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  • Le Vexin, air pur et culture aux portes de Paris

    Le Vexin, air pur et culture aux portes de Paris

    1. Le Vexin, la campagne… de la grande ville

    A 1h de route au nord-ouest de Paris, le Vexin est certes un de territoire proche de Paris, mais c’est aussi et surtout une destination idéale pour qui a un besoin impérieux de chlorophylle et de campagne ! Avec, en prime, une touche culturelle inédite : la présence des villages d’Auvers-sur-Oise et de Vétheuil, marqués par deux des plus iconiques peintres de leur temps, Van Gogh et Monet. Autant dire que la clientèle du Benelux est aussi intéressée par cette petite région délicieuse, à l’occasion d’une escapade à Paris ou d’un coup de tête de fin de semaine, à 2h30 de voiture de la frontière belge.

    Depuis 30 ans, ce territoire est protégé par le Parc naturel régional du Vexin. Il couvre plus de la moitié du Val d’Oise, département à tonalité urbaine (Cergy-Pontoise, Argenteuil, Enghien-les-Bains…) mais défini aussi par ce vaste plateau céréalier incisé de vallées, qui annonce la Normandie. On y flirte avec la Seine, qui ondule en jolies boucles. On y croise des rivières connues, comme l’Oise, ou plus secrètes, telles l’Epte, la Viosne, l’Aubette de Meulan… Autant de micro terroirs propices à des balades pédestres et cyclistes, grâce aux itinéraires imaginés par le Parc et Val d’Oise Tourisme.

    Au gré des randonnées ou d’un circuit en voiture, le Vexin révèle d’autres charmes : des villages tranquilles avec des maisons à colombages ; des fermes de produits locaux (bières, farines de céréales, légumes, miels…), des sentiers du patrimoine, des châteaux (voir plus loin), des parcours troglodytiques, la chaussée Jules-César. Preuve que ce territoire n’est pas seulement « nature », le Vexin français a été le premier parc naturel régional à avoir été classé « Pays d’Art et d’Histoire ».

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    2. Auvers-sur-Oise, l’empreinte Van Gogh

    Bienvenue dans le plus célèbre village du Vexin ! Quand Vincent Van Gogh rentre en 1890 de Saint-Rémy-de-Provence, où il a passé un an dans une maison de santé, il a besoin de sérénité et de trouver un nouvel élan créatif. Son arrivée à Auvers-sur-Oise tient à la présence du Dr Gachet, ami des peintres, réputé soigner les âmes tourmentées. Van Gogh prend pension à l’Auberge Ravoux, vénérable établissement qui existe toujours et où les touristes se rendent pour goûter une cuisine généreuse, certains s’asseyant à la même table que celle où Van Gogh mangeait. Des scènes du film « La vie passionnée de Vincent Van Gogh », avec Kirk Douglas, y ont été tournées en 1955. A l’étage, on peut visiter sa chambre (payant – avec boutique).

    Auberge Ravoux
    La table à manger de Van Gogh – Auberge Ravoux Philippe Bourget | cms

    Auvers-sur-Oise se laisse découvrir au fil d’un chemin des peintres qui dévoile toutes les facettes du village, les noms et les histoires d’autres artistes venus peindre ici avant Van Gogh (Daubigny, précurseur des Impressionnistes – un joli musée lui est consacré ; Corot ; Daumier…) et la beauté singulière d’un village de campagne aux portes de Paris, mêlant maisons d’origine paysanne et petits manoirs bourgeois avec jardins. Le chemin raconte les 70 derniers jours de la vie de Van Gogh, mort à 37 ans dans sa chambre de l’Auberge Ravoux, le 29 juillet 1890, après s’être tiré une balle dans le ventre. Au cours de son séjour sur les rives de l’Oise, bref et intense, il peindra 74 œuvres, dont l’iconique église Notre-Dame et les fameux portraits du docteur Gachet et d’Adeline Ravoux.

    Vetheuil
    Vetheuil au printemps, église notre dame Vexin

    On ira bien sûr visiter l’église, avant de se rendre à pied au cimetière au Vincent Van Gogh repose, aux côtés de son frère Théo, dans une tombe couverte de lierre, d’une grande simplicité. Le château d’Auvers, lui, abrite jusqu’au 2 novembre 2025 l’exposition « Van Gogh, les derniers voyages », à voir absolument. Ceux qui ont un peu de temps traverseront l’Oise pour aller, à peine en dehors du Vexin, à Mériel. C’est ici que le célèbre acteur français Jean Gabin a passé son enfance. A l’occasion des prochaines Journées du patrimoine, en septembre 2025, le musée Jean Gabin rouvre. Il présentera une nouvelle scénographie sur sa jeunesse et ses films, ainsi que sur l’autre acteur populaire Louis de Funès, qui possédait une maison à proximité, dans le Vexin… normand.

    Château Auvers sur Oise
    Château Auvers sur Oise Gil Giuglio – Val d'Oise Tourisme

    3. Hérouville, Ambleville, Villarceaux : trois châteaux, trois destins

    Nous croirez-vous si l’on dit que David Bowie, Elton John, les Bee Gees, Fleetwood Mac, Iggy Pop, les Pink Floyd, Sting, Texas mais aussi Chopin, George Sand et Colette connaissent ou ont bien connu Hérouville-en-Vexin, village anonyme et rural de 570 habitants, situé à 5 km d’Auvers-sur-Oise ? Une seule raison à cela : la présence d’un château du 18ème s. Il abrita les amours de Chopin et de G. Sand, avant que Colette ne l’acquière quelques années plus tard. Surtout, racheté en 1962 par le compositeur Michel Magne, auteur notamment de la musique du film Les Tontons Flingueurs, il va devenir un studio d’enregistrement mythique, attirant les plus grands artistes et groupes pop-rock de la planète. Abandonné, délabré, il a été racheté en 2015 par trois passionnés qui lui redonnent son lustre d’antan, attirant à nouveau de grands artistes internationaux. Les visites se font au compte-gouttes. Le meilleur moyen de découvrir ce lieu mythique, où trône encore le piano Steinway B de 1901 sur lequel Elton John enregistra ses albums cultes Honky Château et Goodbye Yellow Brick Road, est de venir à Auvers-sur-Oise en avril, lors des Rencontres Vandisc, salon international des passionnés de vinyle (en 2025, les 26 et 27 avril). Quelques visites du château d’Hérouville sont parfois proposées.

    chateau d'Hérouville
    Le mythique studio d’enregistrement du château d’Hérouville Philippe Bourget | cms

    A l’autre bout du Parc naturel régional du Vexin, côté ouest, deux autres châteaux méritent le détour : Ambleville et Villarceaux. En chemin, on s’arrêtera à Guiry-en-Vexin, dont le musée archéologique départemental accueille jusqu’à fin décembre 2025 l’exposition « Agatha Christie en quête d’archéologie », discipline qui a inspiré plusieurs de ses œuvres. Ambleville est une incongruité. Ce beau château Renaissance aux jardins en terrasse d’inspiration italienne, est accolé à l’église du village. Dominant la vallée de l’Aubette de Meulan, il a été bâti au 16ème sur les ruines d’un château féodal. Son domaine, ouvert au public en juillet et en août, est classé « Jardin remarquable ».

    Hérouville
    château d’Hérouville Philippe Bourget | cms

    A deux pas, voici le Domaine de Villarceaux. Gratuite, la visite plonge dans un magnifique parc de 70 ha dans lequel on compte un manoir du 16ème s., un château du 18ème s., des bâtiments communs, une ferme biologique, un golf 18 trous et un autre « Jardin Remarquable » avec bassins, carrés de buis et potager conservatoire. Connu depuis le 11ème s., le lieu a subi de nombreuses transformations au fil des siècles, mêlant architecture moyenâgeuse, Renaissance et classique. Ce site connu pour avoir abrité les amours de Ninon de Lenclos, célèbre courtisane du 17ème s., promet une demi-journée de nature et d’Histoire passionnante au cour du Vexin.

    Chateau de Villarceaux Chaussy
    Chateau de Villarceaux Chaussy vexin

    4. La Roche Guyon, « Plus beau village de France » et Vétheuil,  hôte de Monet

    La découverte du Vexin ne serait pas complète sans passer par La Roche-Guyon. Bienvenue cette fois sur les rives de la Seine, qui forme ici une jolie ondulation glissant au pied de falaises de craie. Village fortifié doté d’un immense château transformé au 18ème s. par la famille de La Rochefoucauld, La Roche-Guyon est le premier site visité du Val d’Oise. Son cadre romantique en bord de fleuve, ses rues charmantes, son potager-fruitier de 4 ha classé (encore !) Jardin Remarquable et son château, dont la visite permet, grâce à un escalier troglodytique, de grimper (péniblement) jusqu’au donjon sommital qui ouvre une vue splendide sur le val de Seine, valent au bourg d’être classé parmi « les Plus Beaux Villages de France ». Le seul de la Région parisienne !

