cms

Author: François Piette

  • Nevada : l’arbre de 5.200 ans tronçonné par erreur

    Nevada : l’arbre de 5.200 ans tronçonné par erreur

    pin
    adobe

    Perché à 3.000 mètres d’altitude sur les flancs du Wheeler Peak, dans le Nevada, Prometheus (WPN-114 pour les intimes) était un pin Bristlecone du genre Pinus longaeva. Et surtout : l’arbre le plus vieux jamais enregistré. Au moment de sa coupe en 1964, il avait au moins 4.862 ans… et probablement plus de 5.000 ! Son tronc, modeste mais costaud, cachait un âge digne des pyramides !

    L’erreur qui coûte cher

    Tout commence avec Donald R. Currey, étudiant en géographie passionné de climats anciens. Il cherchait à dater les oscillations du Petit Âge glaciaire via la dendrochronologie. Mais à défaut d’un outil en état (il aurait cassé son carottier…), il opte pour une solution radicale : faire abattre Prometheus.

    À l’époque, personne ne sait encore que cet arbre est un record du vivant. Le couper ? Une décision partagée entre l’étudiant et les Forest Rangers. Un malentendu scientifique aux conséquences irréversibles.

    Leçon de modestie

    Après l’analyse des anneaux, c’est la stupeur : Prometheus détrône Methuselah, un autre bristlecone californien célèbre, comme doyen du vivant. En voulant mieux comprendre le passé climatique, on a effacé une part irremplaçable de ce même passé.

    Des morceaux de Prometheus sont encore visibles aux États-Unis, dans des musées ou des centres scientifiques. En 2014, une cérémonie a été organisée pour les 50 ans de sa disparition…

  • Wadi al Salam : le plus grand cimetière du monde !

    Wadi al Salam : le plus grand cimetière du monde !

    WadialSalam 
    adobe

    À Najaf, en Irak, le Wadi al‑Salam s’étend sur 9,17 km², faisant de lui le plus vaste cimetière de la planète. On y estime des millions de dépouilles depuis le VIIᵉ siècle !

    La proximité du sanctuaire de l’Imam Ali lui confère une importance religieuse majeure : au sein du chiisme, seuls La Mecque et Médine sont supérieurs, rapporte le Guinness Book.

    Le cimetière est un enchevêtrement de tombes collectives et de cryptes, pouvant contenir jusqu’à 50 corps chacune. Au plus fort de la guerre d’Irak, 250 corps étaient inhumés chaque jour.

    Malgré son nom évoquant la paix, l’histoire récente est marquée par la violence. Ce terrain labyrinthique a servi de refuge à des combattants chiites — lors des soulèvements contre Saddam Hussein ou l’occupation américaine. En 2004, lors des affrontements entre l’armée américaine et la milice du religieux Muqtada al‑Sadr, des mortiers et roquettes ont touché le site, endommageant plusieurs édifices funéraires. Même dans le repos éternel, l’histoire humaine sut y imposer ses conflits.

  • La Rochelle : quand le vélo devient la nouvelle ruse des loueurs de logements touristiques

    La Rochelle : quand le vélo devient la nouvelle ruse des loueurs de logements touristiques

    LA ROCHELLE
    Simon Pallard

    À La Rochelle, l’inventivité des loueurs saisonniers ne connaît pas de frein… ni d’attache réglementaire. Depuis que la ville interdit les boîtes à clés sur le mobilier urbain (novembre 2024), certains propriétaires ont trouvé un nouveau complice : le… vélo abandonné, parfois même un vélo pour enfant, devenu support discret.

    Un cliché posté par une élue locale sur les réseaux sociaux, montrant un vélo bleu muni d’une boîte à clés, a mis le feu aux rayons. Son message ? Un pamphlet moral visant le supposé propriétaire : « Redonne à ce vélo sa vraie fonction : faire découvrir la ville aux enfants. » Ambiance.

     

    Voir cette publication sur Instagram

     

    Une publication partagée par Marie NÉDELLEC (@marie.nedellec.17)

     

    Mais le retour de pédale a été rapide. Jean-Antoine Montcho, concierge Airbnb et gestionnaire local, s’est exprimé dans Sud Ouest, dénonçant une vision manichéenne : « Oui, des propriétaires locaux tentent de valoriser un bien pendant l’été pour survivre, pas pour s’enrichir. » Et de rappeler que ces logements retournent souvent dans le circuit étudiant en septembre, et que les boîtes sur vélo valent mieux qu’un accrochage sauvage sur une façade historique.

    Surtourisme ou survie économique ?

