous ouvrez les yeux, vous pourrez apercevoir des loups, des ours ou des phoques, et regarder s’envoler les aigles au-dessus de vos têtes. Une vraie expérience en pleine nature, pour vous ressourcer et vous dépayser.
9. Salar d’Uyuni, Bolivie
Robin Noguier
Le désert Salar d’Uyumi en Bolivie est assez particulier, c’est un désert de sel qui s’est formé il y a 14.000 ans, après l’évaporation du lac Minchin. Vous pouvez aller l’admirer toute l’année, une sensation d’infini plane sur ce désert dont on ne voit pas les limites, ce qui est assez impressionnant. Pendant la saison des pluies, de décembre à février, le désert se transforme en miroir géant, depuis lequel vous verrez se refléter le bleu du ciel et les nuages, un spectacle extraordinaire.
10. La Baie d’Ha Long, Vietnam
Warren
Au Vietnam, dans le golfe du Tonkin, la baie d’Ha Long séduit tous les curieux qui viennent la contempler. Perçant les eaux claires, des piliers de calcaire ponctuent le paysage lisse et calme de la Baie. Les 1 600 îlots qui composent la baie d’Ha Long sont recouverts de nature florissante, rarement occupées par des humains, ici, la nature règne et recouvre la plus petite parcelle de terre.