    Seine
    Falaises blanches en bord de Seine Vexin

    A noter que le château abrita durant la seconde guerre mondiale le QG du général Rommel (vestiges à voir dans les caves) et inspira le dessinateur belge de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs. La même cave du château abrite d’ailleurs le Chronoscaphe, machine à remonter le temps de l’album Le Piège Diabolique. Le cadre remarquable du village et ses 1 000 ans d’Histoire ont aussi résonné à l’oreille des artistes. Victor Hugo et Lamartine ont séjourné au château. Pissarro, Renoir, Cézanne, Braque et… Monet y ont peint.

    La Roche
    La Roche Guyon Vexin

    Pour Monet, rien que de plus normal, il habitait à côté. On pourra ainsi achever avantageusement la découverte du Vexin par un arrêt à Vétheuil, à 7 km de La Roche-Guyon. C’est là, de 1879 à 1881, que résida Claude Monet, avant de partir à Giverny – qui n’est qu’à 9 km de La Roche-Guyon, dans le département voisin de l’Eure). Situé lui aussi dans un méandre des boucles de la Seine, Vétheuil offre un cadre élégant constitué de maisons vigneronnes et d’une église à la façade de style Renaissance. Un sentier du patrimoine permet de lire le paysage qui inspira Monet, avant de poursuivre la visite, si l’on a du temps, dans son fief de Giverny.

    Infos pratiques

    Partir

    • En voiture, le Vexin et Auvers-sur-Oise sont à 3h30 de route de Bruxelles.

    Hébergements-Restaurants-Cafés

    • Le Green des Impressionnistes
      A Ennery, à deux pas d’Auvers-sur-Oise, cet hôtel-résidence hôtelière moderne aux grandes chambres très confortables ouvre une vue inédite sur les tours du quartier parisien de La Défense, au loin. Le charme de la campagne à deux pas de Paris ! A partir de 115 € la nuit.
    • Auberge Ravoux
      A Auvers-sur-Oise, la célèbre auberge où résida Van Gogh en 1890. A partir de 15 € le plat.

    En savoir plus/Visiter

  • L’Ouganda, entre aventure, expérience et rencontres.

    L’Ouganda, entre aventure, expérience et rencontres.

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    Dans le cadre d’un voyage de reconnaissance pour préparer celui qui sera accompagné par Colette Braeckman pour le journal Le Soir, j’atterris à Entebbe, unique aéroport international de l’Ouganda. Dès mon arrivée, les sourires et gestes de bienvenue augurent d’un séjour prometteur. Entebbe, petite ville de 70.000 habitants située sur une presqu’île au nord du lac Victoria, fut la capitale coloniale avant d’être supplantée par Kampala, distante de 40 km.

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    Premiers pas : rencontre avec la nature et les rhinocéros

    Le lendemain matin, je fais connaissance avec Robert, mon guide, pour une mission passionnante : préparer un itinéraire original pour les lecteurs du journal. Direction le nord et le sanctuaire de Ziwa Rhino. Sur place, nous sommes accueillis par Max, un ranger chaleureux qui nous conduit à pied vers les rhinocéros. Ces imposants herbivores, autrefois présents dans le nord du pays, ont été transférés ici pour échapper à l’extinction.

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    À Ziwa, une cohabitation harmonieuse s’est instaurée entre la faune et les bergers locaux. Leur bétail, friand des hautes herbes, prépare le terrain pour les rhinocéros en libérant l’herbe tendre. Une belle illustration de tourisme responsable où tout le monde trouve son compte. Les rhinocéros, majestueux mastodontes pouvant peser jusqu’à trois tonnes, broutent paisiblement sous la vigilance des rangers. L’émotion est palpable face à ces animaux préhistoriques.

    Murchison Falls : des paysages à couper le souffle

    Notre aventure se poursuit vers le parc national des Murchison Falls, du nom des célèbres chutes de la rivière Victoria. Ce spectacle naturel est saisissant : un torrent rugissant s’engouffre dans une gorge étroite de sept mètres avant de plonger de 43 mètres dans un fracas assourdissant. Cette énergie brute captive les sens et donne l’impression d’être au cœur de la création.

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    Le lendemain, nous découvrons les chutes d’en haut, offrant une perspective tout aussi spectaculaire. Dans ce parc, le plus ancien d’Ouganda, nous observons une faune riche et variée. Bien que le Big Five soit présent, le léopard reste insaisissable. Cependant, girafes, buffles, éléphants, hyènes et phacochères croisent notre route, tandis que les gazelles et antilopes s’éclipsent à la moindre alerte. Quel tableau !

    Chimpanzés et gorilles : une rencontre bouleversante

    Quelques jours plus tard, dans les forêts de Kibale et de Bwindi, je ressens une connexion unique en observant les chimpanzés et les gorilles. Ces primates, si proches de nous, rappellent notre origine commune. Les précautions sont strictes : distances de sécurité, masques pour éviter la transmission de maladies, et respect absolu de leur environnement. Chaque rencontre est unique, révélant des personnalités distinctes parmi ces êtres fascinants.

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    Le trekking vers les gorilles dans la forêt impénétrable de Bwindi est une expérience inoubliable. Après un briefing minutieux, nous progressons hors sentiers, guidés par des rangers. Ceux-ci nous signalent la présence de gorilles dans un site très escarpé. Nous quittons le sentier pour nous enfoncer plus encore dans la forêt en hors-piste. Il faut rester vigilent pour éviter de glisser et les écorchures des buissons sur le visage. Puis notre ranger nous fait signe d’approcher sans bruit et nous désigne en contre bas une famille tranquillement installée au pied d’un arbre occupée à manger des feuilles tendres et des baies en poussant des HUUUMMM retentissants de satisfaction. Des petits font du judo tandis qu’un troisième joue à Tarzan sur un arbre voisin. Le tout sous l’œil attentif des adultes. On devine distinctement le chef de famille, un imposant colosse au dos argenté. Je reste immobile, je les regarde ému, le spectacle et les bruits de la forêt me subjuguent.

    Safari nocturne : l’autre visage de la nature

    Mon voyage s’achève par un safari nocturne dans le parc national du lac Mburo. L’obscurité enveloppe la forêt, percée seulement par le faisceau de notre projecteur. Chaque bruit, chaque mouvement révèle la vie secrète de la savane. La forêt s’anime avec la présence de créatures nocturnes que l’on peine à deviner. Les cris percent le silence et nous interrogent.  L’adrénaline est à son comble lorsque l’on devine une proie probablement attrapée par un léopard à la vision nocturne très développée. Parfois c’est le cri reconnaissable d’une hyène ou le grognement de zèbres que notre projecteur arrive à éclairer. Sous les feux de notre 4×4, en pleine piste devant nous avance nonchalamment… un léopard.  La rencontre inoubliable. Le parc garde ses secrets la nuit, chaque bruissement d’herbe ou craquement de feuilles sèches augmentent l’excitation. Et dire que la pièce jouée dans ce théâtre naturel est ici chaque jour et chaque nuit renouvelée. Vivre l’Ouganda authentique comme je viens de le faire, c’est un véritable trésor à découvrir.

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    Une pépite méconnue

    Loin des clichés associés à l’époque d’Amin Dada, l’Ouganda s’affirme comme une destination authentique et surprenante. Winston Churchill l’avait déjà surnommé la « Perle de l’Afrique », et ce titre reste amplement mérité. Entre safaris, randonnées, rencontres culturelles et paysages à couper le souffle, ce pays offre une immersion totale pour les cinq sens. On ne revient pas d’Ouganda inchangé : c’est une expérience qui vous marque pour la vie.

    Par Mohammed Yahiaoui, journaliste-reporter

  • Arménie, entre traditions, culture millénaire et nature sauvage

    Arménie, entre traditions, culture millénaire et nature sauvage

    Tout au bout de l’Europe et déjà aux confins de l’Asie, l’Arménie se situe au cœur du Caucase. Le « pays de Noé » n’a pas de côte mais un grand lac situé en altitude. L’Histoire raconte l’épopée des conquérants qui se sont succédé avec les Perses, les Romains, les Byzantins, les Turcs seldjoukides et Ottomans… Et plus récemment, la Russie soviétique. Sans oublier la tragédie du génocide et de sa diaspora qui dénombre aujourd’hui dix millions d’Arménien dans le monde tandis que l’Arménie elle-même n’en compte que trois. L’histoire mouvementée de ce petit pays a comme dernière aventure celle d’avoir été l’une des quinze républiques de la Russie soviétique. Période dont elle est fière d’avoir… tourné la page. Tandis qu’aujourd’hui, de nombreux opposants fuyant la politique de Poutine s’y trouvent désormais installés.