    Le fond du débat ? Une tension toujours plus forte entre surtourisme et crise du logement. L’un pédale pour boucler ses fins de mois, l’autre freine des deux pieds devant la raréfaction des résidences principales. Entre les deux, un petit vélo bleu devenu symbole de cette friction urbaine…

  • Un jour, un endroit : le 4 janvier 1967, Lake District (UK), lorsque la ferraille et l’eau broyèrent les exploits de l’homme…

    Un jour, un endroit : le 4 janvier 1967, Lake District (UK), lorsque la ferraille et l’eau broyèrent les exploits de l’homme…

     

    Voir cette publication sur Instagram

     

    Une publication partagée par Neil Sheppard (@sheppane)

    Donald Campbell, fils d’un père pilote et anobli pour ses divers records sur terre et sur mer, Malcolm Campbell, n’a qu’un objectif : être le plus rapide, lui aussi. Il hérite de la passion (et de la pression) paternelle et enchaîne les records. Son véhicule fétiche ? Le Bluebird K7, un hydroglisseur conçu pour pulvériser les limites humaines. Déjà recordman du monde avec 444 km/h en 1964, Campbell veut pousser encore plus loin. Il vise les 480 km/h sur Coniston Water, un lac aussi paisible que dangereux à grande vitesse.

    🚀 Le dernier essai : entre gloire et tragédie

    Le 4 janvier 1967, après plusieurs reports dus aux conditions météorologiques, Campbell décide de tenter le coup. Son Bluebird K7 fend l’eau à une vitesse hallucinante. Tout semble bien se passer et il pousse son engin à plus de 480 km/k. Mais Donald en veut plus et fait une nouvelle tentative : il fait demi-tour et se relance à pleine vitesse. Le bateau est pris dans les remous de son premier passage et devient incontrôlable. Son hydroglisseur, instable à cette vitesse, décroche brutalement, décolle et s’écrase violemment. Les images sont terrifiantes. Campbell périt instantanément, son corps ne sera retrouvé que 34 ans plus tard, en 2001 !

     

    Voir cette publication sur Instagram

     

    Une publication partagée par Broady (@thischarmingman83)

    🌿 Coniston Water et le musée Bluebird

    Aujourd’hui, Coniston Water reste un lieu de mémoire… Et d’une beauté naturelle absolument sidérante ! Le Ruskin Museum, situé dans le Lake District, expose des objets liés à Donald Campbell et son fameux Bluebird K7, restauré en hommage à cet aventurier de l’extrême.

    Le lac, lui, est toujours aussi sublime : un endroit où la nature règne en maître, contrastant avec le tumulte de cette journée tragique de 1967.

    lake district
    adobe
  • Montségur : 20 minutes de grimpette, 800 ans de frissons

    Montségur : 20 minutes de grimpette, 800 ans de frissons

    montségur
    adobe

    Historique

    Vers 1204-1206, Raymond de Péreille reconstruit un vieux castrum pour offrir refuge aux cathares et aux faydits. Murs, barbacane, tour de guet, citerne de 50 m³ : Montségur II est un vrai village perché. Les croisés tentent deux fois leur chance (1212, 1213), ratent, puis reviennent en mai 1243 avec 6 000 hommes. Dix mois de siège, trébuchet, boulets de pierre, et le 1ᵉʳ mars 1244 la reddition est négociée. Le 16 mars, plus de 200 « parfaits » refusent d’abjurer et finissent au Camp dels Cremats. Après cette tragédie, Guy II de Lévis rase le village cathare, installe une garnison et un mur-bouclier de 4,20 m : ce sera Montségur III. Au XVIIᵉ siècle, la garnison plie bagage, les pierres se taisent… jusqu’au classement Monument historique en 1862.

    Le visiter aujourd’hui

    Comptez 20 minutes de montée par un sentier caillouteux (non accessible PMR). Chaussures solides, eau et coupe-vent de rigueur : ici, Éole est du voyage ! Le site se visite de manière libre ou avec un guide, tandis qu’un musée au village complètera votre compréhension des lieux… Bonus pour les curieux : au solstice d’hiver, le premier rayon de soleil traverse le château d’une précision troublante. Hasard, magie ou géométrie très inspirée ? On vous laisse choisir votre camp, tant que vous respectez les pierres.