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    Erevan, la douzième capitale

    La ville qui compte un million d’habitants se visite facilement à pied : les édifices ne sont jamais loin. Il y a les places arborées et leurs fontaines à parcourir ainsi que l’opéra avec ses soirées dédiées notamment au grand Khatchatourian, compositeur national et sa célébrissime « Dance du Sabre ». Après cela, la balade le long des terrasses offrira tout ce que cette ville moderne et déjà européenne peut proposer : bars, restaurants, tavernes et spectacles…

    La Cascade et son escalier géant à Erevan

    Toute visite passera par la place de la République et ses édifices pastel couleur pêche dont certains datent de l’époque soviétique. Voici le Musée d’Histoire et la Galerie Nationale, le bâtiment de Gouvernement et la tour de l’Horloge où en été, les jets d’eau font leur show. Autres sites à visiter dans la capitale, la bibliothèque Matenadaran et ses millions de manuscrits. Incontournable, le mausolée  « Tsitsernakaberd » évoque le génocide arménien de 1915 et son million de morts.

    Eric Valenne | cms

    Avec sa pointe de granite de 44 mètres, ses douze stèles, ses arches et son incroyable musée sans oublier sa flamme éternelle, le site est régulièrement fleuri (notamment chaque 24 avril). Quelques marchés dont le plus couru, le « Vernissage », déclinent tout l’artisanat du pays depuis la symbolique du grenadier aux multiples icones en passant par les assiettes et plateaux, peintures et foulards, instruments de musique et bois ciselés…

    Eric Valenne

    A l’horizon, l’Ararat

    Les Arméniens ont créé leur propre identité nationale avec une langue et un alphabet uniques qui les ont affranchis de toute autre influence. Au cœur de la capitale Erevan et depuis la rue Tamanyan, les escaliers mènent vers les hauteurs de la colonne du cinquantième anniversaire de l’Arménie soviétique. Les escalators intérieurs évitent les 572 marches et permettent de profiter du Cafesjian Center For The Arts ou « Cascade », un important centre d’art contemporain aux 1200 œuvres à découvrir. De là-haut s’admire la meilleure vue panoramique sur la ville avec les lumières qui s’allument en contrebas comme autant d’étoiles d’une galaxie trépidante aux boulevards bruyants. A l’horizon, le magnifique mont Ararat, comme veillant sur la capitale et la nation. Mais celui-ci ne se dévoile pas souvent. Situé à soixante kilomètres et aux confins de la Turquie et de l’Iran, il est un des symboles forts de l’Arménie.

    Le mont Ararat et le monastère Khor Virap

    La Genèse a voulu que s’y échoue l’Arche de Noé qui a fait rêver des générations d’historiens et d’aventuriers. Emblématique et envoûtant mont Ararat… Avec ses neiges éternelles qui blanchissent son sommet de 5137 mètres, il se refuse souvent à la vue et se nimbe de nuages. Paradoxalement, cette montagne que l’on dit berceau de l’Arménie est inaccessible aux Arméniens eux-mêmes car située en Turquie. Empêchés par toutes les tracasseries frontalières imposées par Ankara, les Arméniens d’aujourd’hui se contentent de l’admirer de loin. De quoi rappeler que les deux pays se tournent encore le dos sur fond de génocide. Une tragédie jamais cicatrisée ni reconnue par la Turquie.

    Vue sur les campagnes arméniennes et les gorges Vorotan

    Une envie de grands espaces

    Un goût d’aventure s’épice dès que l’on quitte Erevan avec notamment comme cap, les monastères qui font partie de la mémoire nationale et universelle (UNESCO). Si ceux-ci ne devraient pas limiter le pays au seul tourisme religieux et culturel, ils font partie de la mémoire de cette contrée du Proche-Orient. Non loin de la capitale se profile déjà le magnifique autant qu’emblématique monastère de Khor Virap.

    Monastère de Khor Virap

    Avec comme écrin lointain les neiges du mont Ararat à l’horizon, ce lieu témoigne de l’adoption du christianisme par ce pays, l’un des premiers à le faire. C’était en l’an 301 grâce à Grégoire l’Illuminateur, jeté ici dans un puits profond par le roi. Mais le saint y survécut miraculeusement treize ans. Au point de sauver son bourreau de la mort pour le convertir lui et tout le pays… Un monastère fut édifié autour du puits au 7ème siècle.

    La cathédrale Sainte-Etchmiadzine

    L’aventure continue. A 20 km d’Erevan, la cathédrale Sainte-Etchmiadzine abrite le Saint-Siège qui dirige l’Église apostolique arménienne avec son patriarche, le Catholicos de tous les Arméniens. Il s’agit d’un site religieux qui doit se visiter mais… surtout s’écouter lors des concerts chantés par les choristes les dimanche et jours de fête! Ensuite, la route permet de gagner les hauteurs encore couvertes des neiges hivernales tandis que les vallées voient les arbres fleurir. Ici et là, les vignobles s’accrochent aux reliefs et racontent leur origine ancestrale.

    Le monastère de Geghard

    Quelques autres sites monastiques incontournables vous attendent encore comme celui de Geghard situé dans les collines rocheuses de l’arrière-pays. Fondé au XIIIème siècle, il cache une partie troglodyte. Les lieux sont fascinants et ressemblent comme un écho à celui de Tatev, ce nid d’aigle isolé dans les neiges printanières qui se découvre après une descente en téléphérique (le plus long au monde).

    Le monastère de Geghard Eric Valenne

    De quoi rappeler que ce pays est très montagneux, découpé de canyons et haché de rivières sauvages. Il témoigne également à l’instar de la quarantaine de monastères et d’églises du grand intérêt de ce patrimoine. Partout, l’ornementation des sanctuaires et des murs fascine avec les entrelacs et autres khatchkars (croix sculptées) qui ornent les édifices. Fondé au XIIIème siècle, il présente une partie troglodyte. Les lieux sont fascinants. Posté sur un nid d’aigle, voici Tatev. Souvent isolé dans les neiges persistantes, l’endroit ne se découvre qu’après une… descente en téléphérique le plus long au monde « Les Ailes de Tatev » (5752m)…

    Monastère de Tatev
    Entre prières et chants Eric Valenne | cms

    Une boisson millénaire…

    Détruit en 1679 par un séisme, le temple grec de Garni domine une vallée aux étranges murailles volcaniques en tuyaux d’orgue. Ce temple de style ionique a fière allure. Il semble venir droit de l’antiquité, ce qui n’est pas tout à fait vrai dans la mesure où fut reconstruit pour être à nouveau sur pied en 1976. Sur la route vers Erevan, d’autres témoignages s’admirent au cœur d’antiques vignobles aux vins originaux. Question de rappeler l’histoire plurimillénaire de cette boisson dont cette région du Caucase en est le berceau. C’est que par ici, l’accueil et la table sont très importants…

    Gastronomie arménienne Eric Valenne | cms

    Les petits verres de vodka ou de brandy local précèderont, accompagneront ou termineront les plats locaux, mélanges d’Asie et d’Occident. Lesquels sont souvent servis avec les vins du cru. Voici les khorovats (grillades et salades), les dolmas (légumes farcis par toutes sortes de viandes), le Lahmajoun (pizza arménienne)… Sans oublier le lavash, ce pain traditionnel cuit au four, dont on peut souvent admirer la fabrication ancestrale. Mais s’il y a bien une nourriture plus spirituelle qui séduira le visiteur… c’est le plaisir d’écouter résonner l’âme et l’esprit de ce petit pays : la musique envoûtante du doudouk, ce haut-bois ancestral bercé de nostalgie qui transporte au paradis au-delà du mont Ararat.

    Le duduk, flute traditionnelle Eric Valenne | cms

    La musique, âme de l’Arménie

    Le duduk arménien est un instrument de musique à vent traditionnel, considéré comme l’un des symboles culturels les plus emblématiques de l’Arménie. Fabriqué en bois d’abricotier, il est doté d’une anche double qui produit un son doux, profond et mélancolique, souvent comparé à la voix humaine. Ce timbre unique lui permet d’exprimer une large gamme d’émotions, allant de la joie à la nostalgie, et de raconter des histoires imprégnées des traditions et de l’âme arméniennes. Son origine remonte à plusieurs siècles, et il est indissociable des rites, cérémonies et moments marquants de la vie arménienne. En 2005, l’UNESCO a reconnu la musique du duduk comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, soulignant son importance dans la préservation de l’identité arménienne.

    Erevan musée Katchatourian Eric Valenne | cms

    Pour écouter du duduk en Arménie, la capitale Erevan est une excellente destination. Le Centre Cafesjian pour les Arts organise régulièrement des concerts où le duduk est mis en avant. Le Théâtre national d’Opéra et de Ballet propose aussi des performances intégrant cet instrument unique. Les festivals de musique folklorique, comme ceux organisés à Dilijan ou dans la région du Lori, offrent l’opportunité d’écouter du duduk dans un cadre plus traditionnel. Enfin, dans les villages arméniens, des soirées culturelles permettent de découvrir des joueurs locaux dans un contexte authentique et chaleureux, pour une immersion complète dans la richesse sonore de cet instrument légendaire.

    Découvrez ici le son du duduk : https://youtu.be/9ELJkCx3HaQ

     

    Pratique

    Quand visiter ? Au printemps (avril-juin) et en automne. L’été peut être chaud mais sympa pour les festivals et activités en plein air.

    Les lettres de l’alphabet arménien semble un festival de u,n, uu, t, muuu reliés comme des macaronis ou tuyaux

    Un passeport suffit. Pas de visa.

     

    Plus d’infos

    https://destination-armenie.fr/

     

     

     

  • Malte : une destination pleine de surprises !

    Malte : une destination pleine de surprises !

    Les Luzzu, les bateaux de pêche traditionnels maltais. Visit Malta

    Les trois îles – Malte, Gozo et Comino – offrent, avec leurs caractères différents, une magnifique diversité. Avec des vols directs depuis la Belgique, l’archipel, qui fait partie de l’Union européenne depuis 2004, est aujourd’hui plus accessible que jamais !

    Malte est l’une de ces destinations qui semblent presque trop belles pour être vraies. À peine 550.000 habitants peuplent ce pays situé juste en dessous de la Sicile en Méditerranée, répartis sur trois îles au caractère bien distinct. Malte, l’île principale où se trouve également la capitale La Valette, regorge de trésors culturels, tandis que Gozo et la plus petite Comino séduiront les amoureux de la nature. Ajoutez à cela environ 300 jours de soleil par an et une culture particulièrement ouverte, et vous comprendrez pourquoi Malte devient une destination incontournable.

    La Valette est la plus petite capitale d’Europe, mais au caractère bien trempé. Visit Malta

    Une histoire très riche !

    Malte a connu une histoire mouvementée, ce qui en fait aujourd’hui un véritable carrefour de cultures. On y trouve pas moins de 365 églises, la cuisine locale est influencée par les gastronomies italienne et arabe, et le maltais est la seule langue sémitique écrite avec notre alphabet latin. Même si l’on reconnaît parfois des influences italiennes, le maltais reste difficile à comprendre, mais l’anglais est la deuxième langue officielle du pays. Vous n’aurez donc aucun mal à communiquer avec les locaux, qui sont d’ailleurs particulièrement accueillants !

    L’ordre des chevaliers joue encore un rôle important à Malte, avec des défilés en uniformes traditionnels. Visit Malta

    Malte est habitée depuis 5900 avant J.-C. et a été successivement occupée par les Phéniciens, les Romains, les Byzantins et les Arabes. En 1530, le pays a été offert aux Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean, qui protégeaient les pèlerins à Jérusalem avant d’être chassés par les Ottomans. Ils déplacèrent la capitale de l’intérieur des terres vers le port de La Valette, renforcèrent les fortifications de la ville et y apportèrent richesse et culture. L’Ordre des Chevaliers de Malte existe toujours aujourd’hui, et leurs traces sont visibles partout sur l’île principale ! Plus tard, Napoléon Bonaparte conquit Malte, mais il fut repoussé par les Maltais avec l’aide des Britanniques, qui colonisèrent le pays jusqu’à son indépendance en 1964. Aujourd’hui, Malte est indépendante et membre de l’Union européenne depuis 2004, avec l’euro comme devise officielle depuis quelques années. Inutile donc de chercher un bureau de change sur place !

    La « Great Siege Square » à La Valette commémore le siège de la ville par les Ottomans en 1522. Visit Malta

    Des merveilles à perte de vue à Malte

    L’île de Malte regorge de sites à découvrir. À La Valette, la plus petite capitale d’Europe classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, vous pourrez explorer les ruelles étroites bordées de maisons en pierre calcaire et de balcons en bois colorés. Vous y trouverez d’innombrables traces des différentes cultures qui s’y sont succédé, mais aussi des Chevaliers et de la richesse qu’ils ont apportée. Les remparts fortifiés, les nombreuses églises et cathédrales ornées d’œuvres d’art parfois surprenantes, les « Auberges » où logeaient les chevaliers de différents pays, les nombreux musées et les « Upper Barakka Gardens » pour une pause verte… Rien qu’à La Valette, il est possible de se perdre une journée entière sans jamais s’ennuyer !

    Les Upper Barakka Gardens : un havre de paix en ville avec vue sur le port. Visit Malta

    Il y a tant d’autres merveilles à découvrir à Malte, où deux tiers de la population résident autour des ports ! Pour explorer rapidement les environs de La Valette, nous avons opté pour une visite au volant d’une voiturette électrique de Rolling Geeks, une société de location gérée par un Belge établi à Malte depuis plusieurs années, qui vous guide à travers les principaux sites grâce à des itinéraires GPS programmés. C’est le point de départ idéal pour repérer ce que vous souhaitez visiter de plus près. Mais le reste de l’île regorge aussi de trésors : les nombreuses baies, les villages de pêcheurs pittoresques, les villes fortifiées historiques comme Mdina – l’ancienne capitale de Malte… Vous ne saurez plus où donner de la tête. Déterminez ce que vous souhaitez voir avant de partir. Le site www.visitmalta.com est un excellent point de départ pour planifier votre séjour !

    Explorez la ville à votre rythme avec les voiturettes électriques de Rolling Geeks, gérées par un exploitant belge. Visit Malta

    Nature et tranquillité à Comino et Gozo

    Envie d’échapper à la foule ? Prenez le ferry pour Comino ou Gozo. Avec une superficie d’à peine 3,5 km², Comino est la plus petite des trois îles maltaises et est entièrement classée comme réserve naturelle. C’est la destination idéale pour les randonneurs désireux de découvrir les nombreuses criques aux eaux azur, comme la Blue Lagoon ou la Crystal Lagoon. Vous pouvez également visiter ces lieux via l’une excursion en bateau ou en kayak. Cela vous permettra aussi de découvrir la célèbre grotte de Popeye. Autant de suggestions parfaites pour les amoureux de nature préservée !

    Comino offre une multitude de paysages magnifiques pour les passionnés de nature. Visit Malta

    Le ferry vous emmène également à Gozo, une île bien plus grande et plus peuplée que Comino. Petit conseil : louez une voiture ou un scooter pour explorer l’île. Mais ne soyez pas surpris ! Comme Malte est une ancienne colonie britannique, on conduit à gauche, avec le volant à droite. Si cette idée ne vous enthousiasme pas, optez pour une voiture avec chauffeur ou une visite en tuk-tuk pour profiter du plein air et du climat généralement ensoleillé de Malte. Nous avons choisi Yippee, qui propose des chauffeurs/guides anglophones et francophones.

    Gozo est un paradis pour les plongeurs et les amateurs de snorkeling. Visit Malta

    Gozo : une immersion historique

    Comme ailleurs à Malte, Gozo regorge de paysages naturels et de baies éblouissantes, telles que Mgarr Ix-Xini, où il est possible de nager et de faire du snorkeling. Contrairement à Comino, Gozo est habitée et révèle de nombreux vestiges de sa riche histoire.

    L’église Ta’ Pinu sur Gozo Visit Malta

    Par exemple, Ta’ Pinu mérite le détour. Cette majestueuse église-monastère a été érigée après qu’une femme du village de Gharb ait entendu la voix de la Vierge Marie dans une chapelle située à cet endroit. L’architecture remarquable du bâtiment, avec pour toile de fond la mer omniprésente de Gozo, offre un spectacle saisissant. Ne manquez pas non plus Victoria, en particulier la Cittadella, une citadelle fortifiée autour de laquelle la ville s’est développée.

    Gozo est également célèbre pour son sel marin récolté de manière artisanale, autrefois une délicatesse très coûteuse. Les salines de Qbajjar, vieilles de 350 ans, s’étendent sur 3 km le long de la côte. La récolte du sel, encore pratiquée à petite échelle, est une tradition transmise de génération en génération. Un sachet de ce sel marin d’un blanc immaculé est un joli souvenir pour se rappeler, une fois chez soi, de votre visite !

    Les salines de Qbajjar. Visit Malta

    Nous terminons notre visite de Gozo et Malte au port de Mgarr, où accoste le ferry. Les restaurants locaux vous y proposent une cuisine typique avec des plats préparés à partir de la pêche du jour, fraîchement sortie de la mer.

    Comment s’y rendre ?

    Ryanair propose des vols directs vers Malte depuis l’aéroport de Charleroi en Belgique. Planifiez votre visite sur www.visitmalta.com.