    Tant que vous y êtes…

    L’Ariège, c’est le sud de l’Occitanie, adossé aux Pyrénées, entre Toulouse (au nord-ouest) et l’Andorre/Espagne (plein sud). Un département longiligne traversé par la rivière Ariège, avec Foix au centre comme petite capitale.

    foix
    muriel-gargre

    En Ariège, on passe du casque médiéval au casque de vélo en une matinée. Château de Foix, nid d’aigle de Montségur, bastide colorée de Mirepoix : la carte postale médiévale est servie. Sous terre, les bisons pariétaux de la grotte de Niaux et l’immensité de Lombrives font baisser le volume. Au soleil, vous avez le choix : lac de Montbel turquoise, thermes d’Ax pour les mollets ou Monts d’Olmes pour les randonneurs ? Ajoutez à cela les inévitables cabanes en pierre sèche, les fromages qui sentent vrai et la cuisine de terroir. Bref : petit département, gros terrain de jeu.

  • Mexico : des tensions entre locaux et touristes accusés de tuer l’âme de la ville !

    Mexico : des tensions entre locaux et touristes accusés de tuer l’âme de la ville !

    François Piette | cms

    “Le Mexique aux Mexicains”, scandaient des manifestants début juillet, dénonçant une gentrification qui transforme leurs quartiers en cartes postales Airbnb.

    Des tensions qui montent

    Certains ont vu rouge, au sens propre : vitrines brisées, slogans virulents, ambiance tendue. La présidente Claudia Sheinbaum a condamné ces débordements, les qualifiant de comportements “xénophobes”. Mais derrière les excès, un vrai malaise : la ville se transforme sous l’effet du tourisme longue durée, parfois au détriment de ceux qui y vivent toute l’année. Le gentrification des quartiers aurait fini par tuer l’âme bohème de certains quartiers. Ce qui est certain, c’est qu’elle a clairement fait grimper les prix et notamment des logements !

  • Vietnam : pour choisir la meilleure période, n’écoutez ni Google, ni l’IA !

    Vietnam : pour choisir la meilleure période, n’écoutez ni Google, ni l’IA !

    vietnam
    ruslan-bardash

    Google dit : « novembre à avril ». ChatGPT répète. Et pourtant… bullshit, nous dit Van Thai Nguyen, un agent local ! « En réalité, choisir le bonne période au Vietnam est comme un cocktail musical. Il faut jongler sur différents paramètres. Le client, en tant que «DJ» doit nous renseigner sur ses préférences », nous dit-il.

    vietnam
    ben-peacock

    Vous fuyez la canicule mais la pluie ne vous fait pas peur ? Cap sur janvier-février dans le Nord. Si, au contraire, vous avez besoin de soleil et de ciel azur, et que la chaleur ne vous dérange pas, essayez mai-juin dans le Nord et le Centre.

    vietnam
    kenneth oh

    Budget : le prix d’un guide peut tripler !

    La haute saison tarifaire ? Mars, avril, octobre. Pourquoi ? « Les guides francophones, qui sont une denrée rare et ils peuvent vous coûter trois fois plus cher en haute saison. », nous dit notre agent.

    Rizières : la grande illusion de novembre

    Vous rêvez de rizières vert fluo ? Attention au piège. En novembre, elles sont souvent… vides. Entre périodes de culture, accès compliqué, et mauvaise synchronisation, on se retrouve vite à photographier de la boue.

    vietnam
    leo nguyen

    Expériences : à chacun sa saison

    Si vous désirez vivre le Nouvel An vietnamien, notre guide conseille les deux semaines qui précèdent le Réveillon. Notez qu’avec le calendrier lunaire, il peut y avoir des surprises d’une année sur l’autre… Voilà donc pourquoi l’activité est souvent déconseillée dans les guides !

    Si, en revanche, vous désirez plutôt vivre la culture du thé, sachez que l’aromatisation du lotus se déroule en mai-juin dans le Nord, tandis que la cueillette se fait entre septembre et février.

    Alors non, ChatGPT ne peut pas faire tout ça tout seul. Et les guides papier ? Ils préfèrent souvent éluder la question. Voilà pourquoi l’avis d’une agence reste conseillé !

     

  • Un jour, un endroit : Versailles, 6 mai 1682, quand le Roi-Soleil fait ses cartons

    Un jour, un endroit : Versailles, 6 mai 1682, quand le Roi-Soleil fait ses cartons

    versailles
    mathias-reding

    Louis XIV n’a pas toujours eu la vie de château. Son enfance est marquée par la Fronde, cette série de révoltes parlementaires et aristocratiques qui ont failli renverser le pouvoir royal. Le jeune roi n’a rien oublié des barricades ni des humiliations infligées à sa famille.