    Marsaxlokk, un village de pêcheurs traditionnel à Malte Visit Malta
  • Expérience vécue : une croisière à bord du voilier « le Star Clipper »

    Expérience vécue : une croisière à bord du voilier « le Star Clipper »

    Le Star Clipper à l’ancre. Grand pour un voilier mais compact pour un bateau de croisière. Arnaud Henckaerts

    Et l’expérience à bord du Star Clipper, ma première croisière avec le vent dans les voiles, de Malte et Gozo en passant par la Sardaigne jusqu’à Minorque et Majorque, a été inoubliable !

    Plus de 3 300 m² de voiles réparties sur 4 mâts, le Star Clipper est unique en son genre Arnaud Henckaerts

    J’ai toujours associé les bateaux de croisière à d’immenses villages flottants, avec de grands spectacles en soirée, des piscines et beaucoup de bling-bling. Une sorte de Las Vegas sur l’eau ! Pour certains, cela peut ressembler à un rêve, mais cela ne m’a jamais vraiment parlé. Pourtant, une autre approche existe, comme le prouve Star Clippers, une compagnie de croisières qui mise sur une expérience plus authentique avec des tall ships, des navires qui naviguent principalement à la force du vent grâce à leurs grandes voiles. La compagnie en possède pas moins de trois dans sa flotte : le majestueux Royal Clipper et les navires jumeaux Star Flyer et Star Clipper, basés à Malte. C’est à bord de ce dernier que nous avons embarqué dans le port de La Valette. Une sacrée symbolique !

    Le Star Clipper navigue sous pavillon maltais Arnaud Henckaerts

    Une expérience sociale

    Pendant que nos bagages sont transportés en cabine, un verre de bienvenue nous est offert. L’occasion parfaite pour faire connaissance avec les autres passagers et l’équipage. Ce qui frappe immédiatement ? L’ambiance chaleureuse et familiale qui règne à bord. Ce sentiment ne fera que se confirmer au cours du voyage. Car si le Star Clipper est grand pour un voilier, il reste à taille humaine pour un bateau de croisière : avec une longueur de 115 mètres, il accueille 166 passagers et un équipage de 74 personnes.

    Chaque départ et chaque arrivée dans un port sont uniques ! Arnaud Henckaerts

    Cela favorise les rencontres régulières avec les mêmes personnes, ce qui invite aux échanges autour d’un verre, lors du petit-déjeuner ou simplement sur le pont. On discute de leurs croisières précédentes (les adeptes de ce concept ne s’en lassent pas et y consacrent généralement une ou plusieurs vacances par an), mais aussi de leur quotidien ou de l’actualité géopolitique. A ce sujet, il est amusant d’entendre les différentes opinions des Américains sur leur futur président ! Mais avant tout, à bord, il s’agit de profiter pleinement du moment présent !

    La finition du navire est à la fois classique et luxueuse Star Clippers

    Authentique

    Et ce plaisir commence avec l’aménagement et la finition du Star Clipper, qui se tient à l’écart des tendances modernes et opte résolument pour une atmosphère authentique. Cela se confirme également lorsque nous entrons pour la première fois dans notre cabine. Celle-ci est étonnamment spacieuse pour un navire de cette taille, avec suffisamment d’espaces de rangement et, autour du grand lit avec des draps impeccablement propres, assez d’espace pour se déplacer. Un hublot offre une vue sur le port de La Valette, un spectacle en constante évolution au rythme des vagues, des variations de la météo et des différentes escales.

    Se réveiller chaque matin avec une vue surprenante Arnaud Henckaerts

    Connexion belge

    Le look et l’ambiance du navire doivent beaucoup à la Belgique, car le Star Clipper a été construit à la demande du propriétaire suédois dans un chantier naval de notre pays, au début des années 90. La finition typiquement en bois, les détails en cuivre nécessitant un polissage régulier et les cordages sur le pont pour hisser les différentes voiles… on a l’impression de voyager dans le temps, mais avec tout le confort moderne. L’aventure est aussi au rendez-vous, avec des souvenirs du Licorne tiré des bandes dessinées de Tintin. Ou encore l’époque des grands explorateurs, comme Christophe Colomb traversant l’Atlantique en 1492 (une aventure que le Star Clipper entreprend également après notre voyage – une expérience sans doute tout aussi inoubliable pour les passagers !).

    Les mâts de 60 mètres de haut et les voiles évoquent appellent à l’aventure. Arnaud Henckaerts

    On pense également à Christophe Colomb lorsque le capitaine – un très sympathique Belge qui est à la barre de ce navire depuis 25 ans – nous guide hors du port de La Valette en direction de Gozo, une autre île maltaise. Au moment de quitter le port, le morceau 1492 de Vangelis, bande originale du film du même nom, résonne sur le pont. Cela peut sembler un peu cliché, mais sous les voiles battant au vent, cela suscite une certaine émotion chez plus d’un passager !

    Le capitaine Dominique, un compatriote qui a quitté un porte-conteneurs pour le Star Clipper il y a 25 ans. Arnaud Henckaerts

    Pension complète

    Après le départ, nous passons rapidement à table. La croisière est, bien sûr, en pension complète, et malgré l’étroitesse de la cuisine, le menu est varié et copieux, avec toujours des options végétariennes. Nous faisons la connaissance de notre serveur attitré pour le reste du voyage, serviable et capable de servir les repas avec élégance, même lorsque le navire tangue légèrement. Ce n’est pas de la haute gastronomie, mais c’est particulièrement soigné et diversifié. Et copieux, car en plus des trois repas, des snacks et des fruits sont disponibles toute la journée !

    Trois repas y sont servis quotidiennement. Star Clippers

    Lorsque nous arrivons dans notre cabine pour la nuit, notre steward a tout préparé pour une nuit réparatrice, avec une petite attention sur l’oreiller, comme dans les meilleurs hôtels. Installés dans le confortable lit, nous nous endormons rapidement bercés par le mouvement des vagues, une sensation particulièrement agréable ! Lors des nuits où la mer est plus agitée – en fin d’automne, la Méditerranée n’est pas toujours calme – nous sommes un peu plus secoués, mais c’est une expérience en soi !

    Le voyage et les destinations

    Le matin, nous nous réveillons en mer, avec en vue notre prochaine escale. C’est là l’un des plus grands avantages de ce type de croisière : le plaisir est aussi bien dans le voyage que dans la découverte des destinations tout au long du parcours. Après un petit-déjeuner copieux, nous débarquons grâce aux tenders, ces embarcations qui assurent la liaison entre le navire et le port lorsque l’eau est trop peu profonde pour la quille de notre voilier.

    Les tenders nous emmènent à terre lorsque le port est trop peu profond. Arnaud Henckaerts

    Les jours suivants, nous accosterons directement dans d’autres ports. Vous pouvez choisir de rester sur le navire pour vous détendre, mais bien sûr, nous profitons de chaque occasion pour explorer les escales, toutes plus belles les unes que les autres, alternant entre le charme idyllique et le raffinement mondain. Vous pouvez vous inscrire à une excursion organisée ou explorer librement la ville ou la région !

    Amarré dans le port, vous apercevez déjà le Star Clipper de loin, même de nuit. Arnaud Henckaerts

    Déconnexion

    Les jours et les nuits à bord sont exceptionnels. Depuis peu, le wifi est disponible en mer grâce au réseau satellite Starlink, mais l’ambiance à bord invite à la déconnexion. Enfin du temps pour lire un livre ! Que ce soit dans la cabine, au bar ou sur le pont, où des chaises longues vous invitent à profiter du moment, avec même deux petites piscines à disposition. Mais cela offre surtout l’opportunité de contempler l’eau et l’horizon, qui présentent un spectacle changeant de couleurs et de vagues. Observer d’autres bateaux et s’émerveiller devant les oiseaux terrestres qui, loin de la côte, choisissent le navire comme halte de repos. Un pur délice !

    La mer change constamment de couleur pendant le voyage, tout comme la météo automnale en Méditerranée. Arnaud Henckaerts

    Ou bien observer le ballet des voiles, car celles-ci ne sont évidemment pas uniquement là pour le décor. Certes, le Star Clipper est équipé d’un moteur pour les moments sans vent et pour fournir de l’énergie au navire, mais l’équipage exploite au maximum le vent pour naviguer de destination en destination. La gestion des voiles constitue un spectacle fascinant auquel vous pouvez d’ailleurs participer ! L’équipage est toujours prêt à fournir des explications supplémentaires.

    L’équipage s’active jour et nuit pour maintenir les voiles et le navire en parfait état. Arnaud Henckaerts

    Au revoir

    Vous l’avez deviné, ma première croisière a été forte en émotions ! Un voyage de ce type n’est pas donné, mais c’est une expérience unique que je recommande à tous ! Peut-être pas la formule idéale pour les familles avec de jeunes enfants, car même si des activités en soirée sont proposées pour ceux qui le souhaitent, il n’y a pas d’équipe d’animation spécifique pour les enfants, ni de salle de cinéma ou de garde d’enfants. Mais quelle aventure ! Après une semaine en mer, les adieux sont donc difficiles, avec le retour sur la terre ferme et la perspective d’un vol vers la froide Belgique… Mes souvenirs, en revanche, sont inoubliables !

    www.starclippers.com

    Le Star Clipper offre des souvenirs inoubliables en mer. Star Clippers
  • La Tunisie, cette terre aux mille et une saveurs

    La Tunisie, cette terre aux mille et une saveurs

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    Située au carrefour de la Méditerranée, de l’Afrique et du Moyen-Orient, la Tunisie se distingue par une cuisine bigarrée qui reflète les influences successives connues par le pays, qu’elles soient berbères, puniques, arabes, juives, turques, grecques ou encore italiennes. Une gastronomie qui dépend bien entendu aussi des produits locaux, dont le blé (que l’on retrouve sous la forme de semoule, de pâtes et de pain), les olives, la viande (dont le mouton, le bœuf et la volaille), les poissons et fruits de mer, ainsi que les fruits et légumes. Mais ce n’est pas tout puisque les Tunisiens font un usage quotidien d’épices et de piments, utilisés sous forme de poudre ou de pâte comme la harissa, tandis que l’on retrouve les herbes aromatiques en abondance, aussi bien pour parfumer les plats que sous forme d’infusions. La cuisine tunisienne a également recours aux œufs, présents dans la préparation de la brik, du tajine, de l’ojja, de la chakchouka, des gâteaux et des entremets, ou encore pour garnir les salades et autres plats.

    Une nouvelle route culinaire

    Cette cuisine riche et élaborée, qui se caractérise par ses nombreuses spécialités variant selon la région et le groupe ethnique d’origine, peut se découvrir grâce à une initiative originale : la Route culinaire de Tunisie. Ce projet novateur met en valeur le patrimoine gastronomique du pays tout en faisant honneur aux sept régions qui le composent ainsi qu’à leurs productions locales : les fromages du nord-ouest, les vins du nord, l’olive dans le centre, la datte du sud-ouest, le poulpe des îles de Kerkennah ou encore la harissa du cap Bon (la pointe nord-est du pays).

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    Participatif et inclusif, ce projet s’appuie sur la diversité des acteurs locaux des zones concernées (150 porteurs de projet au total !), qu’il s’agisse des petits producteurs, des agriculteurs, des viticulteurs, des artisans ou encore des restaurateurs, afin de proposer de nouvelles expériences culinaires qui permettent de faire connaître tant l’histoire que des savoir-faire bien souvent ancestraux. Concrètement, en vous lançant sur cette route culinaire, vous apprendrez notamment à préparer de la harissa, à fabriquer votre propre huile d’olive, à connaître tous les secrets qui rendent la pêche au poulpe de Kerkennah tellement unique, à vous immiscer dans les cultures oasiennes du sud-ouest pour y vivre une expérience unique autour des dattiers, ou encore à vous familiariser avec l’univers des producteurs de vins tunisiens. Autant d’expériences aussi diverses qu’infinies, gage de souvenirs inoubliables !

    Objectif : durabilité

    La Route culinaire de Tunisie s’inscrit dans une optique aussi durable qu’éthique, à mille lieues du tourisme de masse. En effet, en favorisant les dynamiques régionales et interrégionales, cette initiative unique en son genre vise à renforcer les économies locales afin de les convertir en pôles de tourisme durable, tout en positionnant le pays parmi les destinations internationales les plus prisées pour son riche patrimoine gastronomique. Ce projet est d’ailleurs labellisé par le Creative Tourism Network (le réseau mondial du tourisme créatif), qui reconnaît l’approche durable ainsi que la création de valeurs.

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    Vous souhaitez en savoir plus sur cette nouvelle Route culinaire de Tunisie ? N’hésitez pas à consulter le site dédié à cette expérience originale en cliquant ici ou en envoyant un e-mail à routeculinairetunisie@gmail.com

  • Djerba, une île merveilleuse portée sur la culture

    Djerba, une île merveilleuse portée sur la culture

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    Tout au long de l’année, l’île de Djerba, que l’on rallie facilement depuis la Belgique, bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel. L’île est célèbre pour son architecture traditionnelle, caractérisée par ses maisons blanchies à la chaux et ses rues étroites. Les habitations troglodytes de Matmata, à proximité, sont également une attraction populaire. L’artisanat n’est pas en reste puisque celui-ci fait partie intégrante de la culture locale. On y produit notamment des tapis, des poteries, des bijoux en argent, des articles en cuir et d’autres objets artisanaux qui reflètent les traditions ancestrales de l’île.

    Djerba compte également plusieurs musées remarquables qui offrent aux visiteurs l’opportunité de découvrir son histoire, sa culture et son artisanat, à commencer par le musée de Guellala qui héberge une collection d’objets traditionnels berbères, des outils agricoles, des costumes traditionnels, mais aussi des poteries et des bijoux. Lalla Hadria pour sa part est un musée d’art moderne et contemporain qui est situé dans la cité d’Houmt Souk, la principale ville de Djerba. Il abrite une collection d’œuvres d’artistes tunisiens et internationaux, couvrant diverses formes d’art, de la peinture à la sculpture en passant par la photographie. Enfin, le musée de la Synagogue El Ghriba est également un des lieux culturels les plus importants de l’île. En plus de son caractère mystique, la synagogue abrite aussi une collection d’objets religieux et historiques remarquables, ainsi qu’une bibliothèque.

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    Les honneurs de l’Unesco

    Depuis le 18 septembre 2023, cinq sites de Djerba ont donc été inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Ces zones remarquables comprennent notamment deux entités urbaines, dont le village de Hara Sghira, le plus ancestral des villages de la communauté juive locale, ainsi que le cœur historique de Houmt Souk. Vingt-deux mosquées, la synagogue La Ghriba et l’Église Saint-Nicolas ont également été distinguées. Des lieux de culte qui illustrent la coexistence harmonieuse de trois communautés aux références identitaires et religieuses pourtant différentes.

    Le Bardo rouvre ses portes

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    À 500 km de là, au cœur de la capitale tunisienne, le musée national du Bardo, joyau du patrimoine national, a rouvert ses portes au grand public le 14 septembre 2023, deux ans après sa fermeture. Plus grand musée du pays, il est logé dans un ancien palais beylical du 14e siècle et abrite notamment la plus grande collection de mosaïques romaines au monde, tandis que les passionnés d’histoire et d’art ont l’opportunité d’y explorer de précieuses acquisitions et des salles fraîchement inaugurées. Une institution à ne pas manquer si vous êtes de passage à Tunis !

    www.destination-djerba.com

  • Cracovie : de capitale à perle de la Pologne

    Cracovie : de capitale à perle de la Pologne

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    Ravissante, accueillante, artistique et délicieuse, Cracovie est devenue l’une des principales destinations touristiques d’Europe de l’Est. De la vieille ville médiévale à l’ancien quartier juif en passant par son impressionnante mine de sel, l’ancienne capitale polonaise à de quoi séduire les amateurs d’art, de culture et de gastronomie. De quoi vous occuper durant tout un week-end, voire plus !

    Une histoire aussi glorieuse que tragique

    La première mention de Cracovie remonte à 965. En l’an 1000, la ville a commencé à se développer activement, devenant un important carrefour commercial au Moyen-Âge puis un centre du pouvoir spirituel et royal et, enfin, la capitale et la résidence principale des rois polonais. Pendant la Renaissance, Cracovie a connu une période de prospérité et de développement artistique. De nombreux monuments emblématiques de la ville ont été construits à cette époque, dont la Halle aux Draps et la Basilique Sainte-Marie. La période baroque a également laissé une empreinte importante sur l’architecture de la ville.

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    Au 18e siècle, le pays a été divisé entre la Russie, la Prusse et l’Autriche. Cracovie tombe alors sous la domination autrichienne et devient une partie de la Galicie. Malgré cette domination étrangère, la ville a continué à être un important centre culturel et intellectuel. Après la Première Guerre mondiale, la Pologne retrouve son indépendance et Cracovie redevient polonaise. Après une nouvelle période de prospérité tant économique que culturelle durant l’entre-deux-guerres, Cracovie tombe sous l’occupation nazie. Le quartier juif de Kazimierz est alors dévasté par l’Holocauste, de nombreux habitants étant transférés au camp d’Auschwitz tout proche.