    Résultat : dès qu’il en a les moyens, Louis veut mettre la noblesse sous surveillance rapprochée, et loin de Paris si possible. Un endroit qu’il contrôle entièrement. Versailles, modeste pavillon de chasse hérité de son père, est le candidat parfait pour cette expérience de monarchie mise en scène. Il le veut grandiose, pour afficher la puissance de la monarchie.

    versailles
    jean-philippe-delberghe

    6 mai 1682 : Déménagement grand format

    Ce jour-là, Louis XIV officialise ce qui était déjà en préparation depuis des années : le gouvernement du royaume s’installe à Versailles. Ministres, intendants, secrétaires, nobles, courtisans, valets, cuisiniers, coiffeurs, petits marquis et grands flatteries, tout le monde suit.

    Le château devient le centre du pouvoir, un théâtre géant où chacun joue son rôle devant le souverain. Car à Versailles, tout est rituel : le lever du roi, son dîner, sa promenade, jusqu’à sa mise en chemise — spectacle permanent pour cour figée. Ce n’est pas une vie privée, c’est une performance !

    versailles
    armand-khoury

    Et pour maintenir tout ce petit monde occupé, tout est mis en œuvre : bals, chasses, comédies de Molière, jardins de Le Nôtre, et surtout étiquette à rallonge. Chaque geste est codifié. Même bâiller sans autorisation devient suspect.

    Versailles, rêve ou piège ?

    Versailles coûte une fortune, assèche les finances de l’État, et fait suer les contribuables de tout le royaume. Mais pour Louis, c’est un chef-d’œuvre : un outil de pouvoir plus puissant qu’une armée. À travers Versailles, il contrôle l’image qu’il donne, impose son autorité et transforme les nobles en spectateurs de sa propre grandeur.

    versailles
    jean-philippe-delberghe

    C’est le triomphe de l’État-théâtre, où le roi règne aussi par la scénographie. Et tout cela commence — officiellement — ce 6 mai 1682. Un jour où la monarchie entre dans sa plus belle salle de bal… avant de finir, un siècle plus tard, sous le couperet d’une révolution.

  • Naturisme : les jeunes français(es), adeptes du « tout-nu » ?

    Naturisme : les jeunes français(es), adeptes du « tout-nu » ?

    naked beach
    rodolfo-barretto

    La France, terre d’accueil historique du naturisme, reste leader mondial en la matière. Plus de 2 millions de pratiquants réguliers, des touristes venus en masse du Nord de l’Europe, et des sites emblématiques comme Héliopolis ou Montalivet : le pays ne manque ni d’adeptes ni de lieux.

    Mais malgré cette aura internationale, la pratique reste, dans l’Hexagone, minoritaire. Une étude Ipsos pour la Fédération Française de Naturisme révèle que seuls 21 % des Français ont déjà osé tomber le maillot sur la plage, 19 % en pleine nature, et 12 % en centre de vacances. La plupart préfèrent rester discrets : 40 % le pratiquent uniquement chez eux.

    Les jeunes, plus curieux… mais pas si téméraires

    Surprise (ou pas) : les 18-34 ans apparaissent comme les plus ouverts à l’expérience. 37 % des 25-34 ans et 32 % des 18-24 ans ont déjà goûté au naturisme. Un petit vent de liberté qui souffle sur une génération plus à l’aise avec son corps… du moins en apparence. En effet, 90 % de ceux qui n’ont jamais pratiqué n’envisagent pas de le faire, dont une majorité catégoriquement opposée. Entre ceux qui le trouvent “un peu ridicule” (34 %) et ceux qui redoutent les “dérives” (50 %), le naturisme reste souvent incompris.

  • Nager dans la Seine à Paris ? C’est encore possible !

    Nager dans la Seine à Paris ? C’est encore possible !

    paris
    andrew-boersma

    Depuis début juillet, c’est officiel : les Parisiens peuvent enfin se baigner dans la Seine !. Un événement historique, puisqu’il fallait remonter à 1923 pour retrouver les dernières baignades autorisées dans le fleuve.

    3 sites, zéro centime, un million d’euros…

    Trois sites sont ouverts tout le mois d’août : au bras Marie, au bras de Grenelle (près de la Tour Eiffel) et à Bercy. Le tout est gratuit, bien encadré, et plutôt bien équipé : pontons, vestiaires, douches

    Derrière cette baignade estivale se cache une transformation d’ampleur : 1,4 milliard d’euros investis pour rendre l’eau propre. Car oui, nager dans la Seine, c’est aussi une réponse aux canicules de plus en plus fréquentes. Bon à savoir, des drapeaux colorés vous signaleront si l’eau est safe (vert), douteuse (jaune), ou carrément fermée (rouge).