    La guerre une fois passée, Cracovie s’est reconstruite, mettant en valeur son riche patrimoine. À ce titre, son centre historique a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco dès 1978. Sublime et magnifiquement entretenue, la Cracovie d’aujourd’hui attire sans surprise des milliers de touristes chaque année.

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    Les incontournables

    Une bonne partie des sites à ne pas manquer à Cracovie se trouvent dans la vieille ville. Et, bonne nouvelle, les distances à pied sont raisonnables. Une vingtaine de lignes de trams quadrillent toutefois la ville et ses quartiers périphériques, de 5 heures à 23 heures.

    L’attraction principale de Cracovie est incontestablement son sublime château du Wawel, perché au sommet d’une colline. Ce vaste complexe architectural, qui est dans un état de conservation remarquable, a été le centre du pouvoir ecclésiastique et monarchique de la Pologne du 11e au 16e siècle. On y trouve une impressionnante collection de portraits de toutes les époques, des meubles Renaissance, des plafonds en bois sculptés parmi les plus beaux d’Europe centrale, des peintures italiennes et hollandaises mais également plusieurs dizaines de tapisseries brugeoises et bruxelloises acquises au fil du temps grâce aux plantureux revenus générés par la mine de sel toute proche. Le complexe comprend également une petite cathédrale de style gothique qui a connu plusieurs couronnements.

    Quelques minutes à pied suffisent pour rejoindre l’impressionnante Rynek Glowny (la place du Marché), où le soleil met superbement en valeur les nombreuses façades colorées du lieu. Centre historique de la ville depuis sa construction en 1257, elle est aujourd’hui la plus grande place médiévale d’Europe. En son centre, on trouve la Halle aux draps, véritable joyau de l’architecture Renaissance, qui abrite une dizaine de petites échoppes qui proposent de l’artisanat local. Dans l’un des coins de la place se dresse en majesté la basilique Notre-Dame. Au sommet de l’une des deux tours, un trompettiste joue toutes les heures un air de clairon en direction des quatre points cardinaux. Une originalité qui fait office d’hommage au claironniste tué en 1241 par les Tartares, après avoir alerté la ville du danger arrivant. Au cœur de l’édifice religieux trône un imposant retable gothique du 15e siècle (le plus grand d’Europe) qui vient d’être restauré. Orné de près de 200 personnages, ce chef-d’œuvre gothique de 13 m de hauteur et de 11 m de largeur représente un cycle essentiellement consacré à la vie de la Vierge Marie.

    La fin de la journée se prête à une balade le long des allées du Planty, un agréable espace vert en forme d’anneau qui encercle le centre historique de Cracovie.

    Le quartier juif de Kazimierz

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    Getty Image

    Kazimierz est l’un des quartiers qui jouxtent la vieille ville. Il a été, du 14e au 19e siècle une ville indépendante, habitée par les Juifs, avant de se transformer en un véritable quartier de culture hébraique. Pour les habitants et les touristes, Kazimierz est avant tout une zone animée avec ses clubs, ses bars et ses restaurants dont certains proposent des plats traditionnels casher, à l’image de l’excellent restaurant Ariel où l’on peut déjeuner comme dîner. On s’y déplace principalement à pied ce qui permet d’admirer ses nombreux édifices restaurés ainsi que sa vieille synagogue, qui abrite actuellement le musée du Judaïsme, et le cimetière Remuh, accolé à la synagogue du même nom. Au travers de l’une des grilles,  on peut admirer des tombeaux en forme de sarcophages qui témoignent de l’influence de la Renaissance sur ce lieu mystique.

    Festif aujourd’hui, le quartier juif de Cracovie n’en a pas pour autant connu des heures tragiques durant l’occupation nazie. Il a notamment abrité l’un des plus grands ghettos juifs de la Seconde Guerre mondiale, où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants furent rassemblés avant d’être envoyés vers les camps de la mort. Et si beaucoup de vestiges du ghetto se sont fondus dans le paysage urbain, l’ancienne usine d’Oskar Schindler reconvertie en musée met un point d’honneur à préserver la mémoire des victimes de la barbarie nazie. Une expérience aussi enrichissante qu’émouvante, à vivre à tout âge.

    Le sel, cette mine d’or !

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    Classée elle aussi au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, la mine de sel de Wieliczka est située à 12 km de Cracovie. Elle est l’un des plus vieux sites d’exploitation minière du monde, en activité depuis le 13e siècle ! L’exploitation de ce gisement de sel dura pendant plus de 700 ans ce qui a contribué à créer un vaste réseau de galeries souterraines d’une longueur totale d’environ 300 km, émaillé par plus de 2.000 “chambres”, dont certaines s’enfoncent jusqu’à 327 m de profondeur ! L’itinéraire proposé aux visiteurs, d’une longueur de 3,5 km et qui compte plus de 800 marches d’escalier, vous entraîne dans un monde aussi mystérieux que captivant où salles et galeries côtoient d’impressionnantes structures en bois mais aussi des sculptures et des chapelles. Les lacs souterrains et les nombreux vestiges du travail de la mine donnent une excellente idée du fonctionnement de cette mine qui a contribué à remplir les caisses du royaume durant plusieurs siècles. Le clou du spectacle est incontestablement la salle Janowice qui a été décorée de sculptures, de bas-reliefs et d’immenses lustres par les mineurs de Wieliczka. Il est même possible de louer l’endroit pour s’y marier tandis que plusieurs concerts et compétitions sportives y sont organisés chaque année. Avant de quitter la mine, n’oubliez pas de lécher l’un des murs afin d’en goûter le sel cru !

    Une terre de délices

    En explorant les restaurants, les bars et les marchés de Cracovie, on découvre toute la richesse de la cuisine locale qui reflète l’histoire et la diversité culturelle de la ville. Ce n’est pas pour rien que celle-ci a été désignée capitale européenne de la gastronomie en 2019. Que l’on opte pour le street food ou pour une adresse renommée, la cuisine locale consiste en un savoureux mélange d’influences héritées des différentes nations qui se sont succédées sur ce territoire. Russes, Lituaniens, Ukrainiens, Juifs ou encore Tartares, chacun a laissé son empreinte dans les cuisines de Cracovie. Du coup, la scène culinaire locale est loin d’être celle d’un pays qui sort du communisme, bien au contraire, notamment grâce à une nouvelle génération de chefs qui prend un malin plaisir à associer des mets du terroir et des tendances plus contemporaines.

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    Parmi les spécialités locales à déguster, il y a les pierogi, des raviolis farcis de pommes de terre et de fromage blanc, de viande, de chou ou encore de champignons, et qui sont considérés comme le plat national en Pologne. Autre merveille : les paczek, des beignets ronds et frits traditionnellement recouverts d’un épais glaçage au sucre, fourrés à la confiture de fraise ou de rose… Une bombe calorique ! Vous devez aussi essayer l’obwarzanek krakowski, un petit pain aux allures de bretzel qui est probablement le représentant le plus caractéristique de la street food à Cracovie. Traditionnellement saupoudré de sel, de sésame ou encore de pavot, il est façonné à la main dans les boulangeries de la ville depuis plus de 600 ans. Et ceci n’est qu’un petit échantillon de tout ce qu’il est possible de savourer sur place !

    Les bonnes tables

    Durant notre séjour, nous avons pu essayer plusieurs restaurants différents. Nous vous recommandons les adresses suivantes les yeux fermés :

    • Klimaty Południa, parfait pour un lunch en terrasse au calme
    • Karczma Pod Wielką Solą, spécialisé dans les grillades et potages, à deux pas de la mine de sel de Wiliczka
    • Pod Nosem, recommandé au Guide Michelin, qui propose un bel échantillon de la cuisine locale rehaussé d’un service impeccable
    • Ariel, l’un des meilleurs restaurants juifs de la ville où l’on peut écouter un concert de musique Klezmer
    • Bottiglieria 1881, restaurant du chef Przemysław Klima et premier établissement de la ville à avoir reçu une étoile au Guide Michelin

    Se rendre sur place

    Depuis le 3 avril dernier, Brussels Airlines se rend quotidiennement à Cracovie. Comptez environ 90 € par vol, le prix variant en fonction de la saison.

    Pierre-Benoît Sepulchre

  • Saint-Jacques-de-Compostelle la route la plus célébrée du vieux continent

    Saint-Jacques-de-Compostelle la route la plus célébrée du vieux continent

    Depuis des temps immémoriaux, je me laisse porter tous les 3 ans par le souffle du chemin de Compostelle, avec comme projet d’atteindre la capitale de la Galice et franchir les portes de sa célèbre cathédrale. Je choisis à chaque fois un bout de chemin différent qui me conduit à ce but ultime. Croyant ou pas, agnostique ou athée,  cette expérience est bien sûr ouverte à tous et produit invariablement un sentiment de plénitude à l’arrivée. Est-ce du à Saint Jacques? Au Christ? A la nature traversée? Au karma… Nul ne le sait vraiment. Mais est-ce cela l’important? Ou le fait d’avoir accompli un morceau du chemin comme tant et tant de pèlerins le font depuis plus de 1400 ans, selon une tradition ancienne, pour se rapprocher des reliques de l’apôtre Saint Jacques qui reposent en ces lieux depuis le IXe siècle.

    La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle Cirilla – stock.adobe.com

    Au-delà du caractère sacré de cette destination, la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle attire des voyageurs de toutes origines, pèlerins ou non qui veulent découvrir les beautés historiques,  la gastronomie locale, l’ambiance des bars et restaurants qui servent poissons et fruits de mer de Galice. Toute ces ambiances si contrastées parfois se mêlent harmonieusement dans le centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Etonnant de voir des pèlerins avec leurs sacs à dos arrivant enfin dans la cathédrale côtoyant des groupes de jeunes grattant quelques airs à la guitare passant devant les terrasses où des touristes se régalent d’un plateau de fruits de mer.

    Vue sur la Plaza del Obradoiro depuis la cathédrale joserpizarro – stock.adobe.com

    Alors, petit conseil si vous vous rendez pour la première fois à Saint-Jacques-de-Compostelle, ne maquez pas de découvrir entre autres la Plaza del Obradoiro, l’essence de la ville. La vie gravite autour de cette place, où la cathédrale, le palais de Raxoi et l’Hostal de los Reyes Católicos créent un tableau majestueux. Observez les pèlerins, bâton à la main, coquille en évidence qui s’approchent de la cathédrale. A l’intérieur, c’est un voyage dans le temps qui vous attend à travers le porche de la Gloire, la statue de saint Jacques sur le maître-autel, la descente dans la crypte, et la vue panoramique depuis les toits.

    Le Botafumeiro

    Essayez de visiter la cathédrale pendant la messe du vendredi à 19h30 pour y découvrir un spectacle unique : le botafumeiro.  C’est probablement le plus grand encensoir du monde, utilisé lors des messes les plus solennelles, ainsi que tous les vendredis de l’année.

    Le botafumeiro est une vasque en argent suspendue qui pèse 53 kg et mesure 1,50 m. Il est lancé en hauteur au dessus des participants au départ de la coupole centrale de la cathédrale. Il est suspendu à l’aide d’un système complexe de poulies, vers les nefs latérales. Il faut huit hommes pour le déplacer, dénommés “tiraboleiros”. Suspendu à une hauteur de 20m, il peut atteindre 68 km/h lors de son balancement qui dégage une fumée et les odeurs d’encens dans toute la cathédrale. C’est impressionnant et vraiment mystérieux. C’est comme un hommage de la ville de Saint Jacques aux pèlerins présents.

    Le monastère San Martiño Pinario pixs:sell – stock.adobe.com

    Autour de la cathédrale, vous le verrez, à chaque pas une atmosphère si particulière règne dans cette cité médiévale. Des places charmantes comme Praterías et Quintana, ainsi que des monuments tels que le monastère San Martiño Pinario, dévoilent l’histoire vivante de la ville. La vue sur la cathédrale depuis des lieux éloignés, tels que le parc Alameda et le belvédère Monte do Gozo, est tout aussi captivante.

    En visite dans le centre historique

    Au-delà des ruelles pavées et des édifices en pierre, Saint-Jacques-de-Compostelle révèle sa facette moderne. L’ambiance universitaire, les galeries d’art, le Centre galicien d’art contemporain et la Cité de la culture, fruit de l’architecte new-yorkais Peter Eisenman, témoignent de l’équilibre entre tradition et modernité. Vous voyez, l’histoire et la modernité font bon ménage ici.

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    Koksijde

    Des jeux de lumière

    La commune s’était habillée de lumières pour notre arrivée : et je ne parle pas que du soleil, qui nous a honorés de sa présence. Du 16 décembre au 7 janvier, « Koksijde by Light » met de la joie dans les rues. C’est toute une boucle qui est proposée au départ de la Zeelaan.

    Nous avons bien ri dans l’immense boule de Noël 2024 : vous placez votre smartphone dans l’emplacement prévu et vous posez comme bon vous semble dans ce joli décor. D’autres structures lumineuses invitent à s’asseoir au milieu des jeux de lumière : à vous les jolies photos ! Nénuphars multicolores, arcades de nœuds scintillants, immense sapin constitué de lettres superposées, jeux de musique et d’illuminations à l’Eglise Notre Dame aux Dunes, extrait de film émouvant sur grand écran : les surprises ne manquent pas, bien que certains tronçons soient, à mon sens, trop « dénués » de lumières.

    Sofhie Legein

    Une adresse en or !

    La balade nocturne a été pour nous une jolie manière de nous aérer et de digérer les délicieux mets du restaurant Seahorse. Leur foie gras, spéculoos et brioche était à tomber ! Quant au homard (au four) au vieux thym du moulin de Koksijde, il était juste parfait. Des plats de fête qui ont eux aussi mis des étoiles dans notre séjour. Le restaurant, comme beaucoup d’autres commerçants, accepte le Koksijde-Bon, qui est un joli cadeau à mettre sous le sapin : vous pourrez le dépenser toute l’année !

    Amateurs de glisse, jetez un œil à la météo !

    Ce fut impossible pour nous de résister aux ours géants qui tournent, bras dessus bras dessous, sur la patinoire installée sur la Theaterplein, en face de la Maison communale et de l’Office du Tourisme. « Koksijde On Ice », c’est aussi du 16 décembre au 7 janvier. On a chaussé les patins à glace rouges et on a fait quelques tours de piste. Mais les températures et la glace ne faisant pas bon ménage, la surface de la patinoire n’était pas optimale pour glisser : on a donc évité les arabesques et autres figures artistiques. Un programme musical et varié accompagne ce moment d’amusement.

    Koksijde

    Et pour le repos des guerriers…

    Notre hôtel (4 étoiles) était à une rue de là, au cœur des festivités. Le Casino Hôtel ne jouit pas seulement d’une belle situation, proche de tout. L’endroit est cosy et le personnel charmant. Notre chambre était spacieuse et confortable. Rien ne manquait ! Quant aux buffets du petit-déjeuner, ils étaient copieux et variés. On a même reçu une coupe de cava pour trinquer. Un sans-faute. L’hôtel dispose d’un Welness privé, mais le grand soleil du weekend nous a plutôt donné envie de profiter dehors que dedans.

    Un salon comme on les aime !

    Nous avons pris le temps d’aller visiter le Salon des Loisirs créatifs qui se tenait ce weekend exclusivement. Un joli moment, à la rencontre de véritables artistes, heureux de partager leur passion. On est repartis, quelques sacs dans les bras, vers la Zeelaan : on avait envie de flâner dans les boutiques. Les sequins brillants étaient partout : sur les jupes, les robes, les sacs à main… Les fêtes, jusqu’au bout des chaussures. On a acheté des chocolats, du vin, et d’autres surprises à offrir tout bientôt !

    Une visite immanquable !

    Nous avons aussi pris le temps d’aller au Musée de l’Abbaye des Dunes : nous y avons passé un moment suspendu. Une visite guidée avait été programmée : c’était parti pour deux heures de découvertes. Notre guide était tellement incroyable qu’on n’a pas vu le temps passer. Anecdotes captivantes, bouts d’histoire passionnants… Avec enthousiasme et humour, elle nous a tout raconté de ce lieu chargé d’Histoire. Elle a littéralement donné vie aux ruines qui se dressaient devant nous.

    Les activités incontournables…

    Evidemment, nous ne nous sommes pas privés de marcher au bord de l’eau. Le temps était splendide ! On a marché des kilomètres, sur le sable dur. Et c’est les joues rouges et les cheveux en bataille sous le bonnet que nous avons poussé la porte de Kantine, juste en face de notre hôtel.

    Ici, vous dégustez des gâteaux, des petits-déjeuners et des lunchs dans une ambiance familiale et chaleureuse. Cela sent si bon quand vous entrez ! Une adresse à retenir. Sur leur mur, cette phrase : « This is my happy place » ! Et vous savez quoi ? C’est exactement ce que je pense de Koksijde-Oostduinkerke. Passer du temps ici, c’est faire le plein d’énergie et de bonnes ondes.

    Koksijde Oostduinkerke

    N’hésitez pas à venir y passer les fêtes : les festivités de fin d’année sont nombreuses !

    En plus de « Koksijde On Ice » et « Kosijde By Lights », il y aura la « Kerst Tractor Run » le 27 décembre : cette parade émerveillera assurément petits et grands… Des numéros de feu spectaculaires et un feu d’artifice auront lieu le 30 décembre, sur la digue d’Oostduinkerke. De jolis moments à partager…